La bronchiolite, une mobilisation sans faille des kinés libéraux

Publié par 12 janvier 2018

Dès le mois d’octobre de chaque année, la bronchiolite fait son grand retour, poussant de nombreux bébés vers les cabinets de kinésithérapie. Pour faire face à cette épidémie annuelle, les masseurs kinésithérapeutes libéraux se sont organisés.

Les kinés libéraux pour soutenir et désengorger les services d’urgence

 

On oppose souvent (et toujours à tort) les kinés libéraux des masseurs kinésithérapeutes, exerçant en milieu hospitalier. Pourtant, les soins de ville sont complémentaires de ceux dispensés à l’hôpital. Chaque année, la population, toute entière, reconnait cette complémentarité à l’approche de l’hiver. C’est en cette période que les services d’urgence sont débordés et confrontés à l’épidémie de bronchiolites. Depuis des années, des initiatives prises par les masseurs kinésithérapeutes libéraux eux-mêmes ou parfois par des institutions locales, tendent à garantir la prise en charge de toutes ces affections pulmonaires du nourrisson par un système de garde des kinés libéraux.

 

En Auvergne par exemple, c’est en 2014 qu’a été mise en place la GAB pour Garde Auvergne Bronchiolite. 170 kinésithérapeutes se mobilisaient ainsi pour répondre aux parents angoissés et prendre en charge les nourrissons concernés. En 2017, 230 kinés sont toujours mobilisés, et durant l’hiver 2016-2017, ce sont ainsi 914 nourrissons qui ont été pris en charge par le réseau.

 

Dans le département de la Haute-Vienne, ce sont une soixantaine de kinés libéraux, qui se relaient au sein de l’association KRB 87 (Kiné Respiratoire Bébé), qui affichait, pour l’hiver 2016-2017, 180 nourrissons pris en charge.

Des soins de ville mobilisés, des kinésithérapeutes libéraux organisés

 

Aucune région n’est épargnée par cette épidémie récurrente. Le Réseau Bronchiolite Normandie a été créé il y a une quinzaine d’années, et sa mission est cruciale pour garantir la continuité des soins. Quelle que soit la forme et le nom pris par ces organisations de kinés libéraux, la mission reste la même : désengorger les services d’urgence tout en assurant cette continuité des soins. Sur l’ensemble du territoire hexagonal, ce serait environ 500.000 bébés qui seraient atteints de bronchiolite chaque année. Au cours de l’hiver 2016-2017, 20.000 enfants ont été hospitalisés et près de 52.000 ont été amenés aux urgences pédiatriques. Pour le reste de ces petits patients, il faut alors se tourner vers les médecins de ville, qui prescrivent alors les visites chez un cabinet de masseurs kinésithérapeutes libéraux.

 

La mobilisation de ces derniers est forte, et les initiatives citées ci-dessous attestent de la nécessité d’organiser cette dernière. Il faut en effet aider les parents à trouver un kiné libéral pour la prise en charge de cette kinésithérapie respiratoire.  Christophe Lavenu, masseur kinésithérapeute à Rouen et membre du Réseau Bronchiolite Normandie, souligne l’importance de ces réseaux : « Ceci, afin d’assurer une permanence des soins, et éviter que l’enfant ne se réencombre durant le week-end ».

Une situation à pérenniser pour les kinés libéraux

 

Si la bronchiolite sévit en général entre fin octobre et le mois d’avril, c’est en plein hiver (de décembre à février), que les pics sont atteints, imposant un peu plus la nécessité de ces réseaux de surveillance et de prise en charge. Olivier Bonnet, membre de surveillance de la GAB, renchérit sur l’importance de ces réseaux :

 

« Nous assurons aussi une surveillance des petits malades durant les week-ends et jours fériés et faisons de l’éducation thérapeutique des parents pour améliorer l’état de l’enfant ».

 

Appelés à durer pour faire face aux prochaines épidémies de bronchiolite, ces réseaux doivent donc voir leur financement pérenniser, ce qui n’est pas toujours une évidence. Ainsi, en Auvergne, l’Agence régionale de Santé (ARS) n’a pas encore pris l’engagement de renouveler la convention signée avec la GAB, et donc l’échéance était au 31 décembre 2017. Olivier Bonnet avertit :

 

« En l’absence de ce soutien, cette nouvelle saison 2017/2018 a été rendue possible grâce à une gestion pertinente, mais elle risque d’être la dernière, en dépit de l’amélioration de l’offre de soins que représente ce dispositif ».

 

De son côté, l’ARS a invité les masseurs kinésithérapeutes à se rapprocher de la CPAM afin d’inscrire ces gardes dans le cadre conventionnel de la permanence des soins. Quelle que soit la solution retenue, il n’empêche que plus que jamais les kinés libéraux doivent continuer à assurer cette mission de santé publique.

 

Et vous, faites-vous partie d’un réseau au niveau de votre département et/ou de votre région ? Existe-t-il, selon vous, des méthodes simples et rapides à adopter pour rendre ces réseaux encore plus efficients ?

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