Répondre à la pénurie de soignants à l’hôpital tout en garantissant un nombre suffisant de professionnels de santé de ville pour faire face aux besoins de demain. Cette double ambition conduit le gouvernement à de multiples chantiers, qui peuvent laisser les kinés libéraux ou hospitaliers perplexes. Kiné libéral ou hospitalier: quel avenir pour ces modes d’exercice ?
Recruter davantage de masseurs-kinésithérapeutes, une ambition à concrétiser !
Traditionnellement, les jeunes diplômés en Masso-kinésithérapie privilégient l’exercice libéral. Les dernières statistiques officielles confirment que les kinés libéraux restent largement majoritaires au sein de la profession. Ainsi, sur les 97,790 masseurs-kinésithérapeutes inscrits au tableau de l’ordre:
- seuls 14,9 % (14.594 professionnels de santé) exercent exclusivement en salariat,
- contre 85,1 % en exercice libéral ou mixte (83.196).
Les kinés libéraux soulignent que leur choix repose en partie sur la liberté et la flexibilité offerte par l’exercice libéral. Par ailleurs l’aspect financier rentre en compte. Il est force de constater que tout est fait pour attirer ces professionnels de la rééducation dans les établissements de santé (hôpital, centre de santé, centre de thalassothérapie ou centre thermal, …).
A l’hôpital notamment, des revalorisations salariales ont été négociées pour rendre la voie salariale plus attractive, alors que des négociations sont toujours en cours pour améliorer les conditions de travail mais aussi les opportunités d’évolution professionnelle. Si les autorités publiques ont déjà pris des décisions pour augmenter la capacité de formation des kinés libéraux et hospitaliers de demain, elles entendent bien combler en partie la pénurie criante de masseurs-kinésithérapeutes dans les différents services hospitaliers.
Choisir entre exercice libéral et la voie salariée, de nouvelles opportunités pour les masseurs-kinésithérapeutes
Kiné libéral ou hospitalier ? Cette tendance de l’augmentation du salariat concerne toutes les professions de santé, des masseurs-kinésithérapeutes aux médecins, en passant par les chirurgiens-dentistes. Les efforts du Ministère de la Santé pour rendre la voie hospitalière plus attrayante et attractive (pour les jeunes diplômés) se sont considérablement renforcés depuis la crise sanitaire du coronavirus, qui avait mis en lumière la pénurie chronique de soignants à l’hôpital. L’ordre des masseurs-kinésithérapeutes accompagnent les autorités publiques en la matière afin de
« Promouvoir l’exercice salarié de la profession et de renforcer son attractivité auprès des masseurs-kinésithérapeutes ».
Ainsi, l’ordre a appelé tous les établissements de santé à participer à une vaste enquête, qui doit permettre de définir les axes d’amélioration afin de rendre l’exercice salarié plus intéressant pour les jeunes diplômés.
Pour autant, promouvoir l’exercice salarié ne doit pas se faire aux dépens des kinés libéraux, qui restent largement majoritaires dans la profession. Les efforts déjà déployés ne se concentrent donc pas uniquement sur les kinés hospitaliers. Ainsi, l’expérimentation de l’accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes constitue une réponse à une revendication, déjà ancienne, des kinés libéraux. Ces derniers ont également déjà exprimé leurs revendications. Notamment en termes de revalorisation salariale, pour compenser les effets de la période inflationniste de la France. Ainsi que bien d’autres pays ont traversée.
La transformation de notre système de santé se déploie donc à tous les niveaux et pour tous les modes d’exercice. La profession espère que le juste équilibre sera trouvé pour ne pas pénaliser une voie par rapport à une autre. Ces mêmes questions se posent également pour bien d’autres professions, soulignant l’importance d’une approche globale, qu’il reste à définir.
Comprenez-vous les efforts déployés pour rendre l’exercice salarié plus conforme aux aspirations des jeunes générations de kinés ? Estimez-vous que cela puisse nuire aux kinés libéraux ?
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