Cest la multiplication de multiples contraintes et tracas qui compliquent le quotidien de bien des professionnels de santé dits de ville. En la matière, les kinés libéraux aussi se trouvent dépassés par la situation.
Une charge mentale plus importante pour les kinés libéraux en période de crise sanitaire
La crise sanitaire a modifié la façon de travailler de tous les secteurs d’activité, et les professionnels libéraux de santé néchappent pas à cette nouvelle manière d’envisager le travail. Aujourd’hui, les kinés libéraux ont dû revoir intégralement leur manière d’accueillir leurs patients dans leur cabinet. Il faut penser à aérer les locaux entre deux patients, ne pas permettre aux patients de se croiser, s’assurer que l’ensemble du matériel et des accessoires utilisés sont désinfectés… Comme pour bien d’autres professionnels de santé, les conséquences de cette crise sanitaire se font durement sentir dans l’activité des kinés libéraux.
Selon la présidente de l’ordre national des kinésithérapeutes, Mme Pascale Mathieu, ces nouvelles contraintes ont amené les kinés libéraux à revoir intégralement leur façon de travailler au quotidien en faisant le choix de « diminuer le nombre de patients vus ou d’augmenter le nombre d’heures travaillées ».
Non seulement, les kinésithérapeutes ne peuvent plus « souffler » entre deux patients, puisque trop occupés à se conformer aux exigences sanitaires, mais ils sont désormais obsédés par cette gestion permanente des accessoires et équipements de protection (masques, gel…). Cest ce qu’une kinésithérapeute lyonnaise d’une trentaine d’années expliquait aux journalistes du Monde :
« Il y a une charge mentale qui nest pas la même. Ce nest pas aussi serein que ça pouvait l’être il y a un an ».
Une réorganisation de l’activité au sein des cabinets de kinés libéraux
Ces « complications au quotidien » ont donc poussé les kinés libéraux à repenser leur manière de prodiguer leurs soins. Le nombre de visites à domiciles progresse depuis la fin du confinement, notamment pour les séances de kiné respiratoire, plus responsables de particules (et donc de virus) dans l’air. Pour mieux protéger leurs patients, les kinés préfèrent souvent, quand la visite à domicile nest pas possible, décaler ces séances en fin de journée pour « limiter les risques ».
Gérer un agenda pour un kiné libéral nétait déjà pas chose aisée en temps normal, alors en période de Covid-19, cela devient beaucoup plus complexe. Encore un facteur aggravant pour la charge mentale de ces professionnels de santé. Bien qu’il existe un guide des bonnes pratiques éditées par l’ordre, aucune solution clé en main nest imaginable, puisque les patients eux-mêmes ont profondément changé leurs habitudes en ces temps d’incertitude. Pourtant, certaines habitudes, pas toujours les meilleures, sont tenaces et rendent la gestion de cet emploi du temps encore plus difficile à réaliser.
Entre crise sanitaire et rendez-vous non honorés, le planning des kinés libéraux explose
En effet, certains kinés libéraux estiment, qu’ils connaissent plus, ces dernières semaines, de rendez-vous non honorés de la part de patients indélicats. Ces patients, qui ne préviennent pas de leur absence, et qui font perdre un temps précieux au cabinet de kinésithérapie. Avec une gestion rigoureuse des flux, crise sanitaire oblige, un rendez-vous non honoré aujourd’hui, a des conséquences plus néfastes encore. L’activité des kinés libéraux a dû être réduite chez certains, alors que d’autres ont dû allonger leur temps de travail pour pouvoir faire face à leurs responsabilités.
Interrogé par les journalistes de l’Orne hebdo, un kiné libéral du pays d’Alençon explique ainsi qu’en temps normal, « jenregistre deux ou trois patients par semaine qui ne se présentent pas à leur rendez-vous sans mavertir au préalable ». Or, sur une quinzaine du mois d’aout (entre le 10 et le 21), il a comptabilisé pas moins de 14 rendez-vous non honorés. Ce manque de « savoir-vivre », selon le kiné concerné, est intolérable en cette période difficile, d’autant que ces absences injustifiées ont des conséquences sur l’activité du kiné libéral lui-même, mais aussi sur le reste de sa patientèle, qui aurait pu profiter de ces créneaux disponibles.
Cest cette accumulation, qui conduit les kinés libéraux à évoquer de plus en plus souvent cette charge mentale, comme un obstacle à un exercice serein de leur profession.
Et vous, vous reconnaissez-vous dans cette description du quotidien des kinés libéraux ? Et surtout, comment faites-vous pour gérer cette charge mentale au quotidien ?
Soyez le premier à laisser un commentaire sur "Entre emploi du temps débordé et charge mentale, les kinés prêts à exploser"