Les kinés libéraux pour renforcer les services d’urgence ?

Publié par 18 juillet 2022

Dans le domaine de la santé, le début de cet été 2022 est marqué par la menace de services d’urgences saturés et incapables de répondre aux besoins de soins. Les kinés libéraux comme tous les professionnels libéraux de santé sont cependant prêts à répondre à l’appel lancé par le nouveau ministre de la Santé et de la prévention.

Tous les soignants mobilisés pour assurer la continuité des soins

 

François Braun, le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, a déjà officialisé la mise en œuvre des 41 propositions, qu’il avait lui-même participé à élaborer au cours de la mission flash du mois de juin 2022. Des consignes ont ainsi été données aux différentes autorités régionales de santé pour que chaque ARS applique ces 41 propositions de manière temporaire (3 mois) afin de garantir un fonctionnement efficient des services d’urgence hospitaliers. Parce que la situation est « grave et dangereuse », le ministère de la Santé appelle à une mobilisation générale.

 

Les masseurs-kinésithérapeutes hospitaliers, comme l’ensemble des personnels soignants de l’hôpital, sont pleinement concernés et donc mobilisés pour faire face à la situation. En revanche, tous les professionnels libéraux de santé déclarent, eux aussi, être prêts à se mobiliser pour participer à cet effort d’intérêt général pour l’hôpital public et plus spécifiquement aux urgences hospitalières. Les kinés libéraux, comme les autres professionnels de santé, ont tenu à réaffirmer cette ambition dans un communiqué de presse, publié le 1?? juillet dernier :

 

Attachés à leur mission de service public dans les soins non programmés et la permanence des soins ambulatoires (PDSA), les 11 organisations des LDS s’engagent à répondre présents dans cette période tendue pour le système de santé.

Les kinés libéraux, des professionnels de santé pour pallier les difficultés des urgences hospitalières

 

Il serait fastidieux et inutile de détailler les 41 propositions sélectionnées sous l’égide de M. François Braun, qui n’était alors que médecin urgentiste et pas encore ministre. En revanche, on peut souligner l’ambition d’impliquer tous les professionnels de santé en dépassant le simple stade des médecins. Ainsi, la mission flash propose de simplifier la mise en place des protocoles de coopération, pouvant permettre de relier un médecin avec un kiné libéral ou un autre professionnel libéral de santé.

 

L’une des propositions vise en effet à contourner la condition d’« exercice en structure d’exercice coordonné » pour permettre à tous les kinés libéraux de rejoindre cet effort général. Il faut dire, que la profession n’a pas attendu les résultats de cette mission flash pour se mobiliser. Ainsi, la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) avait adressé au ministère de la Santé, 3 propositions concrètes et rapides à mettre en œuvre pour améliorer l’efficacité de la prise en charge des patients :

 

  1. Élargir l’« accès direct » aux kinés libéraux pour la traumatologie courante. Bien qu’il soit en expérimentation, cet accès direct désengorgerait les services d’urgence. En garantissant un maillage territorial optimal (81 % des patients disposent d’un kiné libéral dans leur commune), cet accès direct permettrait ainsi d’éviter 10.000 passages quotidiens aux urgences, mais aussi et surtout une prise en charge rapide des patients.
  2. Renforcer et généraliser le droit de prescription des masseurs kinésithérapeutes afin de désengorger les cabinets médicaux. Cette proposition pourrait être concrétisée rapidement puisque la loi RIST l’avait déjà prévu.
  3. « Intégrer les kinésithérapeutes aux services d’urgence, aux maisons de garde et à la permanence des soins. »

 

C’est en s’appuyant sur toutes les « propositions de bon sens » que le Ministre de la Santé entend garantir une période estivale plus sereine dans les hôpitaux publics. Cependant, alors que les premières mesures sont déjà en cours d’application, certains observateurs soulignent que le caractère transitoire (3 mois) peut constituer un obstacle à l’efficacité de certaines mesures. Il devient donc urgent de se projeter sur un avenir à plus long terme pour adopter des dispositions efficaces et pérennes.

 

Et vous, estimez-vous que tout est fait actuellement pour accompagner les services d’urgence en grande difficulté ? Quelles seraient selon vous les mesures à prendre pour être encore plus efficients ?

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