La date du 11 mai marquera le début de la sortie progressive du confinement que subissent tous les cabinets de kinés libéraux depuis plusieurs semaines. Il faut se préparer à respecter les gestes barrières et autres préconisations sanitaires, mais aussi à rassurer les patients pour les inciter à pousser la porte des cabinets de kinésithérapie.
Les kinés libéraux autorisés à consulter à distance
Lorsque le confinement a été décidé en France (le 17 mars dernier), les cabinets de kinés libéraux ont, eux aussi, baissé le rideau. Présidente du Conseil National de l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes, Pascale Mathieu expliquait ainsi avoir pris conscience que “faire venir les patients au cabinet multipliait les risques de contagion, car il est extrêmement difficile de s’assurer d’une désinfection parfaite des surfaces.” Si les soins non urgents ont pu être repoussés, les kinés libéraux se sont efforcés de répondre aux appels téléphoniques et de conseiller leurs patients sur les bons gestes et les bonnes habitudes à prendre.
Dans ce contexte, la question de la consultation à distance des kinés s’est très rapidement posée, étant donné que tous les patients ne pouvaient pas bénéficier d’une visite à domicile. Un arrêté publié au Journal Officiel du 18 avril 2020 a officialisé cette vidéoconsultation pour 14 actes de masso-kinésithérapie : rééducation d’un membre et de sa racine, de l’enfant ou de l’adolescent pour déviation du rachis, patients atteints de rhumatisme inflammatoire, artériopathie des membres inférieurs, rééducation abdominale pré-opératoire ou post-opératoire, etc.
La nécessité de rouvrir les cabinets de kinés libéraux face aux impératifs de prudence
Depuis le 17 mars dernier, les cabinets de kinés libéraux sont donc restés fermés, entrainant des conséquences importantes pour les masseurs kinésithérapeutes eux-mêmes, mais aussi pour les patients. L’arrêt brutal de l’activité a plongé de nombreux kinés libéraux dans la difficulté, bien que de multiples aides aient été décidées pour les soutenir.
D’un autre côté, les patients, eux aussi, souffrent de cette situation. Outre les soins urgents non reportables, nécessitant, dans la grande majorité des cas, des visites à domicile, les soins non urgents qui ne sont pas réalisés représentent, après plus de 6 semaines de fermeture des cabinets de kinés libéraux, une véritable perte de chance pour les patients.
Aussi dans un communiqué du 25 avril, l’Ordre des masseurs Kinésithérapeutes appellent à une reprise progressive de l’activité en expliquant :
« Dès lors que vous disposerez des moyens nécessaires et en fonction de la situation sanitaire de votre lieu d’exercice, vous pourrez progressivement reprendre en charge les patients les moins fragiles à votre cabinet, pour les soins urgents essentiels et non reportables. »
En appelant à la réouverture des cabinets, l’ordre nen reste pas moins prudent en appelant à privilégier le télésoin lorsque cela est possible, et la visite à domicile pour les patients les plus fragiles. Cela augure néanmoins des nouvelles habitudes, que vont devoir adopter tous les kinés libéraux à partir du 11 mai prochain.
Les conditions à prendre en compte pour la réouverture des cabinets de kinés libéraux
À partir du 11 mai, la sortie de cette période de confinement sera organisée. Bien qu’il reste encore bien des questions en suspens, les autorités publiques ont déjà dévoilé les lignes directrices qui devront accompagner les kinés libéraux lors de leur reprise d’activité. Ces règles sanitaires ont pour but d’empêcher une aggravation de la situation épidémique, mais aussi de rassurer la population, qui vit, depuis près de deux mois, avec les injonctions quotidiennes du respect des gestes barrières.
Pour le cabinet de kinésithérapeutes libéraux, les mesures à prendre découlent de ces gestes barrières, à savoir :
- Un nettoyage et une désinfection régulière des locaux, mais aussi de tous les objets et accessoires amenés à être utilisés.
- L’obligation du port d’un masque (chirurgical ou FFP2) pour le masseur kinésithérapeute et pour l’ensemble du personnel du cabinet
- L’obligation du port d’un masque pour tous les patients,
- Le respect de la distanciation sociale (le choix des techniques mises en œuvre par le kiné sera guidé par le rapport bénéfice /risque notamment pour les risques de contamination)
- L’élaboration d’un parcours de soins différencié pour les patients COVID-19, en réservant, par exemple, un créneau horaire spécifique
- ….
L’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes a édité un Guide de Bonnes Pratiques pour accompagner tous les professionnels concernés dans cette démarche. Outre le respect strict de ces nouvelles habitudes, les kinés libéraux devront, comme tous les autres professionnels de santé, lutter contre un autre danger, aussi invisible que le virus lui-même : la peur (parfois irraisonnée) des patientes et des patients. Et cela nécessitera de la patience, de la rigueur et de la persévérance.
Et vous, quelles sont vos craintes par rapport à cette réouverture progressive de vos cabinets ? Quelles sont les difficultés majeures, que vous pensez vivre dans les jours et les semaines à venir ?
Soyez le premier à laisser un commentaire sur "Comment les cabinets de kinés libéraux doivent se préparer pour le 11 mai ?"