Devenir kiné en 2024 répond bien souvent à une vocation. Mais vouloir intégrer un Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie constitue également un investissement conséquent. Une réalité que dénoncent tous les acteurs concernés.
Devenir kiné en 2024, des études exigeantes de plus en plus chères
Un collectif, composé des principales organisations étudiantes, dénonçait, au début de l’été, les difficultés des étudiantes et étudiants en Masso-kinésithérapie. La tribune, publiée dans le journal Le Monde, mettait en lumière la précarité d’une grande majorité des 12.786 étudiantes et étudiants en IFMK. (Institut de Formation en Masso-kinésithérapie).
Les auteurs du texte dénoncent surtout les inégalités criantes existantes en la matière.
Comment se peut-il qu’entre deux étudiants habitant à 50 kilomètres l’un de l’autre et souhaitant exercer la même profession de santé, l’un n’ait d’autre choix que de commencer sa vie active avec le poids d’un prêt de 25 000 euros sur les épaules ?
Entre les IFMK publics et privés, les écarts constatés pour ces frais de scolarité sont immenses. Une étude des organisations étudiantes établit ainsi qu’un étudiant en IFMK privé doit, en moyenne, débourser 8.395 €. Ces mêmes inscrits dans les IFMK privés doivent, en moyenne, souscrire un prêt étudiant d’une valeur de 25.000 €.
Une rentrée 2024 en IFSI encore plus complexe et moins lisible !
La situation est dénoncée depuis des années par les kinés libéraux et hospitaliers, mais aussi par les étudiants. Pourtant, les autorités publiques semblaient avoir entendu les demandes des étudiantes et des étudiants. Ainsi, en juillet 2023, la signature de l’avenant 7 à la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes officialisait « l’harmonisation des frais de scolarité des IFMK ».
Pour y parvenir, des groupes de travail devaient permettre de négocier cette harmonisation. Mais il était aussi imposé une contrepartie à ces étudiants kiné. Celle d’exercer deux ans en salarié dans une zone sous-dotée ou très sous-dotée. Non seulement, les négociations nécessaires n’avaient pas commencé, lors de la rédaction de cette tribune, mais la situation politique complexe actuelle (les kinés comme les autres soignants attendent toujours la nomination d’un ministre de la Santé, qui pourra écouter et répondre à leurs revendications) explique que rien n’ait changé pour cette rentrée 2024 dans les IFMK.
Au-delà des querelles chiffrées sur ces frais de scolarité, les associations étudiantes soulignent également les difficultés pour les étudiants en Masso-kinésithérapie de parvenir au terme de leurs études.
« Prenons pour exemple un IFMK privé à but lucratif parisien. 42 % des étudiants ont un emploi à côté de leurs études, et parmi eux, 35 % en ont besoin pour répondre à leurs besoins primaires.»
Ces situations poussent enfin de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants à partir à l’étranger pour obtenir le précieux sésame avant de revenir s’installer en France.
Ces problématiques liées aux études des futurs kinés et plus généralement toutes les études de santé doivent constituer une urgence pour le prochain ministre de la Santé. Les auteurs de la tribune refusent « de fragiliser le système de santé de demain par un manque de professionnels, synonyme d’un manque de soins pour les populations futures. » Seront-ils enfin entendus ?
Et vous, comment jugez-vous la situation des IFMK ? Et ces inégalités criantes existantes entre les différents IFMK ?
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