Quel prix pour la rentrée des étudiants en masso-kinésithérapie ?

Les études en masso kinésithérapie sont strictement encadrées en ce qui concerne le contenu et le déroulé de la formation en elle-même. Ce même encadrement n’existe cependant pas dès lors que l’on s’attache à vouloir connaitre le prix d’une année de formation, et les écarts entre deux IFMK peuvent être colossaux.

Le coût de la formation pour devenir masseur kinésithérapeute, une étude enfin accessible

 

Depuis de nombreuses années, il existe de multiples indicateurs pour connaitre précisément le montant et l’évolution des frais de scolarité pour un étudiant. Il aura fallu attendre cette année 2018 pour qu’une telle étude soit réalisée pour les futurs masseurs kinésithérapeutes. En effet, la Fédération Nationale des Étudiants en kinésithérapie (FNEK) a publié son premier indicateur du coût de la rentrée.

 

Si la FNEK s’est appuyée sur l’expertise de la première organisation étudiante de France, la FAGE (Fédération des Associations Générale Étudiantes) pour les dépenses courantes, elle a mis en avant, sans surprendre personne, que le premier poste des frais pour les étudiants en masso kinésithérapie correspondait aux frais de scolarité des Instituts de Formation en Masso Kinésithérapie (IFMK). Les natures différentes de ces IFMK (public, privé, à but lucratif ou non) expliquent les disparités existant en la matière. En outre, les formations sanitaires et sociales relèvent, depuis la loi de décentralisation de 2004, de la responsabilité des Régions et non plus de l’État, ce qui contribue à accroître la grande disparité des tarifs en la matière.

 

En moyenne en France, les frais de scolarité dans un IFMK s’élèvent à 4 679 € par an. Les IFMK financés à 100 % (avec des frais assimilables aux frais universitaires, soit 170 € par an) ont été exclus de ce calcul. En fonction de son établissement, de son implantation géographique, un étudiant en masso kinésithérapie devra donc débourser entre 170 et 9 250 € chaque année pour pouvoir poursuivre son cursus. Sur les 48 IFMK de France, seuls 7 sont à frais universitaires (170 €), contraignant la majorité des étudiants à s’orienter vers des choix plus onéreux.

 

À ces frais de scolarité s’ajoutent des frais spécifiques pour les futurs masseurs kinésithérapeutes, qu’il s’agisse des blouses ou encore des livres nécessaires à la réussite des études. L’indicateur de la FNEK détaille le montant de ces frais inhérents aux études en masso-kinésithérapie.

Comment les frais de formation peuvent orienter les étudiants à préférer la voie du kiné libéral ?

 

Si les montants dus pour la formation des kinésithérapeutes peuvent devenir un véritable obstacle pour certains, ils jouent aussi un rôle non négligeable dans l’avenir professionnel de ces mêmes étudiantes et étudiants. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à devoir souscrire un crédit bancaire pour pouvoir faire face à ces frais. Le montant de ce crédit a tendance à augmenter année après année (les seuls frais de scolarité dans certains IFMK peuvent représenter près de 50.000 euros pour l’ensemble de la formation), ce qui contribue à créer une contrainte (financière) pour les jeunes diplômés en kinésithérapie.

 

Une fois leur diplôme obtenu, les jeunes masseurs kinésithérapeutes chercheront alors à s’affranchir, le plus rapidement possible, de cette pression budgétaire, en remboursant ces emprunts. Autant dire, que la voie hospitalière, pour laquelle les autorités sanitaires du pays déploient tant d’efforts, est souvent délaissée au profit de l’installation en tant que kiné libéral. Ce dernier sera même tenté par l’installation en zone sur-dotée afin de pouvoir faire face, dans les meilleurs délais, à ces obligations de remboursement. De la sorte, le choix du kinésithérapeute, fraîchement diplômé, ne se fait donc plus en fonction de ses choix, mais par rapport à des aspects purement économiques.

 

La problématique des frais de scolarité pour les étudiants en masso kinésithérapie dépasse donc bien largement la seule question du financement, mais interroge aussi, comme pour bien d’autres professions de santé, sur l’avenir de la profession en elle-même. Entre l’universitarisation des études en masso-kinésithérapie et la suppression des Instituts privés à but lucratif, de nombreuses revendications d’étudiants, mais aussi de kinés libéraux ou hospitaliers se font jour. Et il faudra bien, à plus ou moins brève échéance, s’interroger sur l’uniformisation de ce cursus de formation sur l’ensemble du territoire français et plus largement partout en Europe.

 

Et vous, comment jugez-vous ces frais de scolarité pour les futurs masseurs kinésithérapeutes ? Estimez-vous nécessaire de vouloir une uniformisation en la matière ?