De 2021 à 2022, évolution ou continuité pour les kinés libéraux ?

Publié par 4 janvier 2022

Comme nous avons pu le constater dans notre précédent billet, le Coronavirus a marqué profondément l’actualité des masseurs kinésithérapeutes en 2021. Cependant, l’année aura également permis de mettre en avant des attentes (anciennes) mais aussi de connaître quelques évolutions notables pour la profession, de quoi laisser augurer une année 2022 prometteuse.

Les tracasseries administratives, un autre fléau pour les masseurs kinésithérapeutes

 

Vous avez été nombreuses et nombreux à réagir, quand nous évoquions au printemps dernier les procédures en réclamation d’indus notamment. Le sujet soulignait la colère de certains kinés libéraux, comme lorsque Béatrice Bros de Puechredon expliquait :

 

Cela m’est arrivé de devoir rembourser des soi-disant indus parce que la CPAM n’avait pas reçu le fichier SCOR. Donc, on ne fraude pas, mais eux par contre, ne sont pas toujours honnêtes. Le travail a été fait, et nous devons leur rembourser des prestations, parce qu’ils ne trouvent pas les SCOR même lorsqu’ils apparaissent positifs de notre côté.

 

Serreau Laurent identifiait l’une des principales causes de ces procédures en réclamation d’indus. Il traduisait l’opinion et l’état d’esprit d’un grand nombre de kinés libéraux en affirmant que « la complexité grandissante de la nomenclature était la principale cause de celles-ci ».

 

Cette complexité de la nomenclature, et plus généralement tout ce qui contribuait à une aggravation des tracasseries administratives, conduisait les kinés libéraux en 2021 à vouloir faire entendre plus significativement leurs voix et donc leurs revendications. Et le sujet divisait la profession, certains, comme Patrice Benini, estimant que « le CNOMK se retranche derrière la déontologie qui régit notre profession, et cette attitude conduit à détruire tout ce qui fonctionne en kinésithérapie libérale. »

De l’accès direct aux ambitions des kinés libéraux pour 2022

 

Quelques semaines avant l’été, cette grogne des kinés libéraux notamment conduisait Olivier Véran, ministre de la Santé à essayer de leur répondre en soulignant leur professionnalisme et leur importance au sein du système de santé. Les autorités sanitaires profitaient alors de l’été pour rappeler une évolution majeure pour la médecine de ville notamment avec le lancement (le 1?? janvier 2022) de Mon Espace Santé. Cette succession d’annonces en inquiétait certains, comme le résumait parfaitement Hervé Patrick Roubertie, qui détaillait :

 

« Après 41 ans de bons et loyaux services, je prends ma retraite. Avec joie, quand je découvre ce qui attend mes confrères. J’ai peur pour l’avenir de la profession, et je comprends mieux que personne ne souhaite reprendre mon flambeau. »

 

Pourtant, les ambitions des autorités publiques étaient clairement affichées dès septembre 2021 : accompagner la nécessaire transformation du système de santé, avec notamment la lutte contre les déserts médicaux. Lors de l’étude du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS 2022), les kinés apprenaient que l’accès direct à la kinésithérapie faisait partie des décisions prises pour « libérer du temps médical » et ainsi contribuer à garantir l’accès aux soins pour toutes et tous. Bien sûr, le PLFSS officialisait l’expérimentation de cet accès direct, une limitation déjà condamnée par certains. Ainsi pour Lucie Marical Bourdicaud, l’essentiel ne résidait pas dans cet accès direct.

 

« On veut nous faire croire que l’accès direct est une avancée ? Qu’on arrête déjà de piétiner régulièrement notre profession et qu’on revalorise la lettre clé. Cela me paraît bien plus important. « 

 

C’est donc sur une note « faussement » optimiste selon certains et résolument significative pour d’autres que se termine cette année 2021. Déjà les regards se portent sur 2022, année électorale. Tous les candidats à la fonction suprême ont déjà fait savoir que l’organisation du Système de Santé Publique en France en général et la lutte contre la désertification médicale en particulier faisaient partie des projets essentiels pour imaginer le monde d’après.

 

Cela préfigure pour les premiers mois de 2022 de l’ouverture de débats et de négociations, dans lesquelles les kinés libéraux devront faire entendre leur voix. Sera-t-elle entendue alors que toutes les professions de santé entendent influer sur les décisions à venir ? Telle pourrait être la question majeure de ce début d’année 2022…

 

Pensez-vous que 2022 sera l’occasion d’une véritable évolution de l’organisation de la Santé en France ? Craignez-vous ou êtes-vous optimiste s’agissant de l’avenir de la profession ?

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