Devenir kiné libéral ou hospitalier en 2022, une rentrée périlleuse ?

Publié par 13 septembre 2022

Les futurs kinés libéraux ou hospitaliers se préparent à leur rentrée 2022 / 2023. C’est l’occasion de faire un premier bilan de la réforme des études de santé, dont l’application remonte à la rentrée 2020.

La rentrée 2022-2023 sous tension pour les étudiants en santé

 

Les universités et autres Instituts de formation en Masso kinésithérapie (IFMK) se préparent à accueillir leurs étudiantes et étudiants. Et ces étudiants en santé préparent cette rentrée après deux années de crise sanitaire, qui en a « épuisé » certains et qui a surtout bouleversé le cursus d’une grande partie de ces derniers. C’est aussi le moment de tirer les premiers enseignements de la réforme des études de santé, dont l’entrée en vigueur, en septembre 2020, s’est faite en pleine crise sanitaire.

 

En substituant le Parcours Accès Santé Spécifique (PASS) et la Licence Accès Santé (LAS) à la très redoutée PACES (Première année commune aux études de santé), les autorités publiques voulaient réformer un système jugé trop sélectif et « traumatisant, voire humiliant » pour les étudiants. (4 étudiants sur 5 échouaient à l’issue de la PACES, et après deux échecs, les étudiants ne pouvaient plus persister dans leurs ambitions).  Une autre finalité de cette évolution répondait à la volonté de diversifier les profils des candidats et candidates à ces études de santé.

 

En 2022, on peut déjà tirer quelques enseignements de cette réforme, qui rappelons-le, concerne les masseurs-kinésithérapeutes, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les sage-femmes, et bien évidemment les médecins. Si le PASS ressemble sur bien des aspects à la PACES, la LAS a ainsi été créée pour permettre aux étudiants échouant à intégrer leur cursus de masseur-kinésithérapeute ou autre de pouvoir poursuivre leurs études sans avoir à tout reprendre depuis le début. Pour les étudiants, le choix d’une majeure ou d’une mineure en dehors du champ médical était dénoncé, à la rentrée 2020, comme une surcharge de travail difficilement supportable.

Un résultat mitigé pour les futurs kinés libéraux et hospitaliers

 

La conférence des doyens de faculté de médecine a ainsi pu dévoiler des résultats levant le voile sur l’efficacité de ces évolutions. Ainsi, 80 % des étudiants ayant opté pour le PASS ont réussi leurs examens à l’issue de la seconde année d’études. En revanche, seuls 4 étudiants sur 10 engagés dans une LAS ont obtenu ce même diplôme.  Les places réservées à ces étudiants de LAS ont même dû être redistribuées en 2021, mais aussi en 2022. La volonté d’élargir les profils des candidats semblent bien être un échec, puisque la licence Accès Santé devait permettre cette nouvelle forme de mixité.

 

Le président de cette conférence des doyens de faculté de médecine, Didier Samuel, tentait d’expliquer cette situation, notamment en rappelant des « évidences » :

 

« Pour étudier la médecine, il vaut mieux être doté d’un minimum d’esprit scientifique ».

 

Les autorités publiques penchent actuellement sur des aménagements à adopter. Entre la modification des programmes, le tutorat des étudiants et les autres pistes envisagées, la problématique est complexe puisqu’il faut répondre aux besoins de professionnels de santé (les numerus clausus ont été supprimés, et les engagements de former davantage de professionnels dans les années à venir a été pris), sans baisser le niveau de la formation (« (…) la qualité de la formation doit rester très bonne, on y veille » souligne Didier Samuel) et en continuant à élargir le profil des candidats.

 

Des ambitions, que certaines fédérations étudiantes ont du mal à comprendre, alors même qu’elles soulignent des problématiques plus urgentes à leurs yeux, comme pour ce qui concerne les futurs masseurs-kinésithérapeutes, l’inégalité des étudiants face au coût de la rentrée dans un IFMK.

 

Et vous, comment jugez-vous ces premiers résultats de la réforme des études en santé ? Comment comparez-vous le système actuel avec celui existant quand vous étiez en formation ? Quelles seraient selon vous les priorités à adopter pour rendre le système plus efficace ?

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