Crise sanitaire et DIPA : une mauvaise nouvelle pour cette rentrée !

Publié par 6 septembre 2021

Depuis la mi-juillet, des kinés libéraux et d’autres professionnels libéraux de santé reçoivent des demandes de remboursement de la part de l’Assurance Maladie. Il s’agit de rembourser les éventuels trop-perçus au titre du DIPA, et cette demande provoque la colère de certains professionnels.

Quand les autorités sanitaires soutenaient les kinés libéraux pendant la crise sanitaire ….

 

Lorsqu’au début de l’année 2020, l’épidémie de coronavirus a frappé la France et plus généralement l’ensemble des pays européens, les professionnels de santé tant en ville qu’à l’hôpital se sont rapidement mobilisés pour faire face à la situation. Les professionnels libéraux de santé voyaient alors leur activité s’effondrer, alors que les services hospitaliers peinaient à faire face à l’afflux de patients. Tous les kinés libéraux et plus généralement tous les soignants se souviennent de ce premier confinement. Les cabinets libéraux de kinés devaient fermer leur porte, et les professionnels s’organisaient pour faire face aux urgences et aux situations les plus complexes. Certains kinés libéraux partaient renforcer le personnel hospitalier, quand d’autres s’organisaient pour rester en lien avec leurs patients.

 

Les problèmes d’approvisionnement en masques, notamment au début de cette crise mondiale, restent également dans les mémoires. Pour de nombreuses professions libérales de santé, ce confinement se traduisait par un arrêt total de leur activité, pour d’autres par un net recul de cette dernière, impliquant toutes les conséquences économiques que l’on peut imaginer. Outre les restrictions imposées par la situation sanitaire, les patients eux-mêmes décidaient de reporter, voire d’annuler, les soins programmés chez leur kiné. Que ce soit par crainte de la contamination ou par la peur de déranger des professionnels déjà débordés, ce « report/refus de soins » aggravait une situation délicate.

 

Cependant, conscientes de cette situation complexe, les autorités publiques se sont très rapidement organisées pour soutenir ces soignants sur un plan financier et matériel. Les cabinets de kinésithérapie devaient fermer leur porte, mais cette obligation ne dispensait en rien ces professionnels d’honorer leurs obligations, notamment leurs charges fixes. Dès le mois d’avril 2020, le DIPA (Dispositif Indemnités Perte d’Activités) était mis en place à destination des professionnels de santé.

Le remboursement du DIPA par les kinés libéraux et les autres professions libérales de santé

 

Le directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), M. Nicolas Revel, expliquait aux journalistes du Quotidien du Médecin, les raisons ayant conduit à l’adoption de ce dispositif :

 

« Certaines professions sont à l’arrêt complet ou presque, comme les chirurgiens-dentistes, les kinés, les orthophonistes… (…) C’est un choc économique massif. »

 

C’est donc pour cela que l’objectif défini du DIPA était, dès le départ, de permettre aux professionnels libéraux de santé de pouvoir reprendre leur activité à la sortie de la crise. Aussi fallait-il répondre aux besoins financiers des kinés libéraux, des médecins et de tous les autres soignants dits de ville, afin qu’ils puissent faire face à leurs charges fixes. Depuis leur compte Ameli Pro, ces professionnels ont ainsi pu faire leur demande et pour répondre à l’urgence de la situation, les aides ont été versées sur la base d’estimation. Près de 45.000 masseurs kinésithérapeutes ont effectué une telle demande entre avril et janvier 2021. Cette aide, spécifique aux professions de santé, était cumulable avec les autres mesures de soutien plus générales prises par le gouvernement (Fonds de solidarité, chômage partiel…).

 

Ces mesures ont été efficaces surtout au vu des conditions dans lesquelles elles ont été prises et mises en place. Toutefois, depuis la mi-juillet, l’Assurance Maladie a pu calculer définitivement le montant de ces aides, en s’appuyant sur les données réelles de l’activité des kinés libéraux et des autres soignants. C’est pourquoi certains kinés libéraux notamment ont reçu ou reçoivent des courriers de l’Assurance Maladie, les invitant à rembourser le trop-perçu. Et ces demandes de remboursement provoquent une fronde chez certains professionnels. Des kinés libéraux, mais aussi des médecins ou des infirmières, regrettent le manque de clarté de l’Assurance Maladie et dénoncent des « calculs obscurs ». Nul doute, que ce sujet sera au centre des discussions de la rentrée.

 

Et vous, avez-vous perçu une aide au titre de ce DIPA ? Êtes-vous concernés par un éventuel trop-perçu et une demande de remboursement ? Considérez-vous que le dispositif est assez clair et transparent ?

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