L’Ordre des masseurs kinésithérapeutes a questionné les 100.000 professionnels de France. De cette vaste consultation a été élaborée une contribution pour aider à transformer le système de santé, en redonnant une place centrale aux masseurs kinésithérapeutes.
La campagne électorale organisée dans le cadre de l’élection présidentielle du printemps a permis d’initier de nombreux débats. Malgré l’actualité dominée par le conflit ukrainien, la Santé reste un des thèmes interrogeant le plus les Français. Les masseurs kinésithérapeutes, libéraux ou hospitaliers, se sont déjà joints aux autres professionnels de santé pour interpeller les candidats et candidates à l’élection suprême, comme par exemple à travers l’appel porté par la Fédération Hospitalière de France de janvier dernier. Et si d’autres professions ont déjà fait part de leurs spécificités et de leurs propres revendications, l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes vient de publier, en ce début du mois de mars , sa contribution en adressant à tous les candidats le résultat d’une consultation des 100.000 kinésithérapeutes de France. « Kinésithérapie : un appel à l’action » regroupe les 5 grandes orientations, que les kinés de France plébiscitent pour une plus grande efficacité de la Santé publique en France.
Rendre le système de santé plus efficient, la priorité pour les masseurs kinésithérapeutes
Dressant le constat d’un accès aux soins difficiles pour une partie de la population, les masseurs kinésithérapeutes déplorent l’expansion des déserts médicaux, mais aussi des renoncements aux soins, que cela peut engendrer. Conscient que la problématique dépasse amplement leur seule profession, les kinés aspirent à contribuer à « libérer du temps médical » pour les médecins et à participer à une prise en charge plus globale des patientes et des patients. Pour y parvenir, les kinés libéraux et hospitaliers plaident pour une généralisation de l’accès direct à la kinésithérapie et une extension du droit de prescription. Les masseurs kinésithérapeutes soulignent la nécessité de mieux adapter la démographie de la profession aux besoins de la population, tout en appelant à un meilleur accompagnement du développement de l’exercice coordonné.
Donner un rôle clé aux masseurs kinésithérapeutes dans le domaine de la prévention
Parce que le vieillissement de la population est une donnée inéluctable à prendre en compte, et parce que la sédentarité représente une véritable « bombe à retardement », les masseurs kinésithérapeutes soulignent que la prévention doit figurer parmi les enjeux prioritaires du système de santé de demain. En la matière, la profession souligne qu’elle peut s’engager dans l’éducation à la santé en (in)formant les Françaises et les Français aux bonnes habitudes de vie, mais qu’elle peut également prendre en charge des bilans et diagnostics, qu’il serait possible d’organiser tout au long de la vie de chacun.
Du kiné libéral au kiné 2.0, un renforcement du numérique pour la kinésithérapie
Puisque la crise sanitaire a mis en lumière l’importance des outils numériques dans la continuité des soins, les kinés souhaitent voir se renforcer la place du numérique dans leur quotidien. Bien évidemment, la télé-kinésithérapie figure parmi les axes de réflexion, bien que les masseurs kinésithérapeutes estiment également indispensables de renforcer la coordination numérique des professionnels de santé et d’ouvrir la possibilité pour les kinés libéraux de « télé-prescrire ».
Rendre le métier de masseur kinésithérapeute plus attractif
Bien évidemment, les masseurs kinésithérapeutes rappellent une partie des revendications, qu’ils portent depuis plusieurs années. Kinés libéraux et hospitaliers reconnaissent l’importance de revaloriser l’exercice salarié de la profession, tout en soulignant l’urgence de revaloriser les soins à domicile pour les kinés libéraux. La revalorisation pour les kinés libéraux constitue également une priorité, portée par 70 % de la profession. Enfin, les propositions de la profession soulignent la nécessité de renforcer le lien ville-hôpital, tout en favorisant également l’exercice mixte.
Remettre la Science au cœur de la kinésithérapie
Parce que près de 8 kinés sur 10 (79 %) espèrent que les soins prodigués seront validés par une recherche scientifique, la profession propose de développer une « recherche en kinésithérapie proche du terrain ». Si des efforts sont demandés en ce qui concerne l’accès aux études de kinésithérapie, la profession attend aussi un cadre de formation commun à toute l’Europe.
Ces 5 propositions seront-elles entendues par les candidats et candidates. Il faudra attendre le 24 avril prochain pour le savoir.
Et pour vous, quelles seraient les propositions les plus urgentes à concrétiser ? Pensez-vous que ces 5 ambitions portées par la profession soient entendues des candidat(e)s ?
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