Le sujet des déplacements des kinés libéraux et plus généralement des soignants revient sur le devant de la scène médiatique, notamment en raison de l’inflation galopante. Mais ces visites à domicile (et donc les déplacements) posent la question plus générale de l’avenir de notre système de santé.
Les déplacements du kiné libéral, un choix avec de lourdes conséquences économiques
Quil exerce dans son propre cabinet de kinésithérapie ou au sein d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), le kiné libéral est fréquemment amené à devoir se déplacer tant au domicile de certains de ses patientes et patients que dans les établissements de santé comme les EHPAD notamment. Les déplacements du kiné libéral relèvent de sa seule responsabilité, et si la voiture est le mode de locomotion le plus souvent utilisé, un professionnel de santé peut néanmoins préférer la moto, le vélo ou tout autre mode de déplacement. En revanche, parce que le kiné libéral a besoin de matériel pour pouvoir intervenir au domicile de ses patients, la voiture apparaît donc comme la solution idéale.
En revanche, le choix (du mode de déplacement) et la gestion de ces déplacements ont un impact direct et conséquent sur les résultats du cabinet de kinésithérapie. Les dépenses engendrées par ces déplacements constituent une charge, que le kiné libéral se doit d’optimiser et de rationaliser, d’autant plus ces derniers temps. L’inflation galopante a ainsi pu avoir des impacts conséquents sur le budget des déplacements du kiné libéral, alors que certaines décisions sont venues modifier les règles applicables aux professionnels de santé.
Des frais de déplacement à maîtriser dans un contexte d’inflation galopante
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix des carburants a connu une hausse importante. Les kinés libéraux, comme tous les autres automobilistes de France, bénéficient de l’aide gouvernementale, portée à 0.30 /litres de carburant au début de septembre et déduite directement sur la facture à payer. Mais les kinés libéraux, comme d’autres professions de santé, revendiquent depuis plusieurs semaines une aide supplémentaire, visant à répondre à leur « intérêt public ». En effet, ces visites à domicile du kiné libéral répondent à un enjeu de santé publique. Il peut s’agir d’aider au maintien à domicile de personnes dépendantes et/ou d’accompagner l’hospitalisation à domicile. Ces déplacements apparaissent donc nécessaires, voire obligatoires, et l’augmentation des charges liées à ces déplacements ne doit pas conduire les professionnels de santé à refuser des soins au prétexte que les charges qui y sont liées deviennent insupportables.
Le 25 avril dernier, la Cnam décidait une revalorisation des indemnités kilométriques et des indemnités de déplacement de 0.15 , qui se cumulaient avec l’aide accordée à tous les automobilistes. Une évolution qui à l’époque, avait été critiquée pour son manque d’ambition et d’ampleur par presque toutes les professions. Si la Cnam expliquait « L’objectif est de soutenir les professionnels de santé libéraux qui « doivent se déplacer dans le cadre des soins délivrés aux patients à domicile« les professionnels libéraux de santé soulignaient ce danger d’un abandon des soins à domicile pour des raisons économiques.
Dans ces conditions, certains masseurs kinésithérapeutes libéraux ont, eux aussi, cherché à réduire leurs dépenses en matière de déplacement. Du choix d’une voiture électrique ou hybride à celui du déplacement en vélo ou en scooter, les options sont nombreuses et variées. En revanche, tous les professionnels de santé, dont les kinés libéraux, soulignent qu’aucun dispositif nest prévu pour les accompagner dans ces changements. Pire encore, à Paris, la question du stationnement, déjà problématique quand les kinés libéraux se déplaçaient en voiture, se pose aujourd’hui pour les deux-roues motorisés, puisque la municipalité a décidé de le rendre payant depuis le début du mois de septembre.
D’une manière plus générale, les kinés libéraux, à l’instar de bien d’autres professions de santé, réclament une réflexion sur ce sujet des déplacements, d’autant plus qu’ils sont appelés à se multiplier de manière conséquente avec les efforts du gouvernement en matière de « maintien à domicile des personnes dépendantes ».
Et vous, quel est le mode de déplacement, que vous avez choisi pour vos visites à domicile ? Comment selon vous pourrait-on améliorer le dispositif existant ?
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