Si les masseurs-kinésithérapeutes restent les seuls professionnels de santé reconnus dans le secteur de la rééducation, leur champ d’action se révèle bien plus étendu. Outre les différentes spécialités, les kinés libéraux notamment peuvent aussi afficher d’autres titres, qu’ils soient kinés et ostéopathe, ou kiné et micro-kiné.
La kinésithérapie, une activité aux multiples « spécificités »
Quil exerce à l’hôpital ou dans un cabinet en ville, le masseur-kinésithérapeute est un acteur de santé, dont l’exercice est strictement encadré. Titulaire du diplôme d’État de masseur – kinésithérapeute ou d’un titre reconnu comme équivalent, il est un soignant connu d’une grande majorité des patients. Son champ d’intervention est vaste, et le kiné libéral peut intervenir à de multiples moments : après une intervention chirurgicale, à la suite d’une blessure ou d’un événement traumatique, pour certaines pathologies chroniques… Si l’accès direct aux kinés libéraux est actuellement expérimenté, les patients bénéficient le plus souvent d’une prescription médicale.
Avec des indications aussi nombreuses que variées, la kinésithérapie en France reste « mal connue » dans sa globalité par le grand public. Si la grande majorité est consciente des bienfaits de la kinésithérapie après un traumatisme ou un accident (luxation, entorse…), le rôle de masseurs – kinésithérapeutes reste mal appréhendé en ce qui concerne l’accompagnement des patients atteints de la maladie de Parkinson, ou encore dans les soins prodigués aux patients, souffrant des formes de Covid long. Le secrétaire général du conseil national de l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes, M. Jean-François Dumas, résume sommairement ce champ d’action :
« En kinésithérapie, juridiquement parlant, il nexiste pas de spécialités comme cest le cas en médecine, mais des spécificités. Le plus souvent, le kinésithérapeute agit sur les troubles musculo-squelettiques […], les problèmes cardiaques ou neurodégénératifs […]. »
En revanche, le kiné libéral peut, après l’obtention de son diplôme d’État de Masseur Kinésithérapeute, se spécialiser, que ce soit en kinésithérapie respiratoire, en rééducation uro-gynécologique, en kinésithérapie vestibulaire, en kinésithérapie pédiatrique, en kiné du sport… Mais la méconnaissance du grand public ne provient pas principalement de ces spécialités, mais résulterait probablement plus de la confusion, qui peut naître de certaines pratiques complémentaires.
Professionnel de santé ou acteur bien-être ? La perception des patients
Pendant longtemps, le terme même de massage a été réservé exclusivement aux masseurs – kinésithérapeutes, faisant de ces professionnels de santé des acteurs incontournables en ce qui concerne le bien-être. Si désormais, les « massages bien-être » peuvent être dispensés par des professionnels autres que les kinés libéraux, la profession peut cependant souffrir d’une certaine confusion dans l’esprit des patients. Alors qu’une bonne partie de ces derniers ne parvient pas à différencier un masseur – kinésithérapeute d’un ostéopathe, certains kinés libéraux affichent la double compétence.
Après avoir réussi leurs études de Masso – kinésithérapie, certains suivent en effet une formation complémentaire pour pouvoir jouir de ce titre. Dans ces situations de masseur – kinésithérapeute et ostéopathe, le kiné ne peut pas exercer d’ostéopathie dans le cadre de son activité de kinésithérapie. On comprend la confusion et la difficulté à comprendre que cela peut engendrer.
Il en va de même en ce qui concerne la micro-kinésithérapie, présentée comme une « thérapie alternative à la kinésithérapie ». Pour devenir micro-kinésithérapeute, il faut suivre une formation, qui nest ouverte qu’aux seuls kinés et aux médecins.
Les masseurs kinésithérapeutes libéraux peuvent donc afficher plusieurs titres, bien que la déontologie (et l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes rappelle fréquemment les règles à respecter) interdise un « mélange des genres ». Un kiné dûment diplômé pourra ainsi se former à la médecine chinoise et plus généralement à des médecines non conventionnelles (MNC), considérées, dans l’esprit des patients, comme des solutions plus « naturelles ». Quil s’agisse de kinés libéraux ou de médecins ou de tout autre professionnel de santé, la pratique d’une de ces disciplines peut être source de conflits. Ces dernières années, plusieurs procédures ont été intentées que ce soit pour charlatanisme ou pour pratique illégale de la médecine.
Et vous, estimez-vous que la législation devrait être renforcée ou qu’il faudrait avant tout s’efforcer de mieux informer et communiquer auprès des patients ? Exercez-vous une pratique complémentaire ? Laquelle ?
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