Les moyennes et les multiples études statistiques soulignent la différence entre la rémunération d’un kiné libéral et le salaire d’un masseur kinésithérapeute hospitalier. Mais ces généralités ne peuvent pas à elles seules vous aider à prendre une décision en toute connaissance de cause !
Une rémunération à la hauteur des responsabilités pour les masseurs kinésithérapeutes en milieu hospitalier ?
On a souligné les écarts de rémunération, existant entre le milieu hospitalier et la forme libérale, que choisit la grande majorité des masseurs kinésithérapeutes. Même si ces données salariales ne reposent que sur des moyennes, elles soulignent bien une différence importante. A son entrée sur le marché du travail, un kinésithérapeute évoluant en milieu hospitalier percevra en moyenne 1 500 euros environ, alors que son confrère, qui a décidé de se lancer dans l’aventure du cabinet de kinésithérapie, percevra lui une rémunération mensuelle de 2 500 euros.
Cette différence explique, en grande partie, le manque d’intérêt des candidats devant la demande croissante de masseurs kinésithérapeutes en milieu hospitalier. Cette désaffection des étudiants en masso kinésithérapie n’est pas récente, puisque dès 2008, l’Observatoire National des Emplois et des Métiers de la Fonction Publique Hospitalière soulignait ce manque d’attractivité de la profession. En mai 2017, le Livre Blanc de la Profession pour une kinésithérapie performante et moderne dans la fonction publique hospitalière s’alarmait de constater qu’un masseur kinésithérapeute, pouvant se prévaloir d’un diplôme d’Etat reconnu de niveau Bac + 4, ne percevait en début de carrière que 1,2 SMIC. Cette question du salaire était, et reste encore aujourd’hui, pour le collectif “Sauvons la Kinésithérapie hospitalière” l’un des principaux obstacles au recrutement de kinés.
Une disparité incroyable pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux !
Les masseurs kinésithérapeutes libéraux sont donc mieux lotis que leurs confrères et consoeurs salariés. On ne reviendra pas sur les contraintes spécifiques à l’activité libérale (absence de CP, prise en charge de la maladie, prévoyance – retraite, …) ni même sur le temps de travail, qui ne peut pas être comparé. Mais il convient néanmoins de souligner les disparités, que pourraient masquer ces études statistiques. Les kinés libéraux gagnent en moyenne entre 2 500 et 3 500 par mois. Cette simple affirmation, qui repose sur des études statistiques, en irritera certains qui peinent à atteindre ces seuils de rémunération, alors que d’autres les jugeront sous-évalués.
La patientèle, l’implantation du cabinet de kinésithérapie, le caractère “sous-doté” ou “sur-doté” des différents secteurs, le choix du statut (collaborateur, remplaçant, mixte… Ce sont autant de critères, qui auront une incidence directe sur la rémunération du jeune kiné, qui préfère s’installer en libéral. Aussi, la moyenne en la matière ne sert qu’à des fins statistiques et masque une réalité bien différente, à laquelle l’étudiant ou l’étudiante se retrouve toujours confrontée.
Le salaire, un élément parmi tant d’autres dans l’attrait pour s’installer en tant que kiné libéral
Selon le rapport de la Cour des Comptes de l’été 2015, un kiné libéral déclarait en moyenne un BNC (Bénéfices non commerciaux) de 40 014 en 2012. Dans le même temps, un masseur kinésithérapeute salarié déclarait 29 224 en moyenne (en 2013). La réalité des chiffres est incontestable et la différence semble criante. Mais peut-on résumer le choix du libéral à une seule question de chiffres ?
Un jeune diplômé, préférant s’installer en libéral, n’a-t-il pas aussi un projet de vie incompatible avec l’exercice en milieu hospitalier ? La création d’un cabinet de kinésithérapie ne laisse-t-il pas la possibilité aux kinés concernés de s’engager dans bien d’autres projets, qu’il aurait été impossible de concilier avec une vie professionnelle en centre de santé ?
Et, cet écart des chiffres ne doit pas faire oublier, que 50% des kinés libéraux déclaraient moins de 36 500 de BNC en 2012. La différence se réduit donc avec le statut salarié, alors que les contraintes de la profession même de kiné libéral restent les mêmes que l’on perçoive 40 000 ou 30 000 . Si la rémunération reste un aspect essentiel dans le choix des nouveaux diplômés en masso kinésithérapie, elle n’est pas le seul critère à prendre en compte. Et, chacun doit l’analyser en fonction de sa situation personnelle (étude de marché, analyse de la concurrence…) et non pas par rapport à des études statistiques, qui ne sont là que pour tirer des enseignements généraux.
Et vous, quelle place a tenu la rémunération dans votre choix de vie ? Considérez-vous que le salaire d’un kiné libéral soit l’argument principal pour se lancer dans la voie de l’indépendance ?
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