Les kinés libéraux et les soignants en quête d’amélioration du travail coordonné
Comme tous les professionnels de santé, les kinés libéraux sont fortement incités, depuis plusieurs années, à s’engager dans l’exercice coordonné. S’installer seul en tant que kiné libéral ne représente plus la voie rêvée, comme cela a pu l’être pendant des décennies. La tendance s’est largement accélérée depuis 2018 avec le lancement du plan de réforme Ma Santé 2022. Au cours de la présentation de cette dernière, Emmanuel Macron, président de la République, avait parfaitement résumé l’esprit des autorités publiques en déclarant :
« Les gens doivent se parler, s’organiser ensemble autour du patient. Je veux que l’exercice isolé devienne une aberration. »
Un nouvel élan a été donné après la crise sanitaire du coronavirus. On se souvient qu’après le Ségur de la Santé, le gouvernement avait souhaité entendre tous les soignants pour recueillir leurs propositions et leurs avis pour faire évoluer profondément notre système de santé. Non seulement, il fallait optimiser les soins de ville, mais aussi améliorer les relations entre la ville et l’hôpital. Car si le système de santé avait surmonté la crise sanitaire, cette dernière avait néanmoins mis en évidence les carences et les dysfonctionnements d’un système arrivé à bout de souffle. Toutes les professions de santé sont concernées, et les kinés libéraux comme les autres doivent donc s’attendre, dans les semaines à venir, à voir des évolutions de leur quotidien.
Quel avenir pour améliorer les CPTS dans leur avenir ?
Dans cette optique, on connaît les ambitions que le gouvernement porte depuis des années sur le développement des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS). En regroupant différentes professions, ces CPTS devaient et doivent permettre l’émergence d’initiatives locales pour améliorer la prise en charge des patients, notamment. Cest pourquoi, en début de l’année 2023, la ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, Mme Agnès Firmin Le Bodo avait annoncé le lancement d’un grand Tour de France des CPTS, afin d’identifier les initiatives pouvant être déployées sur d’autres territoires.
À l’issue de ces consultations, un véritable manifeste pour un renouveau de l’offre de soins de premier recours liste 9 propositions concrètes. Sous l’égide de l’Observatoire de la régionalisation et nile Grand Est, ces 9 propositions ont été publiées en juin 2023.
En dressant un état des lieux sur la base des rencontres qu’ils ont pu conduire, les auteurs de ce rapport le synthétisent en 3 mots clés : simplification, égalité, Formation. Les propositions simples concernent toutes les professions de santé à chacune de leurs parcours. Pour les kinés libéraux comme pour les médecins, les auteurs préconisent de repenser la formation des professionnels, notamment en conduisant une réflexion pour « repenser les référentiels de compétences des étudiants en santé face aux évolutions socio-démographiques ». En cette période de rentrée, on peut souligner que les auteurs préconisent de « créer un premier socle commun à toutes les formations en santé », une idée abandonnée ces dernières années.
Pour ce qui concerne la simplification, cette dernière doit surtout se concentrer sur l’optimisation des processus (de décision) entre les différents échelons. Cette simplification doit également permettre de faciliter le parcours des soignants eux-mêmes lorsqu’ils créent ou rejoignent une CPTS. Le ministère de la Santé est saisi du dossier et de cette problématique, et des annonces devraient être faites en la matière avant la fin de l’année…
Que pensez-vous du fonctionnement actuel des CPTS ? Estimez-vous que ces CPTS soient à même de contribuer à l’évolution du système de santé ? Quelles seraient selon vous les évolutions à adopter pour améliorer le fonctionnement de ces CPTS ?
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