Dépasser les querelles de syndicats, les kinés libéraux veulent prendre la parole

Publié par 28 février 2023

Alors même que les kinés libéraux sont la cible d’attaques de la part du corps médical, la profession veut dépasser les querelles des organisations représentatives pour faire entendre ses principales revendications. 

Devenir kiné libéral, plus qu’un métier : une véritable vocation ….

 

À l’instar de beaucoup d’autres professions de santé, le métier de masseur kinésithérapeute répond bien souvent à une vocation. Mais comme pour l’ensemble des soignants, la Masso-kinésithérapie connaît une véritable crise d’attractivité. On connaît depuis des années la pénurie de professionnels dans le milieu hospitalier. La crise sanitaire du coronavirus a souligné cette carence si néfaste à la prise en charge de tous les patients, et depuis le Ségur de la Santé, décidée et organisée dans l’urgence de la crise sanitaire, des efforts sont faits pour rendre le métier de masseur kinésithérapeute hospitalier plus attractif et séduisant. Cependant, les kinés libéraux commencent eux aussi à exprimer un « ras-le-bol » et une colère, qu’il est de plus en plus difficile de contenir.

 

Si les kinés libéraux se sont pleinement mobilisés depuis le début de la crise sanitaire pour faire face à la situation, ils se sentent aujourd’hui oubliés, voire méprisés par les autorités publiques. La profession n’arrive pas à faire bloc pour discuter d’une seule voix, et la récente déconvenue liée à l’avenant à la convention nationale ne représente qu’un exemple de ce manque de représentativité. Pourtant, les kinés libéraux veulent faire entendre leurs voix et leurs revendications, et les oppositions entre les principales organisations représentatives ont conduit de nombreux professionnels à se rassembler pour pouvoir défendre leur propre vision de leur avenir. Un vaste mouvement entend ainsi rappeler que devenir kiné libéral est et doit rester une vocation.

Quand les kinés libéraux ne veulent plus se faire représenter, mais souhaitent simplement se faire entendre 

 

C’est cette démarche qui a conduit à la création d’un collectif « Négociations Kinés : Tous concernés ». Né sur Facebook, le collectif revendique déjà plus de 10.000 kinés libéraux qui entendent surpasser les querelles syndicales et les conflits pouvant exister entre les différents organismes représentatifs de la profession. Créé pour peser sur les négociations entre la profession et l’Assurance Maladie, le mouvement s’est depuis positionné sur bien des problématiques, que la profession doit affronter. Le mouvement a donc fait connaître ses positions sur chacune des propositions de l’Assurance Maladie, en dénonçant notamment la proposition visant à imposer un temps d’exercice à tout jeune diplômé dans un territoire sous-doté. Pour justifier cette opposition totale, le collectif a souligné l’obligation pour de nombreux étudiantes et étudiants des IFMK (Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie) de devoir contracter des prêts, qu’il faut ensuite rembourser au plus vite.

 

Mais le collectif entend étendre sa mission, principalement en dénonçant l’absence de toute revalorisation salariale depuis une dizaine d’années. Les kinés libéraux sont soumis, comme tous les autres professionnels, à l’envolée des prix (carburant, énergie, loyer….). En revanche, ils ne peuvent, en raison de leur statut même de professionnel de santé, répercuter ces différentes hausses de charge. Ils entendent bien faire comprendre que non seulement la situation devient de plus en plus difficile, voire même intenable pour certains, mais que cette dégradation des conditions d’exercice d’un kiné libéral affecte celles et ceux, qui se destinent à embrasser ce type de carrière.

 

Un simple collectif, refusant tout rapprochement d’une organisation syndicale, aura-t-il plus de poids que les instances déjà organisées, voilà la principale question. Il faudra attendre les prochains jours et les prochaines semaines pour le découvrir. En attendant, la profession s’organise et les kinés libéraux espèrent qu’enfin leur parole sera entendue, d’autant plus qu’actuellement, ils sont également la cible du corps médical, irrité et agacé des discussions engagées à la suite de la proposition de loi RIST.

 

Et vous, estimez-vous qu’il faille dépasser le stade des syndicats traditionnels pour porter la parole de la profession ? Pensez-vous que le collectif ait une chance de peser dans les discussions actuelles et à venir ? 

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