Revendiquant, depuis plusieurs années, la revalorisation des actes dispensés, les kinés libéraux alertent aujourd’hui les pouvoirs publics sur leurs difficultés, voire leur impossibilité à respecter les appels à la sobriété énergétique. Un appel qui souligne les spécificités d’une profession, spécificités qui doivent être prises en compte.
Les masseurs-kinésithérapeutes, des professionnels de santé appelés à accompagner la transformation de l’hôpital…
Si tous les acteurs du domaine de la santé ont conscience des missions du masseur-kinésithérapeute, les autorités publiques, elles, comptent beaucoup sur la profession pour permettre de transformer le système hospitalier. Depuis des années, les kinés libéraux notamment font partie des partenaires privilégiés, au même titre que les infirmières et d’autres soignants, pour permettre le virage de l’ambulatoire, mais aussi pour répondre aux exigences de l’hospitalisation / maintien à domicile. Et le vieillissement de la population, que le pays connaîtra dans les prochaines années, devrait entraîner une augmentation conséquente des besoins de soins en kinésithérapie. La profession connaît ces perspectives, et entend bien répondre à ces attentes, puisqu’elles constituent un des principaux défis à relever pour la transformation de notre système de santé de demain.
En revanche, les kinés libéraux s’inquiètent et le font entendre, car ce modèle d’exercice est, selon eux, menacé. Comme tous les autres soignants, les kinés libéraux et hospitaliers ont écouté avec beaucoup d’attention les vœux du président de la République le vendredi 6 janvier dernier. Comme bien d’autres soignants, ils attendent aujourd’hui des actes plus que des promesses pour obtenir des réponses à leurs revendications. Mais la profession souhaite aussi faire entendre ses spécificités et ses contraintes, notamment lorsqu’il s’agit de penser à l’avenir et aux évolutions à initier dès aujourd’hui.
Quand l’inflation menace l’équilibre des cabinets des kinés libéraux
Lorsque l’on a demandé aux kinés libéraux d’assurer la transition ville-hôpital lors de cette transition à l’ambulatoire, ces derniers se sont équipés des équipements nécessaires, des plateaux de plus en plus techniques et très énergivores. Aujourd’hui, lorsque l’on demande à ces mêmes professionnels de santé de s’engager, comme tous les autres professionnels de santé, dans ce vaste mouvement devant tendre vers la sobriété énergétique, les kinés libéraux soulignent à quel point leur exercice professionnel apparaît comme ne pouvant pas satisfaire à toutes ces exigences. Cest ce qu’expliquait Arnaud Barbier, masseur kinésithérapeute et représentant de la FFMKR 34 (Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs) aux journalistes de France 3 :
« Lorsqu’on va faire un massage et que le patient va se retrouver en sous-vêtements, à 19 ° C, nous ne sommes pas dans des conditions acceptables de relâchement dans la prise en charge médicale de ce patient. »
Prêts et engagés à participer à cet élan de réduction de la consommation énergétique, les kinés libéraux ont donc fait connaître ces contraintes. Non seulement, il sera difficile de respecter les demandes des autorités publiques en matière de sobriété énergétique, mais les masseurs kinésithérapeutes soulignent aussi les conséquences économiques de cette envolée des prix de l’énergie. Parce qu’ils ne peuvent pas répercuter ces augmentations de charge sur les tarifs facturés aux patients, les kinés libéraux alertent sur la baisse de leur pouvoir d’achat, renvoyant alors à la demande d’augmentation des tarifs demandée depuis des années par la profession.
Cest donc une équation difficile à résoudre qui va se poser aux autorités publiques, bien décidées, comme l’a rappelé Emmanuel Macron à l’occasion de ses vœux, de « transformer en profondeur le système de santé ». Avant de pouvoir concrétiser cette ambition, il faudra bien apporter des réponses à ces craintes de la profession.
Et vous, considérez-vous que la crise énergétique constitue un problème de taille pour la profession ? Quel est votre jugement sur cette baisse de pouvoir d’achat et quelles seraient selon vous les solutions rapides à déployer pour apporter des réponses durables ?
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