La pratique avancée, plus qu’une spécialisation pour les kinés

Publié par 14 mai 2024

Depuis plusieurs mois, l’introduction de la pratique avancée pour les kinés fait débat. Cette évolution représente bien plus qu’une simple spécialisation pour les kinés libéraux, qui souhaiteraient s’y engager. 

La pratique avancée, une nouvelle vision pour envisager l’avenir de l’organisation des soins en France 

Aujourd’hui la délégation de tâches aborde la désertification médicale. Tandis que la pratique avancée s’inscrit dans le même esprit mais de manière plus pérenne et durable. Cette pratique avancée a été inscrite dans la loi en 2016 (loi de modernisation de notre système de santé). Depuis, seule la profession infirmière s’est inscrite officiellement dans ce processus de transformation / évolution. La pratique avancée doit permettre aux auxiliaires paramédicaux “d’exercer des missions et des compétences dépassant leurs activités habituelles” au sein d’une équipe de soins, coordonnée par un médecin. Elle s’inscrit donc parfaitement dans l’ambition du gouvernement de faire de l’exercice coordonné l’avenir du système de soins en France. Depuis plusieurs mois, les débats se multiplient et les kinés pourraient être la seconde profession à embrasser la pratique avancée. Elle apparaît être une des voies d’avenir pour la profession toute entière. 

La pratique avancée : plus d’autonomie pour les kinés en exercice ? 

Offrir plus d’autonomie aux kinés au quotidien répond à une attente des patients et des pouvoirs publics. C’est ce qu’a expliqué la Dr Maeva Ferrari, spécialiste en médecine physique et de réadaptation. Ainsi que Anthony Demont, kinésithérapeute à Paris et docteur en santé publique aux journalistes du Quotidien du Médecin. Ces deux spécialistes soulignent l’importance et la nécessité de l’expérience professionnelle pour que cette pratique avancée soit un succès et un réel atout pour les patients. Bien que le kiné puisse se spécialiser dans un domaine spécifique, Anthony Delmont insiste bien :

«(…) l’idée de la pratique avancée est justement d’acquérir et de mobiliser, dans un cadre bien défini et pour des types de patients donnés, certaines compétences habituellement dévolues aux médecins : formuler un diagnostic, prescrire des examens, les interpréter… »

Gagner plus d’autonomie pour monter en compétences et libérer du temps médical ? 

Pour la docteure Maeva Ferrari, la priorité « c’est de faire monter en compétence un kiné au sein d’une équipe ». Naturellement cette autonomie renforcée permettrait aux médecins de pouvoir prendre du recul et de se concentrer sur des « questions plus pointues » et donc de monter, eux-aussi, en compétences. Pour les deux spécialistes, la pratique avancée en kinésithérapie serait bénéfique à l’ensemble des soignants au sein de l’équipe de soins. 

Les conclusions d’une étude sur la faisabilité de la mise en œuvre de cette pratique avancée en kinésithérapie devrait venir éclairer les débats, bien que de nombreux sujets posent encore questions : 

  • Quel niveau d’expérience avant de pouvoir accéder à la pratique avancée ? 
  • Quelle formation pour accéder à cette forme de spécialisation ? 
  • Quelle sera la rémunération des kinés libéraux pour cette nouvelle approche au quotidien ? 
  • Les médecins sont-ils prêts à faire place à ces kinés en pratique avancée ? 

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