Masseurs kinésithérapeutes vs Chiropracteurs, une lutte de longue haleine

Publié par 25 mars 2019

Depuis des semaines, voire des mois, les kinés libéraux et hospitaliers s’opposent aux chiropracteurs. Une lutte, qui a envahi les réseaux sociaux, et qui pourrait prendre d’autres formes, dans les semaines et les mois à venir.

Quand les Chiropracteurs empiètent sur les champs de compétences des masseurs kinésithérapeutes

Depuis des années, les relations sont tendues entre les chiropracteurs d’une part et les masseurs kinésithérapeutes d’autre part. Aussi, lorsque par un arrêté du 13 février 2018, les autorités publiques réorganisent la formation et l’exercice professionnel des chiropracteurs, les masseurs kinésithérapeutes se font entendre en contestant cette décision. Les kinés libéraux et hospitaliers soulignaient, au printemps 2018, que le texte attribuait une bonne partie des compétences des masseurs kinésithérapeutes à la chiropraxie. À ce moment, le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes (Cnomk) prend la tête de cette contestation et Pascale Mathieu, sa présidente, explique la grogne des kinés libéraux et hospitaliers.

A ce glissement des compétences vient s’ajouter un autre motif de contestation. En effet, l’arrêté reconnait le diplôme de chiropraxie au grade de master, grade refusé depuis des années aux masseurs kinésithérapeutes, qui ne peuvent exercer qu’à l’issue de 5 années d’études. Pendant des semaines, les masseurs kinésithérapeutes se sont mobilisés pour faire reculer le gouvernement. L’opposition entre les deux professions a gagné en intensité au fil du temps, et les premiers mois de 2018 ont été marqués par un durcissement des relations chiropracteurs – masseurs kinésithérapeutes.

Quand les kinés libéraux et hospitaliers résistent et s’en prennent aux chiropracteurs

Pour se faire entendre, les kinés libéraux notamment se sont mobilisés, et on a vu une campagne de communication sur les réseaux sociaux, campagne orchestrée par le Cnomk. Ce dernier a également lancé une pétition destinée à faire “respecter les compétences des masseurs-kinésithérapeutes”. Les chiropracteurs se sont défendus en avançant leurs arguments, et des deux côtés, les critiques « aimables » des premières semaines se sont rapidement faites plus agressives.  Mme Mathieu expliquait ainsi : “La chiropraxie a été inventée par un maître à penser au XIXème siècle et repose sur une théorie totalement farfelue (les subluxations vertébrales et l’ajustement des vertèbres). Elle prétend tout guérir ou traiter, sans aucun fondement”

Les chiropracteurs, eux, se sont montrés dans un premier temps plus conciliant, puisque Philippe Fleuriau, président de l’Association Française de Chiropraxie (AFC), expliquait : “Nous ne voulons pas entrer en guerre avec les kinés. Nous sommes au contraire plutôt faits pour travailler ensemble et apporter la meilleure solution au patient”. Cette attitude apaisée n’aura pas résisté longtemps, puisque devant les attaques répétées et de plus en plus violentes donc, les Chiropracteurs ont rapidement décidé de réagir, en portant plainte contre les masseurs kinésithérapeutes pour actes de dénigrement.

Une plainte des chiropracteurs contre les masseurs kinésithérapeutes

Cette plainte des chiropracteurs a été jugée par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 20 février dernier, et ce dernier a débouté les Chiropracteurs, même si le jugement admet que des termes polémiques ont pu être utilisés par les masseurs kinésithérapeutes. Au-delà de la déception, les chiropracteurs se sentent surtout abandonnés, et on sent, depuis la décision, qu’ils n’entendent pas baisser les armes bien, au contraire.

Ainsi, Monsieur Fleuriau accuse les kinés libéraux et hospitaliers en expliquant : “Il serait temps que les kinés viennent assister à nos congrès. Les chiropracteurs font de la recherche depuis des années. Ce que les kinés ne font pas”. Les chiropracteurs expliquent ainsi, que dans de nombreux pays, la chiropraxie est reconnue et pratiquée depuis des décennies, soulignant que la situation spécifique à la France ne peut pas définir la profession. Le président de l’AFC va même plus loin en mettant en garde les masseurs kinésithérapeutes : “Si ce dénigrement continue, les chiropracteurs finiront aussi par sortir les crocs”.

On peut donc légitimement douter de voir les relations entre les deux professions s’apaiser et se normaliser, à une époque pourtant, où le Ministère de la Santé a fait de la collaboration entre les professionnels de santé une base essentielle de sa Réforme du système de santé.

 

Et vous, que pensez-vous de ce conflit latent entre les masseurs kinésithérapeutes et les chiropracteurs ? Comment pensez-vous que cette opposition va finir ?

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