Les relations entre les kinés libéraux d’une part et les administrations d’autre part sont fréquemment présentées comme tendues et source de conflits. Un récent rapport officiel vient confirmer ce sentiment de malaise et de débordement administratif.
Le quotidien des kinés libéraux, entre soins à prodiguer et tâches administratives à accomplir
En cette fin d’année 2018, nous pouvons nous arrêter quelques instants sur le quotidien des kinés libéraux. Quils exercent exclusivement à leur cabinet ou qu’ils aient préféré une forme mixte, ou même en conciliant visite à domicile et consultation au cabinet, ils se déclarent, le plus souvent, comme avec des emplois du temps surchargés. En 2018, comme au cours des années précédentes, les kinés libéraux ont fait part de leur mécontentement et de certains de leurs griefs. De la réglementation des conditions d’installations en zone sous-dotée ou sur-dotée à l’organisation des études, les sujets épineux ne manquent pas. En octobre dernier, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a été publié concernant l’état d’esprit des professionnels libéraux de santé, les PLS. Et les kinés libéraux, comme les autres professions concernées, avouent leur sentiment de ras-le-bol, et ce, à plusieurs titres.
On peut déjà commencer par s’interroger sur le calendrier de cette publication. Alors que le rapport a été remis en juin dernier à Mme la Ministre de la Santé, les services de Mme Buzyn ont attendu les premiers jours d’octobre avant de le rendre public. Fallait-il, absolument, que ces constats ne soient dressés qu’après la présentation de la Réforme de la Santé, dévoilée au public au début du mois de septembre ?
Le travail administratif des kinés libéraux, un sentiment de malaise et de ras-le-bol
Sobrement intitulé « Simplification des relations entre les professions de santé de ville et les administrations », le rapport de l’IGAS dresse un constat sans appel. :
« En France, les professionnels de santé ont le sentiment d’un accroissement des charges administratives leur incombant […] »
Tous les professionnels de santé interrogés, des médecins généralistes aux kinés libéraux, en passant par les infirmières libérales, reconnaissent que des efforts de simplification aient été faits depuis plusieurs années. Mais ils soulignent que ces efforts étaient jusque-là destinés aux patients eux-mêmes et non pas à leur activité. Il est important de préciser, que le rapport souligne, dans cette problématique, les bénéfices de certaines » […] initiatives […] prises pour offrir des services aux professionnels de santé visant à alléger une partie des travaux périphériques à l’exercice médical. ».
Ces initiatives, qui peuvent résulter de collectivités publiques ou d’associations, sont généralement prises pour inciter les kinés libéraux à s’installer sur un territoire, déserté par les PLS. Le rapport souligne, néanmoins, que tous les PLS en général ne sont pas concernés par ces mesures. Doit-on y voir une proposition de généraliser ce genre de démarches ?
Des pistes pour améliorer le travail au quotidien des kinés libéraux et des autres professionnels de santé
Cest donc dans la même logique que le rapport pointe les effets bénéfiques des Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP). Ces dernières, lorsqu’elles sont choisies par les kinés libéraux qui s’installent, offrent des atouts considérables. Le regroupement permet de lutter contre ce sentiment de débordement, puisque le travail administratif est délégué à une (ou plusieurs) secrétaire(s) médicales. Et on sait que cette volonté de « dégager du temps médical pour les soignants » est une priorité pour le gouvernement, qui a annoncé, en septembre dernier, la création des assistants médicaux pour décharger de cette tracasserie administrative.
Dommage, que ces assistants médicaux ne soient pas envisagés pour venir soutenir l’activité des kinés libéraux, mais uniquement celle des médecins.
Dans tous les cas, le rapport étudie, dans le détail, les relations unissant les kinés libéraux avec les administrations en général et les Caisses Maladie en particulier. Les kinés libéraux confirment le sentiment des autres professionnels consultés. Le système est trop centralisé, les contraintes trop nombreuses et le fonctionnement souvent incompréhensibles. Ils dénoncent unanimement le temps perdu à devoir gérer la facturation, qui aurait dû, depuis le temps que des problèmes sont rencontrés, être réglée.
Si les conclusions de ce rapport ne sont en rien une surprise, elles permettent de donner une réalité juridique à une situation vécue au quotidien. La seule question, qui peut alors se poser : ce rapport, va-t-il être (enfin) suivi d’une série de dispositions visant à simplifier ces relations ?
Et vous, quel est votre sentiment sur ces relations entre les kinés libéraux et les administrations ? Avez-vous des pistes à conseiller pour les simplifier ?
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