Le massage, une compétence des masseurs kinésithérapeutes et d’autres professionnels
Il aura fallu attendre l’arrêt de la Cour de cassation du 29 juin 2021 pour trancher un conflit historique, qui opposait les masseurs kinésithérapeutes d’un côté et les acteurs du secteur du bien-être de l’autre. Les hauts magistrats apportaient une réponse au pourvoi déposé par l’ordre des masseurs kinésithérapeutes. Par cet arrêt, l’usage du mot même de massage nétait plus réservé aux seuls masseurs kinésithérapeutes, mais peut donc être utilisé par les acteurs du bien-être. La Cour de cassation confirmait la loi du 26 janvier 2016, tout en rappelant que les massages thérapeutiques relevaient exclusivement des kinés libéraux ou hospitaliers, et que la communication des esthéticiennes et autres centres de remise en forme devaient veiller à ne pas prêter à confusion. Le massage thérapeutique pour les kinés et le massage bien-être pour les pros du bien-être.
Cet arrêt permettait aussi à la Cour de cassation de (re)définir précisément les compétences exclusives du masseur kinésithérapeute :
« Seul est qualifiable d’acte professionnel de masso-kinésithérapie le massage qui a pour but de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées de les rétablir ou d’y suppléer ».
Si l’arrêt provoquait la colère et l’incompréhension d’un grand nombre de kinés libéraux, il mettait fin à une longue opposition, qui pendant des années fut à l’origine d’un grand nombre de procès.
Les ordinateurs et l’intelligence artificielle, de nouveaux acteurs du massage… en France
Bien que cette querelle soit officiellement terminée, elle est, selon les masseurs kinésithérapeutes, source de confusion pour les patientes et les patients. Cette confusion pourrait encore s’accentuer dans les années à venir, avec l’émergence de nouveaux acteurs en termes de massage. En effet, les innombrables innovations ont permis l’émergence de « robots masseurs ». Depuis des années, ces derniers ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui, cest une start-up, originaire de Lyon, Capsix Robotics qui relance le débat. Depuis 2015, la start-up créée par un ingénieur en robotique, M François Eyssautier et une docteure en Intelligence Artificielle (IA), Mme Carole Eyssautier, a multiplié les recherches pour proposer un robot masseur, commercialisé depuis cette année.
Si l’entreprise se défend de vouloir remplacer l’humain avec son robot de massage, il nempêche que concrètement, ces bras de massage dotés d’une « paume » brevetée proposent des massages, reposant sur des « protocoles de récupération musculaire et de relaxation ». En revanche, si la start-up proclame cette volonté de non-concurrence avec les kinés et les acteurs des massages bien-être, elle pourrait bien être à l’origine d’une confusion encore plus importante à court terme. En effet, Mme Carole Eyssautier explique ainsi :
« Nous avons aussi entamé la démarche de certification dispositif médical ».
Les massages devraient donc encore être à l’origine de polémiques et de débats (souvent vifs) dans les prochaines années. Les masseurs kinésithérapeutes auront alors leur mot à dire.
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