Les kinés libéraux et hospitaliers, en formation ou déjà installés, demandent plus d’égalité

Publié par 19 février 2021

Chaque année, les frais de scolarité dans les Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie sont à l’origine de contestation des étudiants et des kinés déjà installés. Et en 2021, ces mêmes contestations se doublent d’une demande de plus d’équité, que le Ministre de la Santé a promis pour toutes les études en santé.

Devenir kinésithérapeute, un cursus exigeant pour des étudiants et étudiantes en colère

 

Si les études en santé ont été réformées à de nombreuses reprises, la dernière législation, adoptée lors de la réforme « Ma Santé 2022 », est entrée en vigueur depuis la dernière rentrée. Cette transformation ambitionne d’inciter, dès les premières années d’études, les étudiants à plus de coordination et de collaboration. Les passerelles entre les différents cursus ont non seulement été multipliées, mais des dispositifs ont été mis en place pour mieux accompagner celles et ceux appelés à devenir les soignants de demain. L’objectif de cette réforme s’est même vu renforcé depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus.

 

Ainsi, après le Ségur de la Santé, le Ministre de la Santé a ainsi renouvelé sa volonté de mieux former les kinés libéraux et autres professionnels des soins dits de ville, afin d’initier aux nécessaires collaborations interprofessionnelles, qui doivent caractériser le système de santé de demain. Les études dans les Instituts de Formation en Masso-kinésithérapie (IFMK) n’ont pas été directement transformées, bien que la Réforme ait fait évoluer les voies d’accès à ce cursus pour devenir masseur kinésithérapeute libéral ou hospitalier. En revanche, cela n’a pas fait disparaitre les origines de la contestation des futurs kinés diplômés d’État, qui continuent de souligner une situation bien trop inégalitaire.

Les étudiants en kinésithérapie bien décidés à dénoncer une situation jugée trop inégalitaire

 

Comme chaque année, les étudiantes et étudiants des IFMK revendiquent, avec plus d’insistance depuis l’adoption de la réforme visant à faire de l’universitarisation des études en santé la règle générale, la « fin des frais de scolarité à la carte ». En effet, les associations d’étudiants réclament, depuis plusieurs années, que ces frais de scolarité soient définis en fonction de ceux fixés en Université. Et c’est loin d’être le cas pour les IFMK, et les étudiants font entendre leur désarroi devant cette situation.

 

Ainsi, à Marseille, les étudiants contestent des frais trop élevés à l’EFMK de la cité. Cette école privée a pourtant été rattachée à l’Université d’Aix Marseille, il y a quelques années, et les étudiants s’étonnent alors que les frais de scolarité soient toujours de 2.500 €. L’association des étudiants en masso-kinésithérapie de la ville s’indigne de ce triste constat, où les futurs kinés sont « contraints de débourser une somme en moyenne 12 fois plus importante qu’un étudiant en licence pour s’inscrire dans l’enseignement supérieur ».

Une réalité en contradiction avec les promesses du Ministère de la Santé

 

Cependant, au cours des négociations du Ségur de la Santé, les étudiants en masso-kinésithérapie, mais aussi en soins infirmiers avaient reçu la garantie de leurs autorités de tutelle que tout serait fait pour amortir le choc de la crise. Les frais de scolarité en université ont donc été gelés pour l’année 2021, alors que depuis le 1?? janvier, les indemnités de stage des étudiants en IFMK ont été revalorisés. Pour les étudiantes et étudiants devant s’acquitter de frais plus importants, la situation est donc devenue encore plus intolérable, creusant un peu plus les inégalités territoriales déjà si souvent dénoncées.

 

Car comme chaque année, les associations représentatives de la profession ont listé ce grand écart en matière de frais de scolarité, et de 170 € (correspondant aux frais universitaires en licence) à 9 250 € par an, les différences sont incompréhensibles. D’autant plus que ces différences n’existent pas seulement entre les formations publiques et privées. C’est ce que confirme la FNEK (Fédération Nationale des étudiants en kinésithérapie) : “Un étudiant en IFMK public paye en moyenne un millier d’euros par an. À Brest, la facture se monte à 6 000 € .”

 

Au moment, où le Ministère de la Santé entend rendre les métiers de soignants plus attractifs et attrayants, les masseurs kinésithérapeutes, en formation ou déjà installés, entendent que cette surenchère soit définitivement abolie avec une tarification homogène sur l’ensemble du territoire, au moins dans les Instituts publics pour commencer. L’appel sera-t-il entendu ?

 

Estimez-vous que cette uniformisation des frais de scolarité pour tous les IFMK est possible et souhaitable ?

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