Les kinés libéraux mobilisés face à l’épidémie de bronchiolite !

Publié par 29 novembre 2022

L’épidémie de bronchiolite révèle les difficultés d’un « hôpital » mis à mal par deux années de crise sanitaire. La situation difficile que traversent certains services hospitaliers, conduit de plus en plus fréquemment les kinés libéraux, notamment à prendre la parole en faisant part de leur incompréhension. Cette prise de parole sera-t-elle entendue ?  

Les kinés libéraux mobilisés pour faire face à l’épidémie de bronchiolite 

 

Ces dernières semaines, les kinés libéraux se sont manifestés et ont fait part de leur incompréhension face à la position des autorités sanitaires quant aux soins de kinésie respiratoire, surtout en cas de bronchiolite. Ces débats se font de plus en plus denses cette année, puisqu’une épidémie importante de bronchiolite asphyxie les services hospitaliers, et que les soignants hospitaliers ont déjà lancé un appel à l’aide à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) le 21  novembre dernier.

 

Or, si la Haute Autorité de Santé (HAS) ne préconise plus le passage dans un cabinet de kinésithérapie pour les bronchiolites de l’enfant depuis 2019, tous les soignants en général et les kinés libéraux en particulier soulignent que se priver des kinés dans cette situation de crise demeure un non-sens.

 

L’urgence et la gravité de la situation actuelle a même conduit de nombreux professionnels à s’affranchir de ces recommandations de la HAS, en dénonçant les motifs sur lesquels elles s’appuient. C’est ce qu’expliquait la présidente de l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes du Puy-de-Dôme, Mme Marie-Claire Meunier Gendre Ruel aux journalistes de la Montagne en expliquant que l’expertise du kiné libéral «   n’a plus rien à voir avec le clapping d’il y a trente ans que tout le monde considère aujourd’hui comme obsolète ».

Recourir au réseau des kinés libéraux, une solution applicable immédiatement 

 

Dans ce département auvergnat comme sur de nombreux territoires, les kinés libéraux rappellent qu’avant la prise de décision de la HAS, la profession était organisée pour gérer les urgences au cours de ces épidémies de bronchiolite. Des permanences étaient organisées pour accueillir les parents et leurs enfants, dispenser les soins nécessaires, mais aussi pour conseiller les parents sur les gestes simples à adopter pour endiguer la propagation de l’épidémie. Ces réseaux pourraient, selon tous les kinés libéraux mobilisés, être rapidement et efficacement remis en place pour soulager les services hospitaliers, qui ne cessent d’alerter sur les dangers que représente cet engorgement des services hospitaliers.

 

La présidente de l’ordre du Puy-de-Dôme insiste avec force :

 

« Les kinésithérapeutes ont toute leur place dans le traitement de cette maladie saisonnière, d’autant plus quand on voit la situation actuelle où l’hôpital est submergé par l’épidémie. »

Vers une nouvelle évolution des règles pour la kiné respiratoire en cas de bronchiolite ? 

 

Si une grande partie des kinés libéraux plaident pour un pragmatisme – faire face à une situation inédite -, d’autres soulignent également que les recommandations de la HAS résultent de l’absence de preuves du bénéfice des soins de kinésie respiratoire en cas de bronchiolite et non pas en raison de l’inefficacité de ces soins. La Haute Autorité de Santé va même plus loin en soulignant « la nécessité de poursuivre la recherche et de mener des études permettant de mesurer l’impact de cette technique, en particulier sur le recours aux hospitalisations ». Même l’ordre des masseurs kinésithérapeutes s’est saisi du problème en soulignant que l’urgence actuelle est de lutter contre l’état actuel de notre système de santé.

 

Avec « les 100 000 kinésithérapeutes, compétents, formés, autonomes et organisés en réseaux sur tout le territoire […] », la profession est prête à se mobiliser fortement pour permettre une sortie de crise dans les meilleures conditions. À l’heure où le ministère de la Santé appelle à une vaste concertation (CNR Santé), les autorités sanitaires pourraient donc entendre cet appel à la raison.

 

Et vous, estimez-vous que les autorités publiques vont à nouveau faire appel aux kinés libéraux pour soulager l’hôpital ?

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