Les kinés libéraux et hospitaliers prêts à relever les défis qui s’annoncent

Publié par 11 septembre 2022

Alors que l’année 2021 a été dense pour la profession, les masseurs-kinésithérapeutes se projettent déjà dans la transformation de notre système de santé. 

 

L’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes a publié son rapport d’activité pour l’année 2021, présentée comme une date charnière pour l’ensemble de la profession. Outre la traditionnelle représentation de la profession sous toutes ses composantes (kinés libéraux, salariés, hospitaliers…), le retour sur les grandes décisions concernant directement la profession, le rapport se veut aussi un véritable plaidoyer pour participer à la nécessaire transformation urgente de notre système de santé.

Masseur kinésithérapeute, un état des lieux de la démographie de la profession 

 

Au 31 décembre 2021, l’Ordre comptabilisait 97 790 masseurs kinésithérapeutes inscrits à l’ordre. Comparé à l’année 2019, le nombre de kinés en France a ainsi augmenté de 9.86 % (89017 professionnels inscrits à l’ordre). Les kinés libéraux restent largement majoritaires puisqu’ils représentent 85 % de la profession (83196 kinés libéraux). On notera, toutefois, que le nombre de kinés salariés a progressé nettement plus vite (+12.43 %) que le nombre de kinés libéraux (+9.42 %). Faut-il y voir une tendance résultant des mesures prises pour revaloriser l’exercice hospitalier ? Il faudra attendre quelques années pour le confirmer ou l’infirmer. :

La profession reste largement féminisée (52 % pour les kinés libéraux et 68 % pour les praticiens salariés). Enfin, l’ordre détaille l’origine des diplômes des masseurs kinésithérapeutes inscrits au tableau. Si 71.72 % de ces derniers ont été obtenus en France, 27.91 % l’ont été au sein de l’Union Européenne et 0.37 % hors de l’Union européenne.

L’année 2021 pour les masseurs kinésithérapeutes 

En revenant sur l’actualité de l’année dernière, l’ordre souligne l’importance que 2021 représente pour la profession.

« L’année 2021 restera une année majeure pour la profession »

 

Bien évidemment, 2021 fut marquée par la crise sanitaire du Covid-19 et les kinés libéraux et hospitaliers, tout comme les étudiantes et étudiants, ont été appelés à se mobiliser comme en 2020. Mais les instances ordinales préfèrent souligner les avancées significatives pour la profession permises par la loi RIST (publication le 27 avril au Journal Officiel) :

  • Possibilité de renouveler les prescriptions médicales datant de moins d’un an
  • Ouverture d’une réflexion et d’une concertation pour ce qui concerne l’accès direct au kinésithérapeute

 

La loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2022 officialisera cette expérimentation de l’accès direct au kinésithérapeute. Enfin, l’année dernière aura permis de voir une revendication déjà ancienne de l’ordre entendue par les pouvoirs publics, puisque l’obtention du grade universitaire de Master est accordée aux titulaires du diplôme d’État de masseur kinésithérapeute (décret du 13 aout 2021).

Et demain, quel avenir pour les kinés libéraux et hospitaliers ? 

 

Dans son édito, Mme Pascale Mathieu, présidente du CNOMK (Conseil National de l’ordre) souligne que 2022 et les années à venir seront toutes aussi déterminantes :

Les mois passant, les difficultés qui étaient sous-jacentes se font jour de façon criante et les colmatages ne sont plus de mise. Le modèle ancien du monopole médical a vécu et ne répond plus aux besoins de notre époque.

 

En appelant à moins de verticalité dans l’organisation du système de santé en France, le rapport de l’ordre ambitionne de donner une place de choix aux masseurs kinésithérapeutes pour cette refondation. Le patient doit être replacé au centre de toute évolution, qui ne pourra pas se faire sans donner plus de place à la prévention. En d’autres termes, l’ordre des masseurs kinésithérapeutes entend aller plus loin, en demandant l’élargissement de l’accès direct aux kinésithérapeutes.

On peut donc légitimement supposer, que les réactions du corps médical seront vives, au vu de celles qui se sont fait jour lors de l’adoption de l’expérimentation de cet accès direct. Des réactions, qui pourraient être encore plus virulentes, puisque Mme Mathieu demande aussi « suppression du terme d’auxiliaire médical (distinguo d’un autre âge) », une demande qui ne devrait pas laisser les médecins indifférents…

 

Et vous, que retenez-vous de cette année 2021 ? Pensez-vous que l’accès direct à la kinésithérapie sera élargi ? À quel horizon ? Estimez-vous que l’hostilité des médecins pourra être surmontée au cours des négociations à venir ? 

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