La priorité 2023 du kiné libéral : se faire reconnaître de tous !

Publié par 23 décembre 2022

Alors que les sujets de discussion sont nombreux entre les masseurs-kinésithérapeutes et les autorités publiques, la priorité pour la profession ne semble pas d’obtenir telle ou telle évolution de la loi, mais bien de se faire reconnaître. 

Le masseur-kinésithérapeute n’est pas un technicien, mais bien un professionnel de santé 

 

Professionnel de santé ou professionnel paramédical ? S’agissant des masseurs kinésithérapeutes, la question peut prêter à sourire, et pourtant …. Il ne s’agit pas d’étudier en détail les différents textes de lois, définissant et organisant la mission des kinés libéraux et hospitaliers, mais bien d’analyser la réalité du quotidien. Et la question s’impose alors avec plus de force. C’est en partie ce qu’explique la présidente de l’Ordre national des masseurs-kinésithérapeutes, Mme Pascale Mathieu, lorsqu’elle répond aux questions des journalistes d’Egora :

 

Désormais, nous ne sommes plus des techniciens. Nous sommes également définis par la promotion de la santé, l’éducation à la santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique et le traitement des troubles des mouvements et de la motricité.

 

En rappelant que l’accès direct aux masseurs kinésithérapeutes est autorisé par la loi de 2016 (loi Touraine) en cas d’urgence, la présidente de l’Ordre souligne à quel point les tentatives d’évolution de la profession se heurtent à de multiples obstacles. Cependant, le législateur a fait évoluer la loi, que ce soit en instaurant des protocoles de coordination pour permettre cet accès direct en cas d’entorse ou de lombalgie aiguë ou en expérimentant l’accès direct sur un territoire donné et pour une période déterminée (PLFSS 2022).

 

Malgré l’adoption de ces mesures, force est de constater qu’elles ne sont pas appliquées que ce soit à cause de lourdeurs ou de dysfonctionnements administratifs ou encore à cause de résistances d’un autre temps, faisant du corporatisme médical un frein majeur à toute évolution possible de la kinésithérapie. Mais chercher les explications à ces blocages n’est utile et bénéfique à la profession que si cela permet de les surmonter et de les surpasser. D’autant plus que la loi RIST, qui devrait être examinée au Parlement au cours du 1?? semestre 2023, replace cet accès direct aux kinés libéraux et hospitaliers au cœur des débats. (« les soins dispensés seront justifiés par le bilan de kinésithérapie versé par le praticien au dossier médical partagé (DMP) du patient et transmis au médecin traitant.”)

Faire reconnaître la profession à sa juste place, la priorité absolue pour les masseurs-kinésithérapeutes 

 

Chacun connaît aujourd’hui les objectifs du gouvernement (CNR Santé) mais aussi des différentes professions de santé. Si ces dernières peuvent parfois être en contradiction avec d’autres, toutes les propositions pour transformer notre système de santé intègrent la nécessaire collaboration de tous les soignants et la désormais incontournable coordination, qui devient la règle (et l’exercice isolé l’exception). Il est donc impératif pour les kinés libéraux et hospitaliers de se faire reconnaître comme il se doit par les autorités publiques d’une part, mais aussi par les autres professionnels de santé d’autre part.

 

À quoi bon obtenir l’accès direct à la kinésithérapie, si les mesures ne sont pas applicables et appliquées. À quoi bon défendre les atouts et les avantages d’une profession, si les autorités publiques entendent imposer une restriction à l’installation… Les masseurs-kinésithérapeutes doivent bien avant tout être reconnus comme des acteurs de santé pour pouvoir tenir leur place. Le partage d’actes (des médecins vers les kinés) apparaît aujourd’hui une voie à suivre, et pourtant. La présidente de l’ordre le rappelle avec force :

 

« Mais le problème est que cela fait quinze ans qu’on le réclame et qu’on n’a jamais réussi. Désormais, on est dans l’urgence pour le faire, d’où ces crispations. »

 

Plus qu’une décision, c’est avant tout un changement des mentalités qu’il faut initier le plus rapidement possible. C’est bien de cela qu’il sera question dans les premières semaines de 2023, lorsque le temps des conclusions (du CNR Santé) aura sonné. Les masseurs-kinésithérapeutes seront-ils enfin reconnus à leur juste place ?

 

Comment expliquez-vous que toutes ces mesures (expérimentation, accès direct, protocoles pour entorses et lombalgie aiguë…) ne soient pas ou mal appliquées ? Comment changer le regard des autres professionnels de santé sur les masseurs kinésithérapeutes ? 

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