Alors qu’une négociation flash s’est ouverte entre les kinés libéraux et l’Assurance Maladie, la division de la profession laisse peser une menace sur l’aboutissement de ces dernières. Un consensus sera-t-il trouvé rapidement afin d’apporter une réponse acceptable à la profession ?
Le gouvernement au chevet du pouvoir d’achat des kinés libéraux
Dès la fin du mois de mai dernier, M François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, appelait l’Assurance Maladie à ouvrir rapidement des négociations avec les professions paramédicales pour les accompagner dans un contexte inflationniste jugé préoccupant. Le ministre soulignait son ambition de voir un accompagnement rapide.
« Je souhaite que les infirmiers libéraux, les masseurs-kinésithérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes et les pédicures-podologues puissent bénéficier d’un rapide soutien à leur activité de soins ».
Mais comme toutes les décisions budgétaires impactant le budget de l’Assurance Maladie, les syndicats représentatifs des différentes professions avaient déjà regretté que les éventuelles décisions ne seraient applicables qu’après le respect d’un délai de 6 mois et ne pourraient donc pas intervenir avant le début de l’année 2024.
Toujours est-il que les négociations avec les kinés libéraux se sont ouvertes le 21 juin dernier, alors que les syndicats représentatifs de la profession s’étaient félicités de cette « négociation flash » souhaitée par le gouvernement. En effet, selon la Fédération Française des Masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), il était urgent d’ouvrir des négociations consacrées au pouvoir d’achat des kinés libéraux, puisque le syndicat estime que la profession a vu ce dernier baisser de 15 % au cours de la dernière décennie.
Les kinés libéraux veulent étendre les négociations pour anticiper les évolutions majeures du système de santé
Pour les masseurs kinésithérapeutes, il est essentiel d’élargir les négociations, afin de préparer la profession aux évolutions de notre système de santé. La question de l’avenant 7, dont la mise en œuvre na pu être déployée faute d’accord de tous les syndicats représentatifs, est ainsi remise au cœur des débats par la FFMKR (signataire de cet accord). Surtout, ce syndicat insiste sur la nécessité d’aller plus loin dans les négociations en expliquant, dans un communiqué de presse :
« Il est enfin temps de développer une vraie politique d’accès aux soins et de prévention ambitieuse pour faire face aux défis démographiques et à l’explosion des maladies chroniques. Ceci ne pourra s’effectuer que par l’intégration de manière centrale des kinésithérapeutes libéraux, qui est tout aussi importante pour les patients. »
Mais comme en début d’année pour la validation de l’avenant 7, la profession ne parvient pas à s’accorder sur la position à adopter. Ainsi, le syndicat National des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs regrette que ces négociations flash ne constituent pas de réelles négociations, puisqu’un choix difficile leur est soumis : accepter une revalorisation de 3 % en 2024 sans contrepartie (une réponse au contexte inflationniste) ou accepter l’avenant 7 intégrant en partie cette revalorisation salariale. Dans ce contexte, il est difficile de connaître la décision qui sera prise, puisque, excepté la FFMKR, les autres syndicats représentatifs ont décidé de laisser la décision finale aux principaux intéressés : les kinés libéraux. Toujours est-il que la décision est attendue dans les prochains jours ou les prochaines semaines pour une application au début de l’année 2024.
Et vous, comment envisagez-vous la suite de ces négociations entre les syndicats représentatifs et l’assurance Maladie ? Estimez-vous qu’il faille accepter cet avenant 7 ou au contraire maintenir le rejet de ce texte ?
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