Pourquoi la kinésithérapie doit se réformer pour répondre aux nouveaux enjeux de santé ?

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Publié par 8 octobre 2018

C’est un kiné libéral, bien connu des médias, qui a pris la plume pour appeler à la transformation de la profession de masseurs kinésithérapeutes. À quelques jours de l’annonce de la vaste Réforme de Santé, annoncée par le gouvernement, les questions soulevées font apparaître les principaux enjeux que doit relever la kinésithérapie de demain.

Les kinés libéraux et hospitaliers, des professionnels de santé méprisés ou ignorés ?

 

C’est à l’occasion de la journée mondiale de la physiothérapie, que Stéphane Demorand, kiné libéral, a publié une tribune appelant la profession à se réformer pour pouvoir répondre aux enjeux de demain. Le kiné libéral rappelle que la profession de masseur kinésithérapeute reste relativement récente. Si la loi de 1946 réunit les spécialités de masseur médical et de gymnaste médical pour créer la profession, il faudra néanmoins attendre le milieu des années 2000 pour que les masseurs kinésithérapeutes bénéficient, à leur tour, d’un ordre professionnel. Or, selon M. Demorand, depuis cette date, la profession est attaquée en permanence, et il devient urgent de définir plus précisément la place du kiné libéral et hospitalier dans le système de santé en France.

 

Après avoir « perdu » le monopole des massages et celui de la rééducation périnéale, la profession s’est vue, il y a quelques mois, concurrencée par les chiropracteurs, après que les autorités publiques ont élargi les compétences de ces derniers.  Mais selon M. Demorand, les kinés libéraux, victimes de ce délitement des compétences de leur profession, ne sont pas les plus à plaindre, et il souligne l’urgence de réformer sous peine de voir la situation de la kinésithérapie à l’hôpital devenir ingérable.

De la formation à l’installation en tant que kiné libéral, repenser la profession du masseur kinésithérapeute

 

Toujours est-il que le kiné libéral dénonce la multitude des causes expliquant cette situation condamnable, et le problème remonte à la formation même de ces professionnels. D’après lui, il est urgent de revaloriser cette dernière au niveau de Master 2 et d’aligner, par conséquent, les rémunérations des kinés hospitaliers pour commencer. Le problème de la démographie des kinés se pose également, et M. Demorand explique qu’il ne suffit plus d’agir sur le numerus clausus, puisque les kinés formés à l’étranger sont de plus en plus nombreux à venir exercer en métropole. À quelques jours de la présentation de la Réforme de la santé par Agnès Buzyn, Ministre de la santé, le kiné libéral s’interroge : « Peut-être est-ce l’occasion de repenser la place de chacun des acteurs de la santé en France ? ».

 

Puisque la réforme est annoncée comme ambitieuse, c’est peut-être le moment de changer de paradigme en ce qui concerne l’organisation des soins et de la politique de Santé publique en France. M. Demorand reprend ainsi à son compte les propos de Guy Vallancien, membre de l’Académie nationale de médecine :

 

« Il faut en finir avec la partition entre métiers médicaux et métiers paramédicaux : tous les métiers qui accèdent aux malades pour leurs soins devraient être considérés comme médicaux à responsabilité variable, selon le niveau de formation et le degré de responsabilité. »

 

De nouvelles compétences pour les kinés, une voie inéluctable ?

 

Il ressort de tous ces constats, que le champ de compétences des masseurs kinésithérapeutes est appelé à changer. Bien évidemment, les kinés libéraux et hospitaliers doivent accepter de se voir décharger de certaines de leurs missions, qui leur étaient jusque-là dévolues. C’est le préalable indispensable pour qu’ils puissent prendre en charge de nouveaux champs de compétences, à l’instar de ce qui se passe, depuis plusieurs années, pour les sages-femmes. C’est cette même voie, qui a été suivie par les infirmières libérales, avec la création récente du statut d’infirmières en pratiques avancées.

 

Ces pratiques avancées seront-elles l’avenir de la kinésithérapie libérale, ou doit-on s’attendre à une transformation, résultant du virage numérique, que semble vouloir prendre le Ministère de la Santé. Depuis quelques jours, la téléconsultation est possible en France et la télémédecine est promise à un avenir prometteur. Les kinés libéraux seront-ils concernés par cette santé 2.0, même s’ils restent encore à imaginer les modalités d’une telle évolution.

 

En appelant la profession à se réformer, M. Demorand souligne des problématiques essentielles pour les kinés libéraux comme pour leurs confrères hospitaliers. La Réforme de la Santé, qui sera dévoilée dans quelques heures, répondra-t-elle à ses enjeux majeurs pour la profession ?

 

Et vous, considérez-vous aussi que la kinésithérapie est en danger ? Quelles solutions pratiques pour accompagner la kinésithérapie libérale à répondre aux enjeux de santé publique de demain ?

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