La rentrée de septembre se prépare déjà. Les étudiants en masso kinésithérapie connaitront cette année les modifications qui devraient être apportées à ce cursus dans les années à venir. Ils devront aussi dès septembre répondre à une nouvelle obligation : le service sanitaire.
Vers l’universitarisation de la formation des masseurs kinésithérapeutes
Dans certaines régions, comme dans celle du Centre-Val-de-Loire, les autorités locales envisagent l’universitarisation de la formation de masseur kinésithérapeute. Depuis la réforme de 2015, le diplôme (et donc la formation) est obtenu après 5 ans d’étude après le bac. L’Institut Régional de Formation des Masseurs Kinésithérapeutes (IFKMR) du Centre-Val de Loire devrait être transformé en département de l’université d’Orléans, et ce, dès la rentrée de 2019. Même s’il faut obtenir une dérogation (un tel rattachement nest en principe possible que lorsque l’IFMKR est rattaché à une faculté de médecine), les élus du Conseil régional ont bon espoir de voir le projet se concrétiser.
Ce serait une manière d’attirer encore plus d’étudiants (aujourd’hui, ce sont 90 masseurs kinésithérapeutes, qui sont diplômés chaque année) mais aussi de répondre au manque de professionnels de santé dans la région. Pour la région, cette universitarisation serait la première étape d’un plus grand projet, celui de créer un « pôle régional de rééducation ».
On pourrait voir dans ce projet une tentative locale pour lutter contre la désertification des régions par les kinés libéraux et hospitaliers, alors qu’il s’inscrit plutôt dans un processus plus large. Depuis la réforme de la formation, les masseurs kinésithérapeutes attendent la création d’un master en kinésithérapie (cela sera conforme au système européen avec 300 crédits), qui ouvrirait (enfin) l’accès au doctorat.
La formation des masseurs kinésithérapeutes, un enjeu crucial pour organiser le système de santé de demain
L’ordre des masseurs kinésithérapeutes va même encore plus loin, en demandant la création d’une véritable filière universitaire, nécessitant la présence d’enseignants, de chercheurs… Ce serait la solution pour renforcer la recherche et l’innovation, mais aussi un moyen pour pouvoir s’adapter aux nouvelles exigences qui incombent à la profession. Ces questions sont encore à l’ordre du jour, puisque ces revendications ont encore été mises en avant lors de la récente mobilisation de la profession.
La réforme annoncée de l’hôpital et du système de santé devrait être à l’origine de plusieurs propositions en la matière. Toujours est-il que si ces modifications ne sont prévues que pour une entrée en vigueur dans les années à venir, une autre réforme sera, quant à elle, applicable dès cette rentrée 2018-2019. Elle concerne tous les étudiants du domaine de la santé et se traduit par l’instauration d’un service sanitaire obligatoire.
Le service sanitaire obligatoire applicable dès la rentrée de 2018-2019 pour les kinésithérapeutes
La création de ce service civique était une promesse du candidat Macron, devenu depuis président de la République. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait présenté ce service sanitaire en expliquant la volonté du gouvernement de multiplier les efforts en matière de prévention. « La prévention est une priorité de notre stratégie nationale de santé. L’enjeu de demain, cest comment préserver son capital santé. Nous formons aujourd’hui nos professionnels aux soins, ils doivent également être imprégnés de la culture de la prévention. ».
Les objectifs de ce service civique sont donc clairement définis pour les futurs kinés libéraux et les autres professionnels de santé :
- Former les soignants de demain à la problématique de la prévention
- Susciter et inciter aux relations entre les différentes professions de santé concernées.
Pour la rentrée de septembre 2018-2019, ce service sanitaire d’une durée de 3 mois à mi-temps ou 6 semaines à temps plein sera donc déjà effectif pour près de 47.000 étudiants, et on peut naturellement se demander si tout sera prêt à temps, pour que chaque étudiant puisse remplir cette nouvelle obligation.
Toujours est-il que l’année 2018-2019 sera donc chargée pour les étudiants en masso kinésithérapie et que les kinés libéraux et hospitaliers resteront à l’affût des prochaines réformes de cette formation, qui devraient être dévoilées dans les prochaines semaines.
Et vous, pensez-vous qu’on se dirige inéluctablement vers une universitarisation de la formation des masseurs kinésithérapeutes ? Quels sont, selon vous, les évolutions souhaitables pour adapter cette formation aux exigences de demain ? Et le service sanitaire, vous en pensez quoi ?
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