La démographie française, un futur à préparer pour la kinésithérapie

Publié par 31 janvier 2022

La récente publication de la démographie de la population française rappelle le vieillissement de la population. Pour les kinés libéraux ou hospitaliers comme pour l’ensemble des soignants, ce constat se traduit par une inéluctable hausse de la consommation de soins, à laquelle chaque profession doit se préparer.

Le vieillissement de la population française, une réalité incontestable

 

La dernière étude de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) détaille les perspectives pour l’évolution démographique de la France. En 2021, la population française s’élève à 67.4 millions d’années, et les spécialistes prédisent une poursuite de l’accroissement démographique pour la prochaine décennie. La population française devrait continuer à s’accroitre jusqu’en 2044, horizon où elle est estimée à 69.3 millions d’habitants.  La baisse de la population serait alors progressive au-delà de cet horizon.

 

Mais ces projections de l’INSEE ne se résument pas à une simple étude démographique, mais détaillent la répartition de la population, un aspect qui intéresse plus particulièrement le système de santé en général et les masseurs-kinésithérapeutes en particulier.  En effet, en évoquant plusieurs scénarios, tenant compte du niveau du taux de fécondité, mais aussi du solde migratoire, ces études permettent une analyse fine de la répartition de la population par pyramide des âges. Ainsi, selon ses projectives, la population française en 2070 (68.1 millions d’habitants) devrait donc être sensiblement la même qu’en 2021 (67.4 millions).

 

En revanche, on compterait alors 5.7 millions de personnes âgées de plus de 75 ans supplémentaires par rapport à aujourd’hui, alors que la population de moins de 60 ans enregistrerait un recul conséquent (5 millions). Ce vieillissement de la population est, au vu des tendances constatées aujourd’hui, inéluctable au moins jusqu’à 2040, et à partir de cette date, plusieurs scénarios pourraient être envisagés.

 

Au-delà de l’intérêt démographique, que cela représente pour les autorités publiques, ces études permettent aussi de se projeter dans l’avenir en ce qui concerne l’organisation des professions de santé. En connaissant la répartition de cette pyramide des âges, les autorités sanitaires peuvent ainsi estimer l’évolution du besoin et de la « consommation de soins », et estimer la charge de travail des professionnels de santé pour les décennies à venir.

Les kinés libéraux assez ou trop nombreux ? Une question qui divise toujours

 

Prévoir le nombre nécessaire de kinés libéraux, de médecins, d’infirmières… est un exercice difficile, ayant conduit, par le passé, à bien des errements. Et c’est pourtant le rôle des autorités sanitaires, aidé, dans cette mission, par les différentes organisations représentatives de chacune des professions de santé. Dans son édition 2020, l’Observatoire de la démographie du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes estimait que la mission s’avérait « très difficile », puisque outre ses problèmes démographiques, il fallait tenir compte de multiples aspects et que la crise sanitaire rappelait la nécessité de disposer d’une capacité de réaction.

 

Ainsi, dans cet observatoire, le CNOMK rappelle les nouvelles charges incombant notamment aux kinés libéraux et liées à ce que l’on désigne comme les formes de Covid long. Cependant, le vieillissement de la population française implique naturellement une hausse de la consommation de soins, notamment de ceux de rééducation. Et les masseurs-kinésithérapeutes restent en nombre la première profession de soins de rééducation (et la 4ème profession de santé). Il convient enfin, comme le rappelle l’observatoire 2020, ne pas se contenter de moyenne pour la France entière, mais bien de s’attacher à la réalité de chacun des territoires de l’Hexagone.

 

Quels que soient les modes d’exercice, le dynamisme de la démographie des kinésithérapeutes laisse apparaitre des situations hétérogènes à l’échelle des territoires.

 

La question a le mérite d’être posé, et les autorités sanitaires comme l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes ont conscience de ces évolutions à venir. Des décisions ont déjà été prises pour répondre à ces hausses de la demande en soins de kinésithérapie, notamment avec la création de nouveaux centres de formation au sein des régions, caractérisée par une sous-densité de masseurs-kinésithérapeutes. Et ces efforts doivent se poursuivre, à l’appel de l’ordre professionnel qui insiste :

 

La kinésithérapie constitue non pas une charge pour les finances publiques, mais un véritable atout pour répondre aux enjeux de santé du 21?  siècle.

 

Et vous, nourrissez-vous des craintes sur ces évolutions démographiques à venir ? Craignez-vous que la pénurie de kinés libéraux dans certains territoires ne s’aggrave ?

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