Alors que les autorités sanitaires soulignent que la probabilité d’une seconde vague est de plus en plus forte, les kinés libéraux notamment se déclarent inquiets face à un avenir incertain et sombre. Les masseurs-kinésithérapeutes sont-ils prêts à affronter une seconde vague ?
Les masseurs kinésithérapeutes tirent les enseignements de la crise sanitaire
Dès le début de la crise sanitaire, tous les professionnels de santé, y compris les kinés libéraux et hospitaliers, ont été mis à contribution pour juguler la propagation du virus. Les masseurs kinésithérapeutes, travaillant à l’hôpital, ont dû prendre en charge un afflux de patients, notamment dans les services de réanimation. Les kinés libéraux, eux, ont été appelés à fermer leur cabinet et à se consacrer aux soins urgents et nécessaires, le plus souvent directement au domicile de leurs patients. Ils ont aussi été conviés à venir en aide aux services hospitaliers, qui étaient alors proches du débordement.
Le déconfinement a été progressif, et les cabinets de kinés libéraux, lors de leur réouverture, ont dû s’adapter à des normes sanitaires strictes et détaillées. Aujourd’hui, les autorités sanitaires comme les professionnels de santé eux-mêmes tirent les enseignements de cette période si particulière, notamment pour comprendre les axes de progression et les leviers d’amélioration en cas de survenue d’une seconde crise. Certes, les problèmes d’approvisionnement, et les masques ont cristallisé à eux seuls ces difficultés récurrentes dans toute la chaine de soins au cours des premières semaines de l’épidémie, représentent un des principaux axes d’amélioration, mais la chaine de soins, dans son ensemble, doit aussi faire l’objet de réflexions, et des discussions entre les différents ordres professionnels et le Ministère de la Santé sont en cours.
Les kinés libéraux sont-ils prêts en cas de seconde vague ?
Tous les soins de kinésithérapie devaient-ils être reportés ? Cela na-t-il pas représenté une perte de chance pour les patients ? Comment assurer des soins au domicile des patients, censés être les plus fragiles, sans disposer de matériel de protection ? …
Ces questions sont sur la table, et il appartiendra aux syndicats représentatifs des kinés libéraux, mais aussi à l’ordre des masseurs kinésithérapeutes de porter les revendications et les demandes de l’ensemble des professionnels. Car la question d’une seconde vague se pose aujourd’hui. Certains spécialistes l’annoncent pour cet automne, alors que d’autres craignent une résurgence de l’épidémie dès le mois de septembre. Dans tous les cas, la question se pose pour tous les acteurs concernés : les kinés libéraux sont-ils prêts à affronter une seconde vague ?
On pourrait répondre par l’affirmative, même si des signes d’inquiétude se font sentir parmi les kinés, mais aussi parmi les autres professionnels de santé.
Pourquoi, par exemple, l’État a-t-il déjà indiqué la fin du dispositif de distribution des équipements de protection individuelle depuis les stocks d’État dès le 4 octobre prochain. Les kinés libéraux ont ainsi reçu un mail des autorités sanitaires en leur rappelant qu’ils « doivent donc s’organiser pour être en capacité de s’approvisionner de manière autonome à partir du 5 octobre ». Et tous les professionnels de santé redoutent d’avoir à devoir se reconstituer un stock de sécurité à un moment où les problèmes d’approvisionnement continuent de perturber l’activité des grossistes spécialisés. La crainte d’une nouvelle pénurie de ces équipements de protection est dans tous les esprits.
Et la crise économique pour les cabinets de kinés libéraux !
Si des questions se posent sur un plan strictement sanitaire, les kinés s’interrogent aussi quant à la survie même de leur cabinet. En effet, à la crise sanitaire s’ajoute une crise économique, pour laquelle l’État a certes fait des efforts pour aider les kinés libéraux à faire face à leurs charges. Mais aujourd’hui, l’heure des comptes révèle des difficultés persistantes pour ces professionnels de santé.
La nécessité de devoir prochainement assumer le coût des équipements de protection va encore faire croître la hausse des dépenses induites par cette crise sanitaire (désinfection des locaux, nettoyage du matériel après chaque patient…). Dans le même temps, les contraintes édictées par les autorités sanitaires conduisent inéluctablement à une baisse de l’activité des kinés libéraux (distanciation physique, impossibilité de recevoir plusieurs patients à la fois, temps de nettoyage et de désinfection…). Une hausse des dépenses et une baisse des recettes, la situation nest guère facile, et la menace de cette seconde vague rend l’avenir encore plus hypothétique…
Alors dans ces conditions, les kinés libéraux comme bon nombre d’autres professionnels de santé se déclarent inquiets quant à l’avenir….et tous espèrent, que les efforts déployés actuellement permettent d’empêcher la survenue de cette seconde vague.
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