L’installation d’un masseur kinésithérapeute, une question financière ?

Publié par 18 septembre 2017

L’installation d’un masseur kinésithérapeute répond aussi à des obligations et des contraintes financières. La région de Normandie a décidé de se montrer plus attrayante, en remboursant aux kinés normands les frais de scolarité…..

Les masseurs kinésithérapeutes concernés aussi par la désertification médicale

 

On connait la problématique liée aux déserts médicaux. On entend souvent parler du manque de médecins et/ou de professions de santé dans certaines régions de France. Non seulement cette désertification pose un problème en ce qui concerne l’égalité d’accès aux soins, mais elle met en danger le développement de ces territoires. En effet, sans une présence médicale suffisante, l’attractivité de ces régions en est particulièrement affectée. Les nouveaux habitants rechignent à ne plus bénéficier du confort médical et renoncent au final à s’installer dans ces zones sous-peuplées.

 

Cette réalité concerne aussi les masseurs kinésithérapeutes. Qu’il s’agisse d’exercer en libéral ou en choisissant la voie hospitalière, les MKDE doivent, eux aussi, résoudre ce problème de conscience, qui ressemble bien à la quadrature du cercle. Car l’installation d’un masseur kinésithérapeute, si elle doit satisfaire à cette obligation légale qu’est l’égalité face à l’accès aux soins, doit aussi s’étudier en rapport de considérations plus pragmatiques, pour ne pas dire économiques. Une rapide étude de marché démontrera ainsi rapidement à ces kinés, qu’ouvrir un cabinet de kinés dans une zone sous-dotée reste difficile en termes de rentabilité économique. Est-ce à dire, que cette situation est insoluble et que les déserts médicaux sont appelés à s’étendre ?

La question financière, des réponses pour inciter l’installation de masseurs kinésithérapeutes

 

Des communes, des départements et même des régions se sont penchés sur ces problématiques en cherchant à y apporter des réponses efficaces. Les maisons de santé pluridisciplinaires, financées par les collectivités locales, sont expérimentées, depuis plusieurs années, sur divers territoires. Il s’agit alors d’aménager des locaux et de favoriser l’installation des masseurs kinésithérapeutes, des infirmières libérales, des médecins généralistes et de toutes les autres professions de santé en un seul et même lieu. Ce dernier sera proposé à la location à des conditions imbattables, voire à titre gracieux, afin de créer un dynamisme médical.

 

Au final, cette voie consiste bien à aider financièrement les masseurs kinésithérapeutes et autres professionnels de santé, qui disposent, à moindre coût, d’un local aménagé et bien souvent de matériel mis à leur disposition.  D’autres collectivités locales ont décidé d’aller encore plus loin en offrant une contrepartie financière aux kinés, qui s’installent sur leur territoire. C’est ainsi, ce qu’a décidé de faire la région de Normandie, comme l’a annoncé Hervé Morin.

Le remboursement des frais de scolarité contre l’installation d’un kiné en Normandie

 

En visite à l’Institut de Formation Régional en Santé (IFRES) Normandie à Alençon, Hervé Morin, le président de la région, a confirmé cette mesure le jeudi 7 septembre dernier.  Dans le cadre de cette visite, Hervé MORIN a, pour commencer, confirmé la normalisation des frais de scolarité de toutes les écoles normandes pour les kinés. Les trois écoles de la région (Alençon, Rouen et Évreux) afficheront donc des frais de scolarité similaires (environ 4700 euros par an). Mais le président de la Région a également informé que la Région rembourserait les 3 années de scolarité des étudiants, sous réserve qu’ils s’installent dans des zones rurales normandes ou qu’ils se décident pour un des hôpitaux de la région. Autant dire que cette nouvelle a été bien accueillie par les élèves de 3ᵉ de kiné.

 

La contrepartie financière, décidée par la région de Normandie, est conséquente et devrait pallier cette désertification des zones rurales. Si on ne peut que se féliciter de cette annonce, elle pose néanmoins une autre question. En effet, que se passera-t-il si des territoires, encore plus concernés par ces déserts médicaux, surenchérissent au niveau des aides ? L’installation d’un masseur kinésithérapeute se décidera-t-elle, dans les années à venir, en fonction du montant de ces aides ? C’est donc une affaire à suivre.

 

Et vous, que pensez-vous de ces mesures pour inciter les kinés à s’installer dans des zones rurales ? Estimez-vous que la mesure soit suffisante pour résoudre cette problématique ?

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