Les kinés vont-ils réussir à se mobiliser pour défendre leur avenir ?

Publié par 24 janvier 2023

Alors que la mobilisation des masseurs kinésithérapeutes libéraux et hospitaliers apparaît sans faille quand il s’agit de défendre l’intérêt des patients, elle se fissure et s’atténue dès lors qu’il s’agit de défendre les intérêts de la profession en elle-même avec des conséquences douloureuses. 

Les kinés libéraux sont pleinement mobilisés pour l’intérêt de leurs patients…

 

La mobilisation de tous les professionnels de santé, tant en ville qu’à l’hôpital, durant la crise sanitaire du coronavirus, a été saluée par les autorités publiques d’une part, mais aussi par les patients d’autre part. On se souvient des salves d’applaudissement, qui accompagnaient le « 20 h 00 » pendant les premières semaines du confinement. Les kinés libéraux et hospitaliers furent, eux aussi, félicités pour leur capacité d’adaptation, notamment quand les cabinets de kinés libéraux devaient fermer leurs portes alors que les services d’urgence dédiés à l’accueil des patients covid-19 faisaient appel à toutes les bonnes volontés.

 

Trois ans après le début de l’épidémie, ces professionnels de santé dans leur ensemble restent pleinement mobilisés pour l’intérêt des patients. Bien sûr, des problématiques (accès aux soins, problématique d’attractivité, de rémunération…) ont été mises en lumière et / ou renforcées par ces si longs mois de crise sanitaire. Si les acteurs du monde de la santé avouent un certain épuisement moral notamment, tous s’efforcent d’entretenir cette vocation, ce sens du bien-être général. N’est-ce pas une preuve de cet engagement qui est apportée lorsque les kinés libéraux s’organisent en quelques jours seulement quand il faut trouver des solutions pour venir en aide à l’hôpital, débordé par l’épidémie de bronchiolite ?

… Mais dispersés et inefficaces pour défendre leur profession 

 

Si les masseurs kinésithérapeutes, indépendamment de leur forme d’exercice, réussissent à maintenir intact ce sens de la mobilisation pour leurs patients, ils ne parviennent pas cependant à s’unir quand il s’agit de défendre leur profession. En effet, la profession pouvait se réjouir, il y a quelques semaines, de certaines annonces gouvernementales. Les revendications des kinés libéraux et de leurs confrères hospitaliers conduisent les autorités publiques à faire plusieurs propositions quant à l’avenir même de la profession. Le texte de l’avenant 7 était ainsi signé le 16 décembre 2022. Il ne répondait pas à toutes les attentes de la profession et les décisions prises n’étaient pas à la hauteur des demandes exprimées par les masseurs kinésithérapeutes.

 

Toujours est-il que seule la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) signait cet avenant n° 7, alors que les deux autres syndicats représentatifs (Alizé et le Syndicat National des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs) suspendaient leur décision. Ces deux dernières organisations s’opposaient finalement à l’application de cet avenant 7, le rendant ainsi caduc et inapplicable.

 

On ne peut, en quelques lignes, résumer les oppositions existantes entre ces 3 syndicats, mais on peut regretter ce manque de concertation et ce manque de dialogue pour le bien de la profession tout entière. On peut aussi condamner les réactions parfois agressives, qui ne sont qu’un « règlement de comptes » entre ces organisations aux analyses si différentes. Toujours est-il, que les négociations qui ont mobilisé les représentants de la profession pendant plusieurs semaines n’auront servi à rien. À ce stade, il n’est pas prévu de rouvrir rapidement de nouvelles négociations pour arriver à un nouvel accord entre toutes les parties prenantes.

 

Sans vouloir absolument chercher un responsable à la situation, peut-être cet échec est-il le signal d’un rassemblement salvateur pour la profession ? Après tout, en ce mois de janvier, n’est-on pas dans la traditionnelle période de prise de bonnes résolutions ? On peut l’espérer, puisque dans quelques jours, les conclusions du CNR Santé seront dévoilées, et que l’on peut supposer que les autorités publiques auront alors besoin de tous les acteurs de la Santé pour (enfin) faire avancer les choses ….

 

Comment expliquez-vous cet accord impossible entre 3 organisations représentant la même profession ? Estimez-vous qu’à l’avenir les kinés libéraux et hospitaliers puissent parler d’une seule voix ? 

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