Les masseurs kinésithérapeutes appellent à une refonte du système de santé

Les masseurs kinésithérapeutes ne sont pas les seuls à vouloir une grande réforme et une véritable prise de conscience des problèmes pesant sur l’organisation de la Santé en France. C’est le message porté par un appel lancé aux candidats à l’élection présidentielle.

En 2022, les kinés libéraux affichent de nouvelles ambitions

 

Depuis près de deux ans, les masseurs kinésithérapeutes libéraux ou hospitaliers, à l’instar de tous les soignants, se sont adaptés à une situation singulière et inédite : la crise sanitaire du coronavirus. Les kinés libéraux ont ainsi dû fermer leur cabinet au cours du premier confinement, puis appliquer des règles strictes avec l’adoption d’un protocole sanitaire, qui n’a cessé d’évoluer en 24 mois. Ils ont également dû changer leurs habitudes et leurs pratiques au quotidien. Ainsi, la visite des kinés libéraux au domicile de leurs patients a pu constituer une alternative dans certaines situations, alors que l’extension de la téléconsultation aux masseurs kinésithérapeutes était présentée comme une réponse adaptée et pertinente par les autorités publiques.

 

Aujourd’hui, deux ans après l’apparition de cette pandémie mondiale, les kinés libéraux continuent à s’adapter à une situation sanitaire toujours mouvante. Ces deux années ne sont pas sans conséquences tant sur l’activité quotidienne de ces cabinets de kinésithérapie que sur les revenus de ces masseurs kinésithérapeutes. Des conséquences, qui se doublent aussi de nouvelles obligations, comme pour ce qui concerne les soins à prodiguer aux patients souffrant de Covid longs ou encore les conseils à dispenser pour apaiser le mal de dos et autres maux, générés par la généralisation du télétravail. Comme tous les acteurs d’un système de santé épuisé et à bout de souffle, les kinés libéraux aspirent désormais à retrouver une certaine normalité, même si rien ne sera plus comme avant.

L’avenir du système de santé, un enjeu majeur pour les masseurs kinésithérapeutes

 

En revanche, les professionnels de santé dans leur ensemble soulignent, depuis plusieurs mois, que cette crise sanitaire a souligné les défaillances du système actuel, et que bien que leur mobilisation pleine et entière ait permis de surmonter la crise, il fallait en tirer les enseignements. C’est tout le sens de l’appel lancé par la Fédération Hospitalière de France (FHF) dans les colonnes du Journal Du Dimanche (JDD). Cet appel a été cosigné par plus de 50 organisations représentatives, dont la présidente de l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes, Mme Pascale Mathieu. Pour tous ces professionnels, le constat est sans appel :

 

La santé demeure l’une des préoccupations majeures des Français, mais le sujet reste insuffisamment traité

 

Trop longtemps ignorée ou délaissée, l’organisation du système de Santé publique en France souffre d’un manque d’ambition depuis de trop longues années, et cette crise du coronavirus a mis en lumière les conséquences d’une inaction, qui n’a que trop durée. Pour ces acteurs de la santé en France, 2022 doit être l’occasion de s’interroger et de débattre sur les grandes orientations à prendre. Non seulement, il faut tenir compte des enseignements de ces deux années passées, mais aussi adapter notre modèle sanitaire aux évolutions à venir (vieillissement de la population, hausse des maladies chroniques…).

 

Et les kinés comme les autres soignants déplorent que ces ambitions n’aient pas jusqu’à aujourd’hui réussi « à trouver une volonté politique suffisante ». Comme cette « sortie de crise sanitaire » correspond à un temps fort de la vie publique en France avec la campagne pour les élections présidentielles du printemps prochain, la tribune ouverte appelle donc tous les candidats et candidates à celle-ci à s’emparer du sujet.

 

Il est fondamental que les candidats à la présidentielle mesurent la nécessité de la refonte du système de santé

 

Parce que le sujet est d’importance et même essentiel aux yeux des signataires, un appel est donc lancé à un grand débat, afin que chaque candidat et candidate puisse exprimer ses idées et ses ambitions en la matière. La date de cette confrontation n’a pas été choisie au hasard, puisque ce débat sera organisé le 17 mars prochain, jour anniversaire du début du premier confinement.

 

Estimez-vous que cet appel sera entendu ? Pensez-vous, que les propositions des candidats seront à la hauteur des ambitions portées par les soignants ? Et pour vous, quelles doivent être les orientations principales pour rendre le système de santé plus efficace ?