L’ensemble des kinés libéraux, mais aussi des masseurs kinésithérapeutes hospitaliers, souhaite se faire entendre à l’occasion de ce Ségur de la Santé. Un communiqué a ainsi été publié, listant les principales revendications d’une profession qui s’estime malmenée et ignorée depuis de nombreuses années.
Le « Ségur de la Santé », une étape pour réinventer le système de soins en France
La promesse a été faite par le président de la République en personne au cours de l’épidémie de coronavirus : le système de soins et plus généralement de la Santé publique en France doit être repensé en profondeur. Un grand plan Hôpital est annoncé dès cet été et des évolutions pour les kinés libéraux comme pour tous les soignants dits de ville devraient être dévoilées par la suite. Le gouvernement na pas voulu perdre de temps, en réunissant tous les acteurs concernés à des états généraux de la Santé.
Cest dans cet esprit ambitieux de refondation que s’est ouvert le « Ségur de la Santé » depuis la fin du mois de mai. 300 acteurs se concerteront ainsi jusqu’au début du mois de juillet en évoquant tous les sujets même les plus problématiques (temps de travail, rémunération…). 4 grands axes ont été définis pour encadrer cette concertation d’ampleur (le terme de négociation a été écarté par le gouvernement, ce qui a froissé certains participants) :
- Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent,
- Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins,
- Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes,
- Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.
Les masseurs kinésithérapeutes, des professionnels oubliés par le Ségur de la Santé
Les kinés libéraux et hospitaliers ont décidé de se faire entendre, le 9 juin dernier, s’estimant être oubliés de cette concertation. Ils se sont unis avec la profession infirmière, qui partage le même sentiment. Un communiqué de presse « Ségur de la Santé : des pistes pour sauver la kinésithérapie », signé par plus d’une dizaine d’organisations dont l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes, a donc été publié pour porter la voix des « 100 000 kinésithérapeutes et des 12 000 étudiants en kinésithérapie ». Les kinés libéraux et hospitaliers ne veulent pas être les « oubliés » de cette vaste concertation, et ils entendent bien faire entendre leurs revendications. Ces dernières ne sont pas nouvelles et répondent au danger qui menace la kinésithérapie dans son ensemble.
Les masseurs kinésithérapeutes et leurs représentants ont donc décidé de formuler des demandes claires, précises et écrites en expliquant attendre du « Ségur que les autorités prennent conscience de l’impérieuse nécessité d’écouter la profession afin de lui permettre de garantir aux deux millions de patients soignés chaque jour la qualité et la sécurité indispensables à leur prise en charge. »
Les demandes des masseurs kinésithérapeutes libéraux et hospitaliers
Trois domaines ont ainsi été identifiés par les masseurs kinésithérapeutes, et les revendications formulées doivent garantir de sauvegarder la profession au service du bien-être des patients.
La formation initiale des masseurs kinésithérapeutes
La profession demande l’intégration de leur formation à l’université, mais aussi l’ouverture des spécialisations en pratiques avancées. La demande souligne que ces dispositions ont déjà été actées pour la profession infirmière et souhaite donc être assimilée à cette évolution naturelle.
Rôle et reconnaissance de la profession de masseur kinésithérapeute
Tout comme les infirmiers, les kinés libéraux et hospitaliers ne veulent plus être déconsidérés en « auxiliaires médicaux ». Ils renouvellent donc leur demande en souhaitant être considérés officiellement comme des professionnels de santé. Dans la même logique, la profession demande à être reconnue « recours essentiel dans la politique de santé publique au même titre que la médecine, la pharmacie, l’odontologie et la maïeutique », impliquant notamment la suppression de l’ordonnance médicale et l’officialisation de l’accès direct.
La valorisation de la profession de kiné libéral ou de kiné hospitalier
La valorisation doit être en partie économique, et le communiqué demande la garantie d’une « rémunération décente des kinésithérapeutes libéraux et salariés ». Mais cette valorisation passe aussi par un renforcement des liens ville – hôpital et par une nouvelle organisation, permettant des évolutions de carrière plus aisées.
Les revendications des masseurs-kinésithérapeutes seront-elles entendues ? Seront-elles suivies d’effets ? Cest la question que tout le monde se pose. Car cette demande faite au Ségur de la Santé vient s’ajouter à celles déjà formulées par d’autres professions (médecins, pharmaciens, orthophonistes…). Et en refusant de faire de cette concertation un moment de négociations, le gouvernement devra, le moment venu, faire des choix.
Et vous, quelles évolutions pensez-vous voir se concrétiser à l’issue de ce Ségur de la Santé ? D’après vous, quelles sont les mesures les plus urgentes à prendre pour la kinésithérapie ?
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