Les négociations conventionnelles des masseurs-kinésithérapeutes en 2022

Publié par 18 janvier 2022

Ce 12 janvier 2022, les négociations conventionnelles de la profession se sont ouvertes, et de profondes divergences entre la profession et les autorités sanitaires se sont faites jour. Est-ce un risque supplémentaire pour la réussite de ces négociations ou faut-il y voir une nécessaire confrontation d’idées ?

Les kinés libéraux et hospitaliers en attente d’une évolution de leur convention

 

Régulièrement, les professionnels de santé négocient avec les autorités publiques pour faire évoluer leur place et leur rôle au sein du système de santé. Le 12 janvier, la première séance de discussion concernant les masseurs-kinésithérapeutes a eu lieu pour travailler à l’élaboration de l’avenant n° 7 à la convention de la profession. Si les kinés libéraux ou hospitaliers sont porteurs de nombreuses revendications, ces dernières ne sont pas toutes à l’ordre du jour de ces négociations.

 

En effet, les autorités publiques ont adressé à la profession une lettre de cadrage rappelant les sujets devant être au centre de ces discussions. Et la lettre de cadrage pour ces négociations 2022 ont listé 5 grandes pistes de discussion :

 

  • La télésanté : des négociations doivent permettre d’avancer sur sa généralisation
  • Soins des masseurs-kinésithérapeutes au domicile des patients dépendants ou en situation de handicap
  • Renouvellement par le kiné des prescriptions médicales de Masso-kinésithérapie
  • Travailler sur les travaux de révision de la nomenclature
  • Adapter les dispositifs existants pour améliorer l’accès des patients aux soins de masso-kinésithérapie.

 

Variés et nombreux, ces points de discussion doivent concentrer l’attention des organisations représentatives de la profession, même si ces dernières estiment que le cadrage de ces négociations est insuffisant.

La revalorisation des kinés libéraux, une question trop longtemps oubliée des négociations

 

C’est notamment le sens de l’intervention de M. Sébastien Guerard, président de la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR), qui a tenu à rappeler que tous les sujets d’importance n’avaient pas été retenus pour ces négociations. Un de ces sujets lui apparaissait essentiel à des négociations utiles et bénéfiques à la profession : la revalorisation des actes, sujet porté par la profession depuis plusieurs années :

 

En effet, la crise « Covid », que la profession traverse très difficilement, met en exergue la limite des modèles économiques des cabinets qui s’appuient aujourd’hui sur une lettre clé qui n’a pas été réévaluée depuis près de 10 ans, causant une dégradation du niveau de revenus des kinésithérapeutes.

 

Pour étayer cette demande, M Guerard souligne les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus. Outre les impacts financiers et matériels qu’elle a pu engendrer sur les cabinets des kinés libéraux, cette crise a également permis aux autorités sanitaires de se constituer, selon lui, une « marge de manœuvre immédiatement disponible possible d’au moins 741M€. »

Une négociation prometteuse ou déjà en péril ?

 

Bien que cette discussion ne soit pas inscrite dans la lettre de cadrage, la FFMKR estime indispensable de pouvoir « Œuvrer à une revalorisation de l’ensemble des actes, le niveau actuel de rémunération n’étant plus compatible avec le maintien de la qualité des soins ; ». Les crispations entre la profession d’une part et les autorités sanitaires d’autre part se sont donc tendues avant même d’entrer dans le vif des sujets retenus. Et cette opposition risque fort de faire peser une large menace sur la possibilité de trouver un consensus puisque M Guerard a conclu ces propos liminaires en insistant :

 

« […] Ces négociations ne pourront aboutir sans revalorisations significatives. C’est, pour nous, un prérequis au démarrage et au bon déroulement de celles-ci. »

 

Il faudra donc attendre la suite de ces négociations pour pouvoir analyser l’évolution des uns et des autres. Il n’est pas déraisonnable d’estimer que cette opposition risque néanmoins de peser lourd et ce sont donc les négociations conventionnelles dans leur intégralité qui s’en trouvent menacées.

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