Les kinés libéraux surmenés appelés à donner leur avis !

Publié par 19 juillet 2021

Alors qu’un constat dresse une situation délicate pour les kinés libéraux en France, ces derniers sont appelés à donner leur avis sur le …Ségur de la Santé de l’année dernière. Une situation délicate et pourtant !

Que pensent les kinés libéraux et les soignants du Ségur de la Santé ?

 

Tous les masseurs kinésithérapeutes et plus généralement tous les soignants se souviennent de ce « Ségur de la Santé ». Annoncée comme une ambitieuse refonte du Système de santé publique en France, cette concertation de plus de 50 jours fut présentée, par beaucoup, comme une Réforme de l’Hôpital. Mais l’heure n’est plus à la polémique, assure-t-on du côté du ministère de la Santé, qui détaille fréquemment toutes les mesures prises depuis le début de la crise sanitaire pour aider à transformer les soins de ville comme l’hôpital.

 

Un an après ce grand rendez-vous, M Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, invite tous les professionnels de santé libéraux et salariés à revenir sur ce Ségur de la Santé. Tous peuvent poser leurs questions, auxquelles le ministre répondra au cours d’une visioconférence organisée le mardi 20 juillet à 18 h00.

Nul doute, que les questions récurrentes des kinés libéraux ou hospitaliers, mais aussi des autres professions concernées connaitront des avancées significatives, qu’il sera alors utile de détailler ultérieurement. En revanche, concernant les masseurs kinésithérapeutes, beaucoup espèrent que le ministère pourra également apporter à des problématiques plus structurelles.

La kinésithérapie en France, un constat à considérer et à prendre en compte

C’est notamment ce qu’il ressort d’une vaste étude sur l’accès aux soins en kinésithérapie en France. M Sébastien Guérard, président de la FFMKR (Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs) a détaillé les résultats de cette étude dans sa conférence de presse du 9 juillet dernier.

 

Pour les patients, l’accès à un masseur kinésithérapeute est de plus en plus difficile et ces difficultés d’accès aux soins semble se renforcer année après année. Ce constat est partagé par les plus de 7.000 kinés libéraux ayant accepté de répondre en l’enquête. En effet, seuls 32 % de ces professionnels affirment pouvoir « proposer un rendez-vous rapidement à un nouveau patient ». Plus de 2 kinés libéraux sur 3 ne le peuvent donc pas, ce qui atteste de cette difficulté d’accéder aux soins.

 

Et pour les kinés pouvant répondre à ces demandes, la moyenne pour obtenir ce rendez-vous est établie à 3 jours pour un soin rapide et à 10 jours pour un soin chronique. Conformément à son rôle d’organe représentatif de la profession, la FFMKR tire de cette analyse un certain nombre de revendications, qu’elle a transmises au ministre de la Santé. Les réponses ne sont pas attendues pour la visioconférence du 20 juillet.

Être kiné libéral en 2021, une mission difficile et éprouvante

 

Au-delà de ces revendications, le constat n’est pas néfaste que pour les seuls patients. Les kinés libéraux, eux aussi, se déclarent affectés par un tel aveu d’impuissance. Bien que les débats sur la démographie et la répartition des masseurs kinésithérapeutes en France fassent polémique, près de 9 kinés libéraux sur 10 (87 % pour être précis) constatent une hausse de la demande de soins, hausse à laquelle la majorité ne peut pas faire face donc. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que 82 % des masseurs kinésithérapeutes se sentent surmenés.

 

D’autant plus que cette tension ne semble pas en voie d’apaisement. En ne pouvant pas prendre en charge les demandes, les kinés sont conscients que cette situation implique nécessairement des renoncements aux soins, des reports de soins, mais aussi des aggravations de pathologies ou encore des risques de chronicisation. Une évidence, qui tend à faire penser que la situation n’est pas sur le point de s’arranger. Ce constat sera-t-il débattu mardi 20 juillet avec le ministre de la Santé ? On peut légitimement en douter, dans la mesure où chaque profession de santé a également ses propres revendications à porter, et à moins d’une visioconférence s’étirant sur plusieurs jours, tout ne pourra pas être débattu.

 

Partagez-vous le constat dressé par l’étude sur l’accès aux soins en kinésithérapie ? Comment voyez-vous la situation évoluer dans les semaines, les mois et les années à venir ?

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