Le nouveau ministre de la Santé est connu depuis le 4 juillet. Plus qu’une simple désignation, le gouvernement insiste sur le changement d’approche qu’il représente en soulignant l’importance donnée à la négociation et à la concertation avec tous les professionnels de santé.
Une nouvelle organisation au ministère de la Santé
À peine nommée (le 20 mai dernier), la ministre de la Santé et de la prévention, Mme Bourguignon Brigitte, a été remplacée à la suite de son échec aux dernières élections législatives. Au cours de son passage bref, elle avait participé à confier à François Braun une mission « flash » sur la gestion des soins non programmés. Ce médecin urgentiste, président de l’association Samu-Urgences de France et référent santé auprès d’Emmanuel Macron au cours de sa campagne électorale, a rendu le 30 juin dernier 41 propositions, attestant de sa maitrise du sujet et de sa parfaite compréhension des enjeux de santé publique.
Cest lui, qui remplace, depuis le 4 juillet dernier, Mme Bourguignon. Les kinés libéraux et hospitaliers ainsi que toutes les autres professions de santé ont déjà félicité le nouveau ministre de la Santé, tout en affirmant qu’ils attendaient désormais plus que des discours, mais espéraient voir une concrétisation rapide de toutes les promesses faites jusqu’ici. Il faut dire, que le nouveau gouvernement de Mme Elisabeth Borne a réorganisé en profondeur le ministère de la Santé, puisque outre M Braun, d’autres nominations permettent d’avoir une vue d’ensemble de la nouvelle organisation du ministère d’une part et de la volonté d’instaurer une nouvelle façon de gouverner d’autre part.
Mme Agnès Firmin Le Bodo a été nommée ministre déléguée aux professions de santé, alors que M. Jean-Christophe Combe est chargé de la Solidarité, de l’autonomie et du handicap. Enfin, Mme Geneviève Darrieussecq a été nommée ministre déléguée chargée des personnes handicapées.
Quelles conséquences et quelles attentes pour les kinés libéraux ?
Bien qu’il nappartienne pas à la classe politique, le nouveau ministre de la Santé est reconnu par tous les observateurs comme un grand connaisseur des hôpitaux publics et plus particulièrement des services d’urgence. Lors de ses premières interventions, M. Braun a reconnu le caractère d’urgence à réformer notre système de santé, en soulignant que ce dernier avait été mis à mal par deux ans de crise sanitaire. Portant un jugement sévère, mais « basé sur sa pratique des soins au quotidien », le nouveau ministre de la Santé entend aller vite dans les réformes, rappelant au passage que la transformation de notre système de santé restait une priorité du président de la République pour son second mandat.
« Les urgences […] sont malades, l’hôpital public nest pas bien, et tout notre système de santé est à bout de souffle. »
Mais tout en devant conduire la réforme de l’hôpital et apaiser la colère des soignants des services d’urgence (cétait, il faut le rappeler, l’objectif de la mission flash dont il avait la responsabilité), le ministre de la Santé nentend pas ignorer la colère des soignants, qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville. Les kinés libéraux comme les autres professions libérales de santé peuvent ainsi se féliciter de voir la nomination d’une ministre déléguée à leur cause. Mme Agnès Firmin Le Bodo aura donc la responsabilité de centraliser les efforts pour lutter contre les déserts médicaux, mais aussi de répondre aux attentes spécifiques de chacune des professions de santé, dont les kinés libéraux notamment.
La lutte contre cette désertification médicale étant une priorité, chaque profession devra donc se faire entendre, et le ministère de la Santé entend bien souligner, que si la réforme de l’hôpital sera poursuivie sans perdre de temps, cette action ne se fera pas sans tenir compte des revendications et des avis exprimés par les soignants eux-mêmes. Le ministre de la Santé a déjà souligné qu’une des priorités serait de réunir tous les représentants des professions de santé afin d’ouvrir une vaste concertation. Les représentants des kinés libéraux et plus généralement des soignants ont déjà fait connaitre leur satisfaction vis-à-vis de cette approche de concertation, tout en se déclarant attendre les premiers résultats avant de se prononcer plus en avant.
Et vous, estimez-vous que cette nouvelle équipe propose réellement une approche distincte et différente de celle déjà essayée jusqu’à aujourd’hui ?
Soyez le premier à laisser un commentaire sur "La nomination d’un nouveau ministre ou la désignation d’une nouvelle méthode de gouvernance"