Comme chaque année, le début de l’été a été l’occasion de la publication du rapport de l’Assurance Maladie. Sous le titre « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses Propositions de l’Assurance Maladie pour 2019 », cette étude pose un objectif ambitieux pour l’année à venir : générer deux milliards d’euros d’économies. Pour y parvenir, 3 axes principaux ont été définis :
1) La pertinence des prises en charge
2) La pertinence des prescriptions
3) La lutte contre la Fraude
L’ambulatoire, un objectif ambitieux pour transformer le système de Santé
On connait les ambitions du gouvernement s’agissant de l’ambulatoire. Le Ministère de la Santé a souligné les buts à atteindre à l’horizon 2022 : 70 % pour la chirurgie ambulatoire. (En 2017, ce taux au niveau national nest que de 54.7 %). La volonté de réduire l’hospitalisation traditionnelle a des conséquences importantes sur les soins de ville et notamment sur l’activité des kinés libéraux. D’ici la fin du quinquennat, il faudra ainsi transférer un million de séjours hospitaliers vers la chirurgie ambulatoire, ce qui représente un challenge de taille. Mais l’Assurance Maladie insiste aussi sur les efforts à consacrer au développement de prises en charge alternative à l’hospitalisation. La médecine ambulatoire doit s’accroitre, avec des mesures pour organiser ou permettre le retour à domicile, par exemple avec le Programme d’Aide au Retour à Domicile (PRADO).
Cet axe de progrès relatif à la pertinence des prises en charges doit permettre d’économiser 200 millions d’euros pour 2019. Les kinés libéraux et les autres professionnels de santé doivent être intégrés à la démarche, puisque la réussite d’une telle ambition passe notamment par un meilleur échange d’information entre l’hôpital et les professionnels des soins de ville, que ce soit en amont ou en aval de l’hospitalisation.
La pertinence des prescriptions, un axe de progrès pour atteindre les objectifs
Renforcer l’efficience des prescriptions constitue le deuxième axe prioritaire défini par l’Assurance Maladie pour 2019. Le rapport souligne qu’en 2017, ces efforts ont permis de générer 708 millions d’économies, contre 700 budgétées. En 2019, ces efforts seront poursuivis, à commencer par ceux engagés pour imposer les médicaments génériques. L’Assurance Maladie souligne aussi que « les démarches d’accompagnement des professionnels sont un levier important pour essayer de promouvoir les meilleures pratiques : les programmes de maîtrise médicalisée incluent des visites sur les examens de biologie, sur certains actes médicaux ou sur la prescription de soins de masso-kinésithérapie. »
Enfin, cette pertinence des prescriptions implique aussi un effort particulier sur les arrêts de travail, que l’Assurance Maladie entend réduire de manière conséquente dans les prochains mois.
L’Assurance Maladie entend aussi mettre à contribution les professions paramédicales, au premier rang desquelles les masseurs kinésithérapeutes libéraux. Ces professionnels doivent participer, à hauteur de 120 millions d’euros, aux économies espérées pour 2019. Pour les kinés libéraux, le rapport souligne que l’amélioration qualitative de la connaissance de leur activité est une nécessité.
« Cest dans cet objectif que l’avenant n°5 conclu en novembre 2017 arrête le principe d’une réécriture d’une nomenclature plus descriptive différenciant les actes effectués ou les parcours de soins. Elle devrait permettre de mieux appréhender et valoriser l’activité de masso-kinésithérapie en tenant compte des techniques actuelles et d’effectuer une analyse et un suivi médico-économique plus précis des actes dispensés. Ces travaux de description ont été engagés dès 2018, en lien avec les experts et les représentants des professionnels. Ils vont se poursuivre en 2019. »
La lutte contre la fraude, un axe récurrent dans les prescriptions de l’Assurance Maladie
À l’hôpital comme pour les soins de ville, la lutte contre la fraude reste une des priorités de l’Assurance Maladie depuis des années. Non seulement, elle participe au programme d’économies décidé par l’Assurance Maladie, mais elle contribue aussi à pérenniser la protection sociale telle qu’elle existe en France. Les efforts en la matière seront poursuivis. En 2017, ce sont 270 millions d’euros qui ont été détectés et stoppés en ce qui concerne la fraude et les activités fautives (Cela représentait déjà une hausse de 10 % par rapport à 2016).
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