La quasi-totalité des kinés libéraux de France sont irréprochables à tout point de vue dans leur pratique quotidienne. Pour autant, leur image peut être ternie aux yeux de l’opinion publique par des faits divers mettant en cause un professionnel de santé.
La relation soignant – soigné au quotidien pour les masseurs kinésithérapeutes libéraux
Que l’on parle de soins prodigués par un kiné libéral, d’accompagnement réalisé par une infirmière libérale ou de suivi assuré par le médecin traitant, la relation soignant – soigné apparaît aujourd’hui comme essentielle dans le parcours de soins de tout un chacun. Bien que cette relation ait pu être, par le passé, « négligé “, elle constitue aujourd’hui un aspect essentiel tant pour tous les professionnels de santé (à la ville comme à l’hôpital) que pour les patients. Mieux informés-et parfois surinformés, voire mal informés avec la digitalisation de notre société -, les patients attendent bien plus que de simples soins, en recherchant une relation de confiance avec leurs soignants.
On ne reviendra pas ici sur les éléments constitutifs de cette relation interpersonnelle entre un kiné libéral et ses soignants, d’autant plus que celle-ci est déjà largement encadrée tant par le Code de déontologie, mais aussi par le Code de la santé. En revanche, il s’impose de souligner l’approche originale de la kinésithérapie en elle-même, car plus que toute autre discipline médicale, elle implique une dimension physique incontestable (le toucher et les manipulations). Et cette spécificité implique alors une plus grande confiance avec son soignant, faisant de la notoriété des kinés un argument de poids pour les patients et les patientes. Et en la matière, il suffit de quelques professionnels indélicats, voire mal intentionnés, pour ternir l’image d’une profession tout entière.
L’image de la profession, ternie par une très faible minorité
Parfois, l’actualité fait état de faits divers mettant en cause des kinés libéraux, et cest l’image même de ces professionnels qui est remise en cause, pouvant amener des patients à remettre en cause la confiance, qu’ils nourrissaient à l’égard de leur kiné. Ces procédures judiciaires à l’encontre des masseurs kinésithérapeutes se cristallisent autour de deux types d’actions bien distinctes. Il ne s’agit aucunement de juger ou de porter un avis sur ces procédures, mais bien de souligner à quel point elles peuvent influer négativement sur la perception même de l’activité de ces professionnels mis en cause.
D’un côté, les « atteintes physiques » aux patients et le plus fréquemment aux patientes constituent une partie non négligeable de ces procédures. Quil s’agisse d’agressions sexuelles, de viols ou d’atteinte à l’intimité, ces procédures jettent le discrédit sur une profession, au sein de laquelle la parité homme-femme est déjà une réalité. Si certaines procédures démontrent la culpabilité du kiné libéral incriminé, d’autres en revanche apparaissent être moins aisément compréhensibles qu’on aurait pu le croire. Ainsi, en novembre dernier, un kiné libéral a été mis en examen après une plainte d’une de ses patientes pour « agressions sexuelles ».
Si le professionnel de santé de Haute-Loire a fait appel de cette décision, une grande partie de ses patients et patientes s’est mobilisée pour lui apporter un soutien inconditionnel, vantant son « professionnalisme » et son « sérieux ». Si la Justice mettra des mois à juger cette affaire, le kiné concerné resterait à jamais frappé de ce « sentiment de culpabilité » aux yeux de certaines et certains (« Il ny a pas de fumée sans feu »). Pire encore, face à la multiplication de ces procédures, d’autres patientes et patients se montreront encore plus vindicatifs, en portant un regard critique sur la profession dans sa globalité.
D’un autre côté, certaines procédures à l’encontre des kinés libéraux relèvent de problèmes de facturation. Sans contester que certaines pratiques soient totalement illégales et amorales et qu’elles nécessitent une condamnation du professionnel de santé, force est de constater que d’autres dossiers relèvent plus d’erreurs, de manque d’information… Mais à force de lire ces récits dans lesquels un kiné libéral est soupçonné d’avoir détourné de l’argent de la sécu, l’opinion publique peut devenir bien plus suspicieuse à l’égard de ces professionnels.
Dans les deux cas, est-il nécessaire de rappeler que les professionnels reconnus coupables d’agissements délictueux ou criminels représentent une extrême minorité de la profession, et que tout amalgame est néfaste en soi ?
Et vous, estimez-vous que ces faits divers affaiblissent la réputation de votre profession en elle-même ? Quelles devraient être les mesures à prendre par la profession pour se prémunir de tels désagréments ?
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