Baisse des dépenses de santé : des conséquences au quotidien pour les kinés libéraux !

Publié par 24 août 2020

Toutes les études officielles démontrent, que la hausse des dépenses de santé constatée en juin 2020 ne compensent pas, loin de là, les pertes enregistrées au cours de ce printemps 2020. La crise du coronavirus n’est pas qu’une crise sanitaire, mais constitue bien l’origine de la crise économique que doivent traverser les cabinets de kinés libéraux.

La fermeture des cabinets de kinés libéraux, bien plus qu’une simple perte d’activité

 

Avec la décision du confinement, les kinés libéraux ont rapidement fermé leur cabinet pour privilégier les visites aux patients qui en ont le plus besoin, directement à leur domicile. De la même manière, de nombreux EHPAD ont alors pris la décision de ne plus faire appel aux masseurs kinésithérapeutes, alors même que les professionnels mettaient en garde contre les conséquences d’une telle mesure. Damien Olivon, secrétaire général de la section grand âge et autonomie au niveau national de la FFMKR, expliquait ainsi :

 

« Il faut absolument faire bouger nos résidents, les faire se lever, se rasseoir, plusieurs fois, ça leur permet de travailler le cœur, le souffle, l’équilibre, la force musculaire. C’est la base du maintien de l’autonomie et c’est un soutien précieux au personnel soignant ».

 

Mais à ces problématiques sanitaires et à ces questions sur les conséquences de cette fermeture des cabinets de kinés libéraux s’ajoute aussi une réalité économique bien réelle et toute aussi néfaste pour la profession. Pour certains kinés libéraux, la baisse d’activité a été totale quand d’autres ont réussi à maintenir une activité réduite, d’autant plus que les pouvoirs publics avaient accédé à la demande de téléconsultation pour les kinés libéraux.

Des situations difficiles pour faire face quand on est kiné libéral

 

L’Assurance Maladie a ainsi publié les chiffres officiels des remboursements pour le premier semestre 2020. De janvier à juin, les remboursements des soins de ville ont baissé de 1.57 % en moyenne, ce qui ne doit pas masquer la grande disparité des situations en fonction des professions concernées. Avec un recul de 25.9 % des remboursements, la masso-kinésithérapie fait partie des professions les plus durement touchées par la crise. Cette baisse de remboursement se traduit pour les kinés libéraux par une baisse de leurs recettes.

 

Bien que chaque situation soit particulière, certains kinés libéraux se sont retrouvés dans des situations économiques difficiles, puisqu’à cet effondrement des recettes est venu s’ajouter la nécessité de faire face aux charges toujours aussi importantes. Des aides diverses ont été adoptées par les pouvoirs publics, qu’il s’agisse de la compensation des charges professionnelles par l’Assurance maladie, aux aides financières accordées aux professionnels libéraux de santé. Mais aujourd’hui, alors que les spécialistes s’inquiètent d’une résurgence de l’épidémie, la situation reste délicate pour bon nombre de cabinets de kinés libéraux.

Des aides pour soutenir les masseurs kinésithérapeutes les plus fragilisés

 

Aujourd’hui, les cabinets de kinés libéraux reçoivent à nouveau leurs patients, en se conformant à toutes les injonctions imposées par la crise du coronavirus. Le port du masque obligatoire, le respect de la distanciation sociale, la désinfection des locaux… Cela engendre donc bien une baisse du nombre de patients, tout en constituant un accroissement des charges pour les masseurs kinésithérapeutes. D’autant plus, qu’une décision gouvernementale a acté définitivement, qu’à partir du début du mois d’octobre, les kinés libéraux comme l’ensemble des professionnels de santé auraient la responsabilité de leur approvisionnement en équipement de protection (approvisionnement assuré jusque-là sur les stocks d’urgence de l’État).

 

Pour pouvoir faire face aux situations les plus difficiles, le conseil national de l’Ordre des Masseurs kinésithérapeutes a décidé de débloquer un fond de 550.000 € pour venir en aide à ces professionnels.  Déjà accessible en ligne, le formulaire de demande d’aide financière Spécial Covid-19 devra être adressé entre le 30 août et le 30 septembre prochain par courrier ou par e-mail au conseil départemental de l’ordre.

D’autres mesures, plus localisées, ont déjà été annoncées par plusieurs collectivités locales. Seront-elles suffisantes pour permettre aux kinés libéraux de surmonter cette crise qui s’annonce plus longue que prévue ?

 

Quelles sont selon vous les mesures à prendre en urgence pour faire face à cette situation difficile ? Estimez-vous que les kinés libéraux disposent désormais de tous les outils nécessaires pour sécuriser leur avenir à moyen et long terme ?

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