Dans les premiers temps de la crise de coronavirus, les professionnels de santé ont identifié les formes plus ou moins sévères de maladies chroniques liées à l’infection au coronavirus. Ces « Covid longs » concernent aujourd’hui plus d’un million de patients en France et la tendance ne devrait pas s’inverser.
Le Covid long, de nouvelles pathologies à prendre en charge
Les masseurs kinésithérapeutes, les médecins généralistes, les psychologues reçoivent depuis plusieurs mois une nouvelle catégorie de patients, ceux affectés par ce que l’on appelle le « Covid long ». Et cette tendance ne devrait pas s’estomper, à un moment où les autorités publiques s’inquiètent d’une recrudescence de l’épidémie. Bien que tous les spécialistes ne s’accordent pas à une définition précise de ce Covid long, tous en revanche constatent que ces « séquelles » d’une infection au coronavirus concernent les patients, ayant développé une forme aiguë de Covid, mais aussi ceux ayant traversé une infection asymptomatique.
La persistance de ces symptômes varie, elle aussi, selon les patients, depuis les symptômes légers jusqu’à ceux handicapants au quotidien. Les dernières études soulignent qu’entre 20 et 25 % des personnes ayant contractées le coronavirus souffrent de ces symptômes trois mois après, et qu’ils sont entre 15 à 20 % 6 mois après. On comprend donc mieux l’ampleur de ce nouveau type de patientèle poussant la porte du cabinet de kinés libéraux ou consultant son médecin généraliste. Si les femmes semblent plus touchées par les cas de Covid long, les études sur les causes et les conséquences de cette infection virale sont en cours de réalisation.
Pour les patients comme pour les kinés, une nouvelle pathologie à apprendre à mieux connaitre
Dès le début de l’épidémie de coronavirus, les kinés hospitaliers ont été au chevet des patients atteints de coronavirus, et très rapidement le Covid long et ses multiples symptômes ont été identifiés. Il a fallu s’adapter rapidement et apprendre à identifier tous les symptômes et ils sont nombreux. Dans toutes les régions, les masseurs kinésithérapeutes ont ainsi dû s’organiser. Sur l’île de la Réunion, l’Union Régionale des Masseurs Kinésithérapeutes (URMK) a ainsi organisé une formation dédiée à cette problématique. Trésorier de l’URMK, Julien Lipovac a ainsi pu expliquer :
« Le Covid long a des spécificités qui font qu’il ne ressemble pas aux autres pathologies. Il peut se présenter sous différentes formes : cutanées, respiratoires, digestive, ou avec un phénomène de fatigue chronique. De nombreuses fonctions corporelles peuvent être touchées.”
Si le défi est de taille pour les kinés libéraux et hospitaliers, il sera aussi probablement durable, puisqu’à ce stade certaines formes de Covid-long démontrent que ces symptômes peuvent perdurer pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Les formations de ce type sont donc appelées à se multiplier même si un autre enjeu apparait alors comme plus essentiel : informer et accompagner les patients.
Accompagner les cas de Covid long, une mission de Santé publique
Les patients, eux-mêmes, avouent être très mal informés sur cette pathologie, certains nassociant pas certains symptômes aux conséquences d’une contamination, d’autres ne souhaitant pas se plaindre de maux considérés comme bénins. Cest pour mieux accompagner et informer les patients, que la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté, ce 17 novembre, une proposition de loi pour créer une « plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la Covid-19 ». Cette création, qui sera soumise au vote du Sénat en fin de mois, vise à associer professionnels de santé et patients afin d’être plus efficient dans la prise en charge de ces patients.
Pour Michel Zumkeller, député du Territoire de Belfort, il s’agit d’ “un vrai défi de santé publique, qui toucherait près d’un million de Françaises et de Français,” puisque si les patients doivent être mieux accompagnés, les professionnels de santé eux, dont les masseurs kinésithérapeutes, doivent être plus efficients dans leur prise en charge. La proposition de loi s’appuie sur les conclusions de l’OMS pour souligner qu’à terme, 10 % de la population sera concernée.
Estimez-vous que les autorités publiques en fassent assez pour la prise en charge des cas de Covid long ? Estimez-vous être assez informés et formés pour pouvoir faire face à une telle situation ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre ?
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