Le bilan de l’année 2020, des confirmations et des interrogations

Publié par 23 septembre 2021

En ce mois de septembre, la DREES a publié son traditionnel bilan annuel consacré à la consommation de soins et de biens médicaux en France. C’est l’occasion de dresser le bilan de cette année 2020 pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux notamment.

 

Depuis plus de 18 mois et le début de la crise sanitaire, les masseurs kinésithérapeutes libéraux ont été rudement impactés par cette situation inédite. Au fil des semaines, des études, principalement issues de l’Assurance Maladie, ont souligné les conséquences économiques de la pandémie sur l’activité des cabinets libéraux de kinésithérapie. C’est sur ce sujet que reviennent « Les dépenses de santé en 2020 : résultats des comptes de la santé – Édition 2021 » publié par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Cette analyse confirme les tendances déjà dégagées pour l’ensemble des soignants en général et les kinés libéraux en particulier.

 

L’année 2020 marque l’arrêt d’une croissance continue pour la Masso-kinésithérapie. Entre 2011 et 2019, la consommation de soins de Masso-kinésithérapie a connu une hausse moyenne annuelle de 4.2 %.  En 2020, l’arrêt est brutal, puisque la DREES souligne que ins en Masso-kinésithérapie se sont élevés à 5,687 milliards d’euros, soit un recul de 11.9 %. C’est une confirmation d’une tendance déjà soulignée depuis de nombreux mois. Sans surprise, le premier confinement, qui avait entrainé la fermeture des cabinets des kinés libéraux, représente la période la plus difficile, puisque l’activité des masseurs kinésithérapeutes s’était alors effondrée de… 85 %.

 

Une réalité nuancée pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux

 

Contrairement à d’autres professionnels de santé, les masseurs kinésithérapeutes n’auront pas pu, après le déconfinement, retrouver un niveau d’activité supérieur à celui de janvier 2020. Outre les conséquences sanitaires et médicales, engendrées par cette désorganisation du système de la Santé, ce constat implique aussi de s’interroger sur les difficultés économiques, que la crise a fait peser sur de nombreux kinés libéraux notamment. Selon le rapport de la DREES, parmi les auxiliaires médicaux, les masseurs kinésithérapeutes sont les professionnels, ayant le plus bénéficié du Dispositif d’indemnisation lié à la perte d’activité (DIPA).

 

En percevant au total pour l’année 2020 146 millions d’euros, les kinésithérapeutes représentent ainsi 10.1 % du total des sommes engagées par le gouvernement. Si ces aides ont permis à certains kinés libéraux de surmonter cette crise sanitaire devenue alors économique et budgétaire, elles sont aujourd’hui à l’origine d’un mouvement de colère de ces mêmes professionnels. En effet, l’Assurance Maladie, après avoir procédé à la régularisation des calculs, demande à certains kinés libéraux le remboursement d’une partie de ces aides DIPA (à titre informatif, le montant moyen de l’aide DIPA pour les kinés libéraux en 2020 s’élevait à 1931 €.).

Une évolution plutôt qu’un retour à la normale ?

 

Enfin, le rapport de la DREES souligne les spécificités de chacune des professions de santé. Certes, la crise sanitaire aura également engendré de nouvelles pratiques et habitudes pour tous les soignants en général. Pour les kinés libéraux, on peut ainsi évoquer la téléconsultation, dont le déploiement et la généralisation ont été accélérés par la crise du coronavirus. En revanche, le rapport pointe aussi l’importance de la profession dans l’accompagnement du vieillissement de la population. Ainsi, depuis le début des années 2010, les actes de rééducation ostéoarticulaire (AMS) progressent de manière continue.

 

Directement liés aux besoins des personnes âgées, ces actes sont appelés à continuer à croître dans les années à venir. En 2020, ces soins de rééducation ostéo-articulaire représentaient déjà 67 % de la consommation de soins de Masso-kinésithérapie, soit 3 points de plus qu’en 2011. Et la hausse prévisible de ceux-ci dans les années à venir fait déjà peser une tension sur les professionnels. Cela a conduit la DREES à poser un constat, qui soulève une autre problématique pour les années à venir, afin de permettre aux masseurs kinésithérapeutes de faire face à ces nouvelles exigences. Ainsi, l’étude souligne que « les secteurs où le reste à charge est le plus élevé (dentistes, optique médicale et masseurs-kinésithérapeutes) ont davantage subi la crise que les secteurs où il est le plus faible ».

 

Et vous, que retiendrez-vous de cette année si particulière qu’a été 2020 ? Pensez-vous que la profession est fragilisée par 18 mois de crise sanitaire ?

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