Depuis bien des années, les kinés libéraux et d’autres professionnels de santé réclament un élargissement de leur droit à faire de la publicité. Le Conseil d’État ouvre la voie à cette libéralisation.
Kiné libéral, une profession indépendante à promouvoir. Comment ?
S’installer en tant que kiné libéral reste une décision importante à préparer avec soin. Les étudiants en masso-kinésithérapie choisissent alors une forme d’exercice qui va définir leur quotidien et leur mode de vie pour de nombreuses années. Si les soins prodigués restent au centre des préoccupations de ces kinés libéraux, ces derniers sont également concentrés sur les actions à mettre en place pour se constituer une patientèle suffisante. Se faire connaître des patients, mais aussi des médecins, se démarquer des éventuels concurrents, fidéliser sa patientèle déjà constituée… autant dire que les pistes de réflexion sont nombreuses.
Pourtant, comme bien d’autres professionnels de santé, les masseurs kinésithérapeutes nont pas le droit de recourir à la publicité pour se faire connaître. L’encadrement déontologique des kinés libéraux est très strict en la matière, et ces professionnels indépendants ne peuvent pas faire « acte de commerce » et promouvoir leur activité. Il existe certes quelques exceptions, comme notamment la publication de deux annonces pour l’ouverture d’un cabinet de kiné libéral ou pour des changements importants dans l’organisation de ce cabinet. À l’heure d’Internet, les masseurs kinésithérapeutes libéraux ne peuvent toujours pas décrire précisément leurs spécificités dans les différents annuaires qui existent sur la Toile, puisqu’ils ne peuvent faire figurer que les éléments autorisés, à savoir :
- Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et adresse de messagerie et horaires d’ouverture du cabinet
- La situation du kiné libéral par rapport aux organismes d’assurance maladie
- La qualification et les titres reconnus par le conseil national de l’ordre.
Vers une libéralisation de la publicité pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux
Si cet encadrement de la publicité pour les kinés libéraux répondait à des exigences et des besoins d’un autre temps, il était temps de faire évoluer la législation afin de s’adapter aux réalités de notre époque. Cest ce qu’a confirmé, le 21 juin dernier, un rapport du Conseil d’État, qui préconise une « une libre communication des informations par les praticiens au public ». Ces propositions devraient, dans un avenir proche, trouver une concrétisation dans le droit français et ainsi permettre aux kinés libéraux de mieux se faire connaître auprès d’une patientèle habituée à l’usage des nouveaux outils de communication.
Il ne s’agit aucunement de tout autoriser et de ne plus rien contrôler, mais la proposition du Conseil d’État annonce l’ouverture de prochaines concertations entre le Ministère de la Santé d’une part et les ordres des professions concernés d’autre part, à commencer par celui des Masseurs Kinésithérapeutes.
Vers une meilleure reconnaissance pour les kinés libéraux !
En invitant à élargir le droit à la publicité pour les kinés libéraux comme pour les autres professionnels de santé, les autorités publiques souhaitent ainsi permettre à ces professionnels de mieux se « défendre » face à la concurrence de professions non médicales, qui ne sont pas concernées par les actuelles interdictions publicitaires. Interrogé par les journalistes de l’Express, le secrétaire général du Conseil national de l’ordre des Masseurs Kinésithérapeutes, Jean-François Dumas s’est ainsi félicité pour cette évolution.
« Les rebouteux, marabouts, ostéopathes, iridologues, réflexologues, chiropracteurs, naturopathes ont le monopole de la publicité en matière de soins, alors que les professionnels de santé dont les soins sont basés sur la science et éprouvés sont interdits de publicité. Cest donc dans l’intérêt du patient que la règle doit évoluer. »
Si l’évolution des règles en la matière doit permettre aux kinés libéraux de mieux se faire connaitre, elle représente aussi un atout et un confort pour les patients, qui pourront choisir, en toute connaissance de cause, leurs professionnels de santé. Il reste encore bien des points à éclaircir et à préciser, tant sur la forme (quel support pour cette publicité des kinés libéraux…), que sur le fond (publicité comparative, publicité sur les soins non thérapeutiques…) mais les revendications portées par la profession ont été entendues, et chacun peut s’en féliciter.
Et vous, que pensez-vous de cette libéralisation de la publicité pour les kinés libéraux ? Pensez-vous que cela sera un atout au quotidien ?
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