Entre l’ordre national, les syndicats et les URPS, les masseurs kinésithérapeutes ne se font pas toujours entendre de la même voix. Alors, qui est le mieux placé pour porter les revendications de la profession ? La question se pose alors que les élections aux URPS sont organisées jusqu’au 7 avril prochain.
URPS, Syndicats, et Ordre National, qui représente vraiment les kinés libéraux ?
À l’instar de toutes les autres professions de santé, les kinés libéraux et hospitaliers ont besoin d’être représentés au niveau des instances sanitaires nationales, que ce soit le ministère de la Santé ou même l’Assurance Maladie. Cette représentation est indispensable, ne serait-ce que pour faire remonter les revendications des professionnels ou pour négocier les évolutions à engager et à organiser pour la profession.
S’agissant de représentation, on pense alors immédiatement aux syndicats, dont le rôle et les missions sont similaires à ceux des autres organisations syndicales. Les syndicats ne peuvent être représentatifs que de leurs seuls membres, et donc des kinés libéraux ou hospitaliers, qui s’y sont inscrits volontairement.
De son côté, l’Ordre national des masseurs-kinésithérapeutes est, aux termes de la loi, le « garant de la qualité des soins et de la sécurité des patients ». Garant de l’éthique et de la déontologie de la profession quelle que soit la forme d’exercice, il s’impose comme « interlocuteur privilégié des pouvoirs publics pour promouvoir les enjeux et l’avenir de la profession ».
Enfin, depuis la loi HPST du 21 juillet 2009, l’Union Régionale des professionnels de santé (URPS) contribue à l’organisation de l’offre de soins et à la politique régionale de santé. À ce titre, il existe une URPS pour chaque profession de santé, exerçant en libéral : médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, infirmiers, sages-femmes, orthophonistes, orthoptistes, biologistes.
Pour les masseurs kinésithérapeutes comme pour les autres professions de santé, les URPS ne doivent pas être confondues avec les conseils régionaux et / ou départementaux de l’ordre professionnel.
Au final, chacune de ces organisations a son rôle à jouer en termes de revendications notamment, même si l’Ordre national reste l’interlocuteur privilégié des autorités publiques. En revanche, sur le plan local, les URPS contribuent plus activement avec les Agences Régionales de Santé, surtout pour faire évoluer l’offre de soins des professionnels libéraux. Les syndicats des professionnels de santé et donc des masseurs-kinésithérapeutes déposent donc des listes à ces élections, et les kinés libéraux élisent celles et ceux, appelés à les représenter au niveau régional.
En 2021, les élections pour désigner les membres des URPS seront, pour la première, fois organisées en ligne entre le 31 mars et le 07 avril prochain.
La signature de l’URPS PACA avec les HAD de la région, une victoire pour tous les kinés libéraux ?
Ainsi, depuis quelques jours, les URPS multiplient les communications médiatiques pour faire connaitre les décisions, qu’elles ont participé à prendre. Bien évidemment, ces communications peuvent être perçues comme des arguments en période de campagne électorale, mais elles révèlent aussi de réelles avancées s’agissant du quotidien des kinés libéraux.
Ainsi en est-il de l’URPS Kinés libéraux de Provence Alpes Côte d’Azur. L’URPS Kiné PACA a ainsi largement commenté, notamment dans les colonnes du quotidien régional La Provence, la concrétisation d’une négociation entamée il y a plusieurs mois avec les acteurs de l’Hospitalisation à domicile (HAD) dans la région. Le président de l’URPS MKL PACA a ainsi déclaré :
« Nous avons signé un accord majorant de 10 l’indemnité de déplacement habituelle, avec les HAD associatives Santé et Solidarité du VAR, HAD Nice et Région, le HAD santé solidarité des Bouches-du-Rhône, représentant 40% des lits HAD de la région ».
Cette avancée significative devra, à en croire le président, être étendu dans les prochains mois à l’ensemble de tous les HAD de la région. Cest un argument de poids pour les futures élections, mais cest surtout la démonstration qu’au niveau local, les URPS disposent d’un véritable pouvoir pour faire évoluer l’offre de soins et satisfaire aux revendications des professionnels.
Et vous, estimez-vous être bien représenté sur un plan local ? Et au niveau national ? Selon vous, quelles sont les organisations, pouvant le mieux représenter les masseurs kinésithérapeutes ? L’ordre, les syndicats ou les URPS ?
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