Après près de deux mois sans accueillir de patients, les cabinets de kinés libéraux ouvrent progressivement leur porte depuis le 11 mai. Les masseurs kinésithérapeutes ont dû s’adapter pour recevoir leurs patients dans des conditions optimales de sécurité.
L’heure de la réouverture des cabinets de kinés libéraux a sonné
Même si les kinés libéraux nétaient pas directement concernés par l’arrêté de confinement décidé par le gouvernement, ils ont néanmoins fermé leurs portes depuis la mi-mars, répondant à l’appel de leur ordre professionnel. Continuant à prendre en charge les urgences tant au domicile des patients que par téléconsultations, les masseurs kinésithérapeutes retrouvent aujourd’hui le chemin de leur cabinet.
La réouverture est (et restera) progressive, d’autant plus qu’à l’instar des autres professionnels de santé de ville et plus généralement de tous les professionnels, ils ont dû s’adapter aux nouvelles exigences imposées par cette crise sanitaire inédite. Si les kinés libéraux ont été appelés à rouvrir leur cabinet à partir du 27 avril dernier, la date du 11 mai marque le début d’une nouvelle période.
Si la population française est désormais habituée aux gestes barrières, les kinés libéraux doivent donc s’assurer que ces derniers soient scrupuleusement respectés dans leur cabinet, mais aussi garantir des mesures de protection supplémentaire, comme la décontamination et la désinfection régulière de leur matériel et équipement. Cest d’autant plus important que les patients sont dorénavant craintifs et anxieux, et qu’il est nécessaire de les rassurer pour qu’ils reprennent le chemin des cabinets de kinésithérapie. Et cela devient urgent pour certains patients, qui attendent depuis des semaines.
Les conditions pour rouvrir son cabinet de kiné libéral en cette période de crise
Pour accompagner les kinés libéraux dans cette préparation de la réouverture des centres de soins, l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes a édité un guide des bonnes pratiques. Les conseils relèvent le plus souvent du bon sens et s’inscrivent dans les préconisations des autorités sanitaires, principalement en ce qui concerne l’hygiène, la distanciation et la désinfection.
Cela nécessite une préparation et une organisation spécifique, mais aussi l’achat de ces équipements de protection. Bien évidemment, les kinés libéraux et leurs patients devront être porteurs de masques et respecter cette distanciation préconisée. L’obligation de prendre rendez-vous à distance (téléphone, plateforme…), la consultation d’un seul patient par kiné, la désinfection des accessoires et des équipements, …, chaque pratique répond à cette nécessité de sécuriser le parcours du patient tout en protégeant les masseurs kinésithérapeutes.
Bien évidemment, les soins de kinésithérapie empêchent le respect strict de cette distanciation, et dans son guide de bonnes pratiques, l’Ordre explique que :
Le critère relatif au rapport bénéfice/risque, notamment au regard des risques de contamination par contact, doit orienter le choix des techniques mises en œuvre.
Une activité à réinventer et à repenser pour les kinés libéraux
Tous les cabinets de kinés libéraux se préparent à leur façon, et chaque professionnel veut garantir avant tout sa sécurité, celle de ses collaborateurs et bien sûr celle de ses patients. Ainsi, un kiné libéral du département de Loire-Atlantique (44) explique aux journalistes :
« Avec mon associé, nous avons décidé de fermer notre salle d’attente. Et nous allons chercher chaque nouveau rendez-vous à la porte. »
L’adaptabilité et la progressivité sont les deux notions essentielles à cette reprise d’activité des kinés libéraux. En revanche, tous les professionnels de santé de ville soulignent que ces nouvelles mesures impliquent :
- Une augmentation conséquente de la charge de travail et des charges (organisation des cabinets, désinfection, nettoyage, gestes barrières…)
- Une diminution importante du nombre de patients pris en charge (respect de la distanciation, éviter le croisement de patients …)
Cela représente, pour de nombreux kinés libéraux, une inquiétude supplémentaire, liée aux conséquences économiques de cette crise sanitaire. Il faudra, en fonction de la durée de cette période, mais aussi en tenant compte des nouveaux usages plus durables, prendre en compte cette réalité pour ne pas mettre en péril l’existence même de ces cabinets de masso-kinésithérapie. Ce type de demandes d’ajustement existe pour les kinés libéraux comme pour les médecins généralistes ou les infirmières de ville. Nul doute que la question fera partie du grand plan de réforme du système de santé promis par le gouvernement au cours de ce confinement.
Et vous, comment vous êtes-vous préparés pour la réouverture de votre cabinet ? Quelles sont les conséquences que vous estimez devoir s’installer de manière durable et pérenne suite à cette période ?
Soyez le premier à laisser un commentaire sur "Les cabinets des kinés libéraux à l’heure du déconfinement"