Parmi les nombreuses missions assignées aux masseurs kinésithérapeutes, l’accompagnement des personnes âgées figure en bonne place. Et en attendant (enfin) la loi Grand Âge, les masseurs kinésithérapeutes entendent bien faire entendre leurs demandes pour améliorer cette prise et en charge et mieux prendre en compte leur rôle en matière de prévention.
La « loi grand âge », une chimère que regrettent les kinés libéraux et hospitaliers
Inutile de revenir sur l’importance de l’intervention des masseurs kinésithérapeutes, qu’ils soient libéraux ou hospitaliers, sur la prise en charge des personnes âgées notamment. Comme de nombreux professionnels de santé engagés en la matière, les kinés libéraux et hospitaliers plaident depuis plusieurs années pour une réforme de cette prise en charge de nos aînés, notamment lorsqu’ils sont frappés de perte d’autonomie et donc de dépendance. Depuis plusieurs années, les autorités publiques promettent de conduire cette nécessaire réforme, d’autant plus que celle-ci est rendu nécessaire par la situation démographique de notre pays. Ainsi, selon les dernières études publiées par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des études économiques), la population française se caractérisait, au 1er janvier 2022, par :
- 21 % de la population âgée de plus de 65 ans
- Environ 10 % de la population âgée de plus de 75 ans.
L’élection de Mr Macron Emmanuel en 2017 avait fait naitre de nouveaux espoirs, puisque le candidat promettait une grande réforme liée à la dépendance et à l’autonomie. Pourtant à la veille de la fin de son mandat, le président de la République ne peut se féliciter d’avoir fait adopter cet ambitieux projet de « loi Grand Âge ». Pour autant, il réaffirmait, en novembre 2021, la nécessité de concrétiser cette ambition tout en soulignant les efforts déjà accomplis.
« Nous sommes en train de construire pas à pas un véritable service public de l’autonomie pour nos aînés ».
Les masseurs kinésithérapeutes se mobilisent pour un meilleur accompagnement des personnes âgées
Sensibles à ce constat présidentiel, les masseurs kinésithérapeutes font entendre leurs voix pour rappeler l’importance de cette orientation. Cest ce qu’illustre la tribune libre, que le président de la Fédération des masseurs kinésithérapeutes Rééducateurs (FMKR), M Sébastien Guérard a publié dans le journal Le Monde le 16 février dernier.
Pour appuyer ces propos, M Guérard a longuement rappelé les conséquences de la crise sanitaire, et notamment celles liées au premier confinement. Ce dernier avait empêché les masseurs kinésithérapeutes de visiter les patients dans les Ehpad et autres établissements spécialisés. Cette absence des kinés s’est traduite par ce que M Guérard qualifie de véritable « épidémie de grabatisation ». Les patients ont vu leur autonomie se dégrader, avec l’apparition de problèmes pour marcher notamment. « Le nombre de patients nécessitant un déambulateur pour marcher a augmenté de 60 % » souligne la tribune. Pour le président de la FMKR, ce premier confinement a permis de (re)prendre conscience de l’importance de ces soins de kinésithérapie :
“L’aggravation du niveau de dépendance dans les Ehpad lors du confinement illustre concrètement le rôle stratégique des soins de kinésithérapie.”
Et ce qui vaut pour les établissements de soins vaut également pour les patients, ayant fait le choix du maintien à domicile. Les kinés apparaissent comme les acteurs essentiels pour préserver l’autonomie, et selon l’auteur, personne ne doit oublier les enseignements de cette période si traumatisante.
Les kinés pour répondre à un enjeu de santé publique mais aussi répondre aux aspirations des Français
Et pour M Guérard, la prévention reste la voie à renforcer et à développer, puisqu’il suggère notamment l’instauration d’un dépistage des risques de fragilité au moment du départ en retraite des patientes et des patients. Il souligne également une autre priorité à mieux prendre en compte, en insistant sur la prévention des chutes des personnes âgées, qui concernent chaque année près de deux millions de personnes de plus de 65 ans et plus d’une personne âgée de 80 ans et plus sur deux. Ce constat est un véritable appel lancé aux autorités sanitaires d’une part mais aussi aux candidats à l’élection présidentielle, car sur ce
« sujet majeur de santé publique (…) les kinésithérapeutes peuvent répondre immédiatement. »
Et vous, estimez-vous que cet appel sera entendu par les candidats, et surtout qu’il sera suivi de décisions efficaces et adaptées ? Quelles autres priorités voyez-vous pour cette prise en charge des personnes âgées ?
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