Une grande campagne de communication commence ce jeudi 12 mai. Le conseil des masseurs kinésithérapeutes a ainsi voulu s’engager fortement dans la prévention et la lutte contre les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie.
L’image des kinés libéraux ou hospitaliers dans l’opinion populaire
En règle générale, les Françaises et les Français ont une bonne image des professionnels de santé, qu’ils exercent à l’hôpital ou sous statut libéral. Et cela nest pas différent en ce qui concerne les masseurs kinésithérapeutes. Cette réputation s’est même renforcée après deux années de crise sanitaire. Les patientes et les patients ont ainsi pu (re)découvrir l’engagement de ces professionnels et leur vocation à un accompagnement en toute occasion et en toute circonstance. Cette généralité peut être cependant écorchée par la survenance de faits divers, d’autant plus quand ceux-ci se multiplient. Ainsi, le procès de deux chirurgiens-dentistes marseillais en ce début d’année a défrayé la chronique. Et même si les faits dénoncés par une multitude de plaignants ne concernent que deux chirurgiens-dentistes, ils affectent la réputation de toute une profession.
Il en va de même pour la profession de masseurs kinésithérapeutes. Il arrive, parfois, que des actions judiciaires intentées à l’encontre de kinés libéraux puissent ternir la bonne image portée par toute la profession. En la matière, les plaintes pour agressions sexuelles ou même pour viol ont un effet délétère, et tous les kinés libéraux et hospitaliers entendent bien se mobiliser pour refuser qu’un amalgame puisse s’installer.
Les kinés se mobilisent contre toutes formes d’agressions sexuelles
Cest ainsi, que l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes lance, à compter de ce jeudi 12 mai, une vaste campagne d’information sur « la prévention et la lutte contre les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie ». Même si le sujet est d’importance et appelle à la mobilisation de toutes et tous, cela ne doit pas occulter le fait, que de tels agissements coupables restent rarissimes et ne peuvent aucunement peser sur la renommée de la profession. Les 100.000 masseurs kinésithérapeutes de France sont à l’origine de plus de 2 millions d’actes par jour. Et même si le Conseil de l’Ordre de la profession a enregistré un doublement des plaintes en 5 ans, ces dernières sont estimées à une trentaine par an. Pour ne pas minimiser l’importance de ces faits, l’Ordre appelle, cependant, qu’en moyenne « seulement 10 % des victimes de faits à caractère sexuel portent plainte ».
“Aussi rarissimes soient-ils, ces faits à connotation sexuelle suscitent toujours autant d’émoi dans la population, jetant l’opprobre sur tous les professionnels. Cest aussi pour cela que cette campagne a donc été décidée puisque l’objectif affiché reste d’assurer une « une relation thérapeutique saine et sécurisée ».
Cette campagne a été élaborée avec le souci constant de ne pas stigmatiser la profession de kinésithérapeute.
Garantir une relation de confiance entre les kinés libéraux et leurs patientes et patients
Depuis février 2021, le groupe de travail « Violences sexuelles », dirigée par M. Jean-François Dumas (secrétaire général de l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes) a balayé toutes les problématiques liées à ces questions. La campagne de communication, qui commence, nest que l’aboutissement d’une longue réflexion et d’un travail de concertation. Ainsi, depuis le mois de mars, le Conseil de l’Ordre a signé un protocole avec la procureure de la République, protocole portant sur le signalement de ces infractions à caractère sexuel.
La communication est destinée aussi bien aux patients qu’aux professionnels de santé afin de
“[…] faire évoluer les mentalités, changer les comportements maladroits, déconstruire les idées reçues sur la relation thérapeutique, et informer les patients sur les gestes qui ne sont pas acceptables de la part d’un professionnel de santé.”
Si la communication se concentre sur la prévention et l’information de toutes les parties prenantes, elle nignore pas pour autant le devoir d’exemplarité qui repose sur la profession.
Rendre publics ces faits, les dénoncer, les prévenir permettent à notre profession de se grandir en abordant un sujet autrefois tabou.
On peut légitimement espérer, que cette campagne de communication permettra de renforcer l’image que les citoyens se font des masseurs kinésithérapeutes, en soulignant leur engagement total dans ce combat.
Et vous, que pensez-vous de cette campagne ? La jugez-vous nécessaire pour une image plus apaisée de la profession ? Ou pensez-vous au contraire qu’elle est susceptible de stigmatiser ?
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