Alors que de nombreux étudiants sont déjà concentrés sur leur rentrée de septembre, les études de masso-kinésithérapie connaissent des évolutions singulières. Entre une reconnaissance d’un grade et non d’un diplôme et la promesse d’un numerus apertus aussi contraignant que le numerus clausus, les études pour devenir masseur kinésithérapeute ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille.
Diplôme d’État de Masso-kinésithérapie, quel grade pour quel diplôme ?
Depuis plusieurs années, les masseurs kinésithérapeutes réclamaient la reconnaissance de leur formation en tant que Bac +5 officiel. Olivier Véran, ministre de la Santé, a entendu ces demandes, puisque le 17 mai dernier, il a confirmé que le diplôme d’État de Masso-kinésithérapie serait désormais reconnu au grade de master. Si de nombreux professionnels se sont félicités pour cette avancée, d’autres ont pointé quelques interrogations toujours en suspens selon eux. Ces interrogations ont amené le ministère de la Santé d’une part, mais aussi l’ordre National des masseurs kinésithérapeutes à préciser les modalités d’application de cette décision.
Soulignons, que l’arrêté officiel permettant l’application de cette décision nest toujours pas publié, même si, sauf surprise de dernière minute, on en connait déjà les contours de manière assez précise. Le niveau de grade, conféré aux étudiants en Masso-kinésithérapie, ne sera reconnu que pour les étudiants, obtenant leur diplôme en 2021. En revanche, la décision ne porte que sur le grade de master et non pas sur le diplôme éponyme. En d’autres termes, obtenir le diplôme d’État de masseur kinésithérapeute ne confère pas le diplôme de master, mais uniquement le grade. Un détail, qui compte pour certains puisque si les diplômes officiels sont reconnus au niveau international, ce nest pas systématiquement le cas pour les grades.
Un nouveau diplôme, mais des études toujours aussi contestées pour devenir kiné
Bien que les futurs diplômés en masso-kinésithérapie puissent se féliciter de cette reconnaissance de leur formation, ils peuvent aussi s’inquiéter du cursus à suivre pour y parvenir. La réforme des études de santé, entrée en vigueur à la rentrée 2020-2021, a déjà failli couler beaucoup d’encre, et à la veille des vacances estivales, de nouvelles décisions viennent encore ternir l’horizon de tous les étudiants concernés. En effet, annonçant la fin du numerus clausus, la réforme de septembre dernier ouvrait deux voies supplémentaires pour les futurs kinés, médecins, pharmaciens…. Sans revenir dans le détail de cette réforme déjà présentée, les étudiants ont donc désormais le choix entre le parcours spécifique « accès santé » (PASS) ou la licence avec une option « accès santé » (L.AS).
Un des objectifs du gouvernement était de favoriser la réorientation des étudiantes et étudiants, ne parvenant pas à poursuivre leur cursus médical en leur imposant de choisir une autre matière. Avec cette entrée en vigueur, le numerus clausus, fixé par l’État, a donc été remplacé par le numerus apertus, le nombre de places en 2?? année pour les étudiants de PASS et de LAS. Ce sont les Universités, qui ont déterminé ce numerus apertus en lien avec les agences régionales de santé. Seulement, à la rentrée de septembre 2020, les derniers redoublants de l’ancienne PACES ont, eux aussi, repris les chemins de l’université, et pour eux, il appartenait donc à l’État de définir le nombre de places qui leur revenaient.
Le Conseil d’État sanctionne l’application de la réforme des études de santé
Et depuis des semaines, les étudiants et leur famille dénoncent cette répartition, trop avantageuse, selon eux, aux étudiants PACES, aux dépens de ceux engagés dans le nouveau dispositif. Cest donc le Conseil d’État, qui donne raison aux étudiants dans sa décision du 08 juillet dernier en soulignant que « la répartition des places en deuxième année a été faite, de manière générale, à l’avantage des étudiants de l’ancien système, les PACES » et pour garantir « l’égalité des chances » à tous les étudiants, la plus haute Juridiction administrative de France admet qu’il est absolument nécessaire d’augmenter les capacités d’accueil en seconde année d’au moins 20 % par rapport à l’année précédente.
Par ces motifs, le Conseil d’État a donc imposé à 15 Universités de revoir leurs copies, en augmentant sensiblement leur capacité d’accueil pour la rentrée de septembre. Cest donc un nouveau revers pour cette réforme qui fait l’objet d’un groupe de travail qui remettra un rapport proposant les pistes d’amélioration du dispositif ce lundi 12 juillet.
Et vous, que pensez-vous de ce nouveau « couac » de la réforme des études de santé ?
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