Les masseurs kinésithérapeutes s’alarment de leur …absence !

kine absence
Publié par 4 mai 2018

Les kinés libéraux peuvent légitimement s’interroger sur les conséquences, que pourraient avoir une revalorisation de la profession en milieu hospitalier. C’est pourtant le sujet, porté par de nombreuses organisations. Alors l’opposition entre kinés libéraux et kinés hospitaliers est-elle sur le point d’être relancée ?

Le conflit masseur kinésithérapeute salarié et kiné libéral, une opposition dépassée

 

C’est l’opposition la plus récurrente lorsqu’il s’agit d’évoquer la masso kinésithérapie. Dans l’opinion populaire comme chez bon nombre de professionnels de santé, les masseurs kinésithérapeutes salariés représentent une forme injustement opposée à celle des kinés libéraux. Cependant, ile ne s’agit aucunement de concurrence, mais bien de deux formes différentes d’exercice, chacune répondant aux besoins d’une certaine partie de la population.

 

Ainsi, si la majorité des étudiants en masso kinésithérapie décident de pratiquer leur profession en ouvrant ou en rejoignant un cabinet de kinésithérapie, c’est souvent pour des raisons économiques. C’est ce qu’ont dénoncé des kinésithérapeutes de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) en pointant une situation dramatique et inquiétante pour la kinésithérapie hospitalière.  La question de la rémunération reste au cœur des débats autour de cette problématique, les kinésithérapeutes hospitaliers l’estimant en « décalage total avec le niveau de formation des kinésithérapeutes ».

 

D’autres aspects viennent renforcer les difficultés de l’exercice en milieu hospitalier, poussant les masseurs kinésithérapeutes à privilégier l’exercice libéral.

 

Ces revendications seront-elles entendues par les autorités sanitaires du pays ? On le saura dans les semaines à venir, puisque ces kinésithérapeutes hospitaliers ont tenu à souligner à quel point travailler en milieu hospitalier pouvait être passionnant, tout en regrettant que certains soient contraints de s’installer en tant que kiné libéral pour des raisons économiques.

Quand les kinés s’inquiètent de leur disparition ou de leur raréfaction

 

C’est dans le même état d’esprit, que le Syndicat Français de Médecine Physique et de Réadaptation (SYFMER) a publié un communiqué de presse, relayé par l’Ordre des Masseurs kinésithérapeutes et s’alarmant d’une pénurie jugée dangereuse pour les patients. En pointant du doigt le manque criant de masseurs kinésithérapeutes dans les structures de soins, le communiqué constate des « ruptures de la chaîne des soins nécessaires à une réintégration rapide des patients dans leur milieu de vie ». Il ne s’agit donc plus de s’interroger seulement sur les différences notables existant entre le kiné libéral et le masseur kinésithérapeute hospitalier, mais bien de pointer précisément les dysfonctionnements que cela peut engendrer.

 

Un constat sans appel, qui ne faut guère de place à l’optimisme. En effet, si les kinés préfèrent s’installer en libéral, cela se traduit par une baisse des effectifs en milieu hospitalier et ces diminutions « freinent le développement de l’hospitalisation à temps partiel et de l’ambulatoire. » L’ambulatoire et l’hospitalisation à domicile et à temps partiel font pourtant partie des priorités des autorités publiques, ce qui place la question de la kinésithérapie au cœur d’un vaste débat de santé publique.

Un avenir plus radieux pour les kinés libéraux ?

 

Le communiqué appelle donc le ministère de la Santé à se saisir de la question, afin d’apporter des solutions concrètes tant qu’il est encore temps. Il ne s’agit pas de rendre moins attractive l’installation d’un kiné libéral, mais de valoriser l’exercice de la profession en milieu hospitalier. Le SYFMER profite enfin de l’occasion pour rappeler que si les masseurs kinésithérapeutes doivent travailler en coopération avec les autres professionnels de santé, les autorités doivent se protéger d’une

 

« substitution des masseurs-kinésithérapeutes par d’autres professionnels (par exemple enseignants en activité physique adaptée, ostéopathes, ergothérapeutes) ».

 

C’est l’ensemble de ces points, que le SYFMER entend porter à la connaissance des autorités publiques, qui ne sont pas ignorantes du problème. Cet appel à l’aide sera-t-il entendu, mais surtout suscitera-t-il une réponse adaptée des autorités sanitaires du pays ? C’est l’interrogation qui demeure à un moment, où la grogne des soignants se fait de plus en plus sentir.

 

Et vous, considérez-vous comme légitimes les demandes de revalorisation de la profession de masseur kinésithérapeute en milieu hospitalier ? Ne craignez-vous pas qu’une telle revalorisation ne se fasse au détriment des kinés libéraux ? Quels seraient selon vous les mesures les plus urgentes à prendre pour permettre aux kinés de valoriser leur image ?  

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