Les kinés inquiets face au nouveau ministre de la Santé ?

Publié par 23 janvier 2024

En quelques jours, les kinés libéraux et hospitaliers ont découvert la nomination d’un nouveau gouvernement. Certains kinés sont inquiets ou dubitatifs de l’arrivée de la nouvelle ministre de la Santé, qui n’a pas d’expérience dans ce domaine. Ils espèrent que les ambitions et promesses du président de la République en matière de transformation de notre système de santé restent de mise.

On se souvient que le président Emmanuel Macron avait affirmé avec force, lors de sa réélection, que la Santé serait une des priorités de son prochain quinquennat. En 2022, le gouvernement voulait tirer toutes les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus. Il souhaitait réformer en profondeur un système de santé au bord du gouffre ou de l’explosion. Les professionnels de santé dans leur ensemble, et plus particulièrement les kinés libéraux et hospitaliers, s’étaient félicités de ces annonces de principe. Les masseurs kinésithérapeutes s’étaient enthousiasmés en apprenant que la prévention intégrait désormais la dénomination officielle du ministère de la Santé. C’était un symbole fort de cette nouvelle ère. Celle qui devait transformer le système de santé. Celle qui devait répondre aux revendications anciennes et récurrentes de toutes les professions de santé.

Le ministère de la Santé en perte d’autonomie ? 

Dans la lignée, le ministre de la santé et de la prévention de l’époque lançait alors de grandes concertations avec tous les professionnels. Il souhaitait poser les bases de cette refondation de la santé publique en France. Pourtant, en 2023, les kinés libéraux, à l’instar de bien d’autres professions de santé, constataient que même si des dossiers avançaient, l’ambition démesurée affichée au départ commençait à s’altérer.

Nouvelle ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités : Une décision « choquante et aberrante » pour certaines associations étudiantes

Aussi, la nomination du nouveau gouvernement conduit par le premier ministre Gabriel Attal était attendue avec fébrilité par les soignants. Certains se sont étonnés de voir, que contrairement à ce qui avait été fait, la nouvelle ministre, Mme Catherine Vautrin, n’appartenait pas au domaine de la Santé. Mais les acteurs du système de santé s’offusquaient principalement du nouveau portefeuille ministériel qui lui était confié. Le Ministère de la Santé et de la Prévention devenant ainsi le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Ainsi, certains y ont vu une perte d’autonomie de la santé. D’autres, une reconnaissance officielle de cette perte d’importance que représentait la santé aux yeux du gouvernement. Les associations des étudiants en santé qualifiaient même cette décision de « choquante et aberrante face à la crise du système de santé ».

Un vent d’espoir pour les kinés libéraux et hospitaliers ? 

Le 16 janvier dernier, le président de la République tentait de tracer le cap de son nouveau gouvernement au cours d’une conférence de presse. L’Ordre national des Masseurs Kinésithérapeutes a voulu voir dans les propos d’Emmanuel Macron les bases d’un renouveau. Dans un communiqué de presse, l’ordre s’est ainsi félicité que le président ait appelé le gouvernement à « envisager des solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux, en simplifiant les règles […], pour permettre des coordinations plus simples en dégageant du temps aux médecins, avec les professions paramédicales ».

Des kinés inquiets face aux promesses du gouvernement, mais résolument tournés vers l’amélioration de l’accès aux soins des citoyens

Dans un communiqué de presse, l’ordre appelle désormais à « l’urgence de la mise en œuvre de ces annonces ». Il déclare répondre à l’appel lancé par le président, qui réclame « l’audace, de l’action, de l’efficacité ». Pascale Mathieu, présidente du Conseil National de l’Ordre a même réagi à ces déclarations : « Les kinésithérapeutes ont des propositions fortes à faire à Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. La mobilisation de tous les professionnels de santé sera indispensable pour améliorer l’accès aux soins de nos concitoyens. »

Et vous, comment réagissez-vous à la nomination de ce nouveau gouvernement ? Et face aux déclarations du président de la République ? Pensez-vous que les choses vont réellement changer ? 

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